Airbus aura 90 minutes pour séduire le Premier ministre indien

Le Premier ministre indien Narendra Modi fera une halte d’une heure trente à Toulouse le 11 avril prochain, une escale au cours de son premier déplacement en Europe. Au programme, une visite de la ligne d’assemblage de l’A380 et une rencontre avec les dirigeants d’Airbus Tom Enders et Fabrice Brégier. Airbus espère vendre son gros porteur en Inde.
Le Premier ministre indien Narendra Modi sera à Toulouse le 11 avril prochain

Thomas Enders, président exécutif d'Airbus Group (la maison mère de l'avionneur européen) et Fabrice Brégier, le directeur exécutif d'Airbus, attendent de pied ferme le Premier ministre indien le 11 avril prochain sur le site toulousain d'Airbus. En effet, à l'occasion de son premier déplacement en Europe, Narendra Modi fera une courte escale à Toulouse : sur ses deux jours de voyage en France, le Premier ministre indien a prévu de passer une heure et demi dans la Ville rose. Au cours de ce bref déplacement, Narendra Modi devrait visiter la ligne d'assemblage de l'A380. Une occasion pour Airbus de convaincre l'Inde d'acheter le gros porteur. En effet, l'Inde a levé l'interdiction à ce type d'appareils d'atterrir sur son territoire en 2014. À ce jour, la flotte d'Airbus en Inde représente plus de 200 avions, et ce pays est un marché émergent colossal pour l'aviation.

L'Inde, un marché à 190 milliards de dollars

L'Inde, en pleine croissance, est un marché sur lequel Airbus compte beaucoup. Selon la dernière étude Global Market Forecast 2014-2033 réalisée par l'avionneur l'année dernière, l'Inde aura besoin de 1 291 avions d'ici 20 ans, dont 913 monocouloirs, 322 long courriers et 56 de très grande capacité (type A380). Des besoins estimés à 190 milliards de dollars.

En 2011 déjà, Joost Van Der Heijden, responsable commercial d'Airbus pour l'Afrique, l'Inde, l'Asie du Sud-Est et le Japon déclarait que "l'Inde va monter, avec une croissance du trafic supérieure à partout dans le monde".

"La flotte indienne va sans doute doubler, voire tripler dans les années à venir."

En 2012, une étude d'Airbus a révisé à la hausse les besoins en avions de l'Inde et a estimé que d'ici à 2030, les compagnies aériennes indiennes devront se munir de "1 043 appareils neufs d'une valeur estimée à 145 milliards de dollars selon les toutes dernières prévisions de marché".

Airbus et l'Inde, une histoire solide

Airbus vise 70% du marché indien. Pour rappel, en 2014, l'avionneur a reçu une commande record de la compagnie indienne low cost IndiGo Airlines pour 250 avions A320neo."La plus importante commande unique en termes de nombre d'appareils jamais enregistrée par Airbus", s'était félicité l'avionneur. Des compagnies aériennes lancées récemment comme Air Asia India et Tata-SIA (Vistara) ont également fait le choix d'appareils Airbus pour leurs opérations.
Afin de s'implanter durablement dans le paysage aéronautique indien, Airbus a créé une filiale, Airbus India, il y a un an. Ainsi, à Bangalore, l'avionneur européen dispose de 350 ingénieurs.

Des négociations difficiles à conclure

Si les négociations sur la vente de 126 Rafale de Dassault patinent en Inde, pour Airbus l'affaire n'est pas simple non plus. En 2010, New Delhi avait annulé la commande de 6 avions ravitailleurs A330 MRTT (Multi-Role Tanker Transport) à Airbus Military en évoquant un prix trop élevé. Mais l'Inde a relancé Airbus deux ans plus tard pour un contrat similaire.

Même problème pour Airbus Helicopters qui attend depuis 2008 de savoir s'il est sélectionné par l'armée indienne pour une commande de 197 Fennec, des hélicoptères de reconnaissance pour l'armée de terre et de 187 hélicoptères utilitaires légers (LUH) pour l'armée de l'air. Par ailleurs, Airbus Helicopters attend aussi une réponse pour deux autres contrats : un appel d'offres lancé en 2012 portant sur la fourniture d'hélicoptères pour la marine (56 appareils) et pour les gardes-côtes indiens (14 appareils). Soit deux contrats pour un total de 900 millions d'euros.

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