Saison de ski 2015 : bilan contrasté pour les stations des Pyrénées

La saison de ski se termine ce week-end dans les Pyrénées, avec la fermeture de la dernière station encore ouverte, Cauterets. Après une bonne saison 2013-2014, celle de cette année est moins prolifique, avec une baisse de la fréquentation de 4 % sur le massif pyrénéen. Principale cause de cette baisse : les fortes intempéries du mois de février.
Pour 2014-2015, le bilan est mitigé pour les stations de ski des Pyrénées

La saison de ski arrive à son terme ce week-end (25 - 26 avril 2015), avec la fermeture de la dernière station encore ouverte, celle de Cauterets (65). Le bilan de cette saison hivernale est marqué par les très fortes intempéries de février. En effet, la fréquentation des stations de ski dans le massif des Pyrénées est en baisse de 4 % par rapport à la saison dernière. Cette baisse est d'ailleurs supérieure à la baisse moyenne nationale qui est de 3 %. Néanmoins, le bilan actuel est à nuancer, la situation étant très hétérogène en termes de fréquentation.

Pour rappel, la saison 2013-2014 était qualifiée "d'exceptionnelle" par la grande majorité des stations pyrénéennes. Par ailleurs, 38 millions d'euros avaient été investis par les stations dans les infrastructures pour cette saison.

Baisse générale dans les Pyrénées

D'après un rapport de la Cour des Comptes en février 2015, actuellement deux tiers des stations du massif des Pyrénées sont dans une situation financière alarmante. Cette dernière constate que "les stations de ski des Pyrénées font face à une érosion continue de leur fréquentation dans un environnement contraint". Cette baisse est confirmée sur la saison 2015. En ce qui concerne les stations gérées par la société N'PY (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette et La Pierre Saint Martin), la fréquentation a baissé de 4 %, à l'image de la moyenne régionale. En effet, le gestionnaire enregistre 2 millions de journées-skieurs au sein de ses stations sur toute la saison (à noter que la station de Cauterets ne ferme que ce week-end).

Pour Anne Aguillon, responsable de la communication chez N'PY, la principale raison de cette baisse de fréquentation est évidente :

"C'est la météo, répond-elle sans hésitation. Le mois de février a été très compliqué pour nous avec des arrêtés municipaux fermant les voies d'accès aux stations à cause des intempéries. Tout ça en pleines vacances scolaires de février, période où la fréquentation est normalement la plus importante de la saison."

Même constat chez l'autre gestionnaire principal des stations dans les Pyrénées : Altiservice GDF Suez (cette société gère quatre stations : Saint Lary, Font Romeu - Pyrénées 2000, Guzet et Artouste). Pour la directrice générale, Béatrice Rodriguez :

"Sans les intempéries, nous aurions réalisé une très belle année. Mais, avec ces épisodes neigeux, nous réalisons seulement une bonne année. Sans la perte engendrée par les intempéries des vacances scolaires de février, nous aurions réalisé de la croissance sur l'ensemble de nos domaines."

Ainsi, dans les Pyrénées Atlantiques, la station d'Artouste par exemple (gérée par Altiservice), a dû fermer le domaine skiable plusieurs jours. Cette fermeture s'est faite ressentir sur la fréquentation du domaine, mais aussi sur le chiffre d'affaires de la station : 405 000 euros à l'issue de la saison 2014 - 2015 contre 500 000 euros l'année dernière.

Un bilan contrasté selon les stations

"Des que le soleil est présent, notamment pendant les vacances de Noël et sur la période de mars à avril, on peut voir que les skieurs sont bien présents en bas des pistes", constate Anne Aguillon.

 Pour la responsable communication de N'PY, la saison n'est pas si mauvaise étant donné les excellents chiffres de 2013-2014,

"La saison 2013-2014 fut un excellent cru, explique-t-elle, il est donc quelque part logique de connaître une légère baisse cette saison."

Même son de cloche du côté de la directrice générale d'Altiservice, Béatrice Rodriguez. Pour cette dernière, l'expression "baisse de fréquentation" n'est pas appropriée :

"Pour moi, le marché est arrivé à maturité, il est fréquent et régulier. On observe de très belles saisons, comme celle de 2013-2014, comme des moins bonnes. Mais, au final, sur les quatre dernières années par exemple, on peut noter une croissance de la fréquentation sur nos différents domaines."

Par ailleurs, malgré la baisse relative des fréquentations, N'PY précise que ses recettes sur les ventes de forfaits sont toujours très bonnes.

"Nous ne sommes pas déçus, nous sommes même satisfaits des bons chiffres financiers. Par exemple, il faut savoir que les forfaits nous ont permis d'engendrer 15 millions d'euros sur la saison. Le mois de mars a notamment été une période particulièrement positive grâce au retour du beau temps", explique Anne Aguillon.

Il en est de même pour Altiservice. Béatrice Rodriguez explique que "le bilan en fin de saison est positif. Nous avons même connu une augmentation des fréquentations sur les domaines de Saint-Lary (65) et de Guzet (09)". La station de Saint-Lary (Hautes Pyrénées) a d'ailleurs confirmé son statut de première station des Pyrénées en termes de chiffre d'affaires. Avec une fréquentation de 620 000 journées-ski sur la saison et un chiffre d'affaires avoisinant les 17 millions d'euros, la station reste le leader des Pyrénées.

"Le succès de Saint-Lary est dû au fait que la station a été impactée dans une moindre mesure par les intempéries de février, explique Béatrice Rodriguez. Grâce au téléphérique qui permet d'amener les skieurs du village jusqu'à la station directement, les routes bloquées ne nous ont pas gênés outre mesure."

Un écart se creuse ?

Tous ces chiffres ne font qu'accentuer un phénomène bien réel dans les Pyrénées : un écart important se creuse entre les très grosses stations du massif, comme Le Grand Tourmalet ou Saint-Lary, et les petites stations qui font face à de trop grandes difficultés financières aujourd'hui. Ces dernières ont d'ailleurs de plus en plus de mal à assumer les coûts liés au bon fonctionnement de leurs stations.

Par exemple, la municipalité du village des Angles (dans les Pyrénées-Orientales), commune de 550 habitants permanents (4 000 foyers avec les résidences secondaires), doit gérer une dette de 30 millions d'euros due aux emprunts contractés pour la station de ski. En effet, cette dernière est lourde à porter pour une seule et même commune. La solution réside peut-être dans la mutualisation des coûts entre plusieurs stations voisines, comme l'explique Nicolas Rapoport, directeur des services à la mairie des Angles.

"Nous envisageons de mettre à l'étude des projets de liaisons avec les stations voisines (Formiguières, Font Romeu - Pyrénées 2000), pour réduire les coûts. À terme, la création d'une grande station commune à tous les villages, dans le respect de l'environnement, devrait permettre d'équilibrer nos budgets."

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