Nîmes Métropole conteste l'enquête de Cash Investigation

Par Thomas Tedesco  |   |  387  mots
Le siège de la Saur à Nîmes (Crédits : Thomas Tedesco)
La diffusion, mardi 13 mars, d'un reportage consacré à la délégation de service public de l'eau potable et de l'assainissement à Nîmes, détenue par la Saur depuis 48 ans, fait des remous. Le président de l'Agglo nîmoise, Yvan Lachaud, a vivement réagi le 16 mars.

"Ce qu'il s'est passé est scandaleux ! Une malhonnêteté intellectuelle !" Yvan Lachaud (Centristes), président de Nîmes Métropole n'a pas eu de mots assez durs pour qualifier le reportage de Cash Investigation (France 2) dédié à l'eau potable et l'assainissement au sein de l'Agglomération.

Plus de 6 M€ à investir en trois ans ?

Gérée sous contrat, aujourd'hui délégation de service public (DSP) par la Saur depuis 48 ans dans la seule ville de Nîmes, ce contrat est le plus ancien pour le n°3 français de l'eau (CA : 1,2 Md€), et serait également son plus important sur le sol français. Lors du reportage, il a notamment été question de fuites puisque le réseau de la ville centre affiche le plus mauvais rendement (71%) des 50 plus grandes villes de France.

"Avant la diffusion de l'émission, le délégataire s'est vu imposer un objectif d'amélioration pour porter ce taux à 74 % cette année, puis 76 % en 2019, sans quoi il devra s'acquitter de pénalité conséquente", a défendu Yvan Lachaud en précisant que ces fuites pesaient pour "0,007% de la facture des habitants".

Pour parvenir à ces fins, l'Agglomération a imposé que 3,2 M€ soient investis par la Saur entre 2017 et 2019, notamment pour le renouvellement de canalisations. Nîmes Métropole met quant à elle 3 M€ sur la table pour rénover, en 2017, celles qui relèvent de sa compétence.

Changement de ton

Lors de l'émission, alors que la présentatrice, Élise Lucet, lui présentait les marges de la Saur pour la seule ville de Nîmes sur l'eau potable (12 %). Yvan Lachaud dit : "C'est too much. Ils se gavent grave". Lors de la conférence de presse organisée vendredi 16 mars, le ton a changé côté Agglo.

"Les 12,1% de marge de la Saur à Nîmes ne concernent que l'eau potable (CA : 11,9 M€ ; résultat avant impôts : 1,44 M€ - NDLR). Notre contrat comprend également l'assainissement."

Selon les chiffres donnés par l'Agglo en conférence de presse - des données elles-mêmes issues "des comptes financiers remis à la collectivité" -, la Saur perdrait de l'agent sur cette partie du contrat (CA : 7,2 M€ ; résultat avant impôts : -1,42M€). Ainsi, selon ce calcul, la marge de la Saur (eau potable + assainissement) à Nîmes en 2016 serait en fait de... 0,08%. A peine 15 000 €...