Une opération de 38 M€ pour désengorger l'ouest de la Métropole

Par Anthony Rey  |   |  582  mots
Le pont, qui enjambera le rond-point sur une longueur de 40 m, s'inscrit dans un segment de 1,2 km censé fluidifier le trafic (Crédits : M3M)
La Métropole de Montpellier a lancé, le 12 février, les travaux préparatoires du futur pont Gennevaux visant à fluidifier la circulation à l'ouest du territoire. C'est le 1er maillon du vaste chantier du contournement ouest de Montpellier (278,3 M€) qui pourrait être livré en 2026, selon le président Philippe Saurel.

Au beau milieu du rond-point Maurice Gennevaux, noyé sous des flux incessants de voitures, la Métropole de Montpellier a donné, le 12 février, le coup d'envoi symbolique du chantier visant à construire le viaduc du même nom. Ce pont, qui enjambera le rond-point sur une longueur de 40 m, s'inscrit dans un segment de 1,2 km censé fluidifier le trafic sur cette partie ouest de la Métropole : selon les chiffres qu'elle communique, il passe 14 000 poids lourds et jusqu'à 50 000 voitures par jour dans cette zone.

"Montpellier est la seule ville de son importance sans contournement routier. Avec ce chantier, nous allons régler dans des temps convenables les circulations qui viennent amboliser le centre-ville de Montpellier mais aussi les communes voisines. L'ouest est le plus stratégique pour ce faire car le plan de circulation actuel n'est pas calibré pour faire la connexion entre l'A750, qui arrive de Clermont-Ferrand, et l'A9 qui, ici, ne mène nulle part. Le but n'est pas de créer un nouveau tronçon autoroutier, mais bien de fluidifier le transit entre ces deux autoroutes", explique Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de la Métropole.

Le pont Gennevaux est le premier équipement majeur d'un plus vaste chantier, le contournement ouest de Montpellier (COM), sous maîtrise d'ouvrage de l'État. Toutefois, l'équipement sera construit sous maîtrise d'ouvrage déléguée à la Métropole car celle-ci réalise, dans le même temps, la ligne 5 du tramway, dont le pont sera aussi le terminus.

L'opération mobilise 38 M€, cofinancés par l'État, la Région Occitanie, le Département de l'Hérault et la Métropole. L'inauguration du jour marque le lancement des acquisitions foncières et des travaux préparatoires du segment de 1,2 km, avant le démarrage des travaux sur l'ouvrage d'art prévu en 2021 et 2022, et une mise en service programmée en 2023.

Le COM livrable en 2026 ?

Les études préalables au futur viaduc mais aussi au COM dans son ensemble ont été financées à hauteur de 25 M€ dans le cadre du Contrat de Plan État-Région (CPER) pour la période 2015-2020. D'une longueur totale de 6 km, le COM est l'une des trois opérations majeures, avec la Déviation Est de Montpellier et le LIEN (liaison intercommunale d'évitement nord), qui permettront de constituer la ceinture routière évoquée par Philippe Saurel. Ces différents chantiers sont à des degrés divers d'avancement après de longues années, voire décennies, de procédures administratives.

"Selon des informations que m'a communiquées récemment le préfet de l'Hérault, la loi d'orientation sur les mobilités (adoptée en 2019, ndlr) dispose que toutes les infrastructures en rapport avec la mobilité doivent être inscrites dans le prochain CPER 2021-2026. Ce document devrait donc comporter un chapitre sur le COM pour le réaliser en totalité d'ici 2026", indique Philippe Saurel.

Pour mémoire, le COM mobilise un investissement total de 278,3 M€ : la lourdeur de la somme, mais aussi les nombreuses tensions avec la Région Occitanie et le Département de l'Hérault qui ont émaillé la mandature finissante n'ont pas permis de boucler le financement du COM au titre du précédent CPER, hors phase d'études. Interrogé par La Tribune sur sa capacité à réunir les conditions politiques pour faire aboutir le chantier dans le cadre du prochain CPER - et dans l'hypothèse d'une réélection -, Philippe Saurel rajoute : "Je l'espère".