L’abattoir du Vigan fermé provisoirement après une nouvelle vidéo choc

Par objectif-languedoc-roussillon.fr  |   |  539  mots
La vidéo a été diffusée par l'association L214
Après la diffusion par l’association L214, le 23 février, d’une vidéo montrant des actes de cruauté sur des animaux, l’abattoir bio du Vigan (30) vient d’être fermé à titre provisoire. C’est le 2e établissement gardois frappé par un scandale de ce type, après celui d’Alès en 2015.

La Communauté de communes du Pays viganais, gestionnaire du site, vient de fermer à titre conservatoire et de suspendre le personnel de l'abattoir intercommunal du Vigan (30) après la publication, le 23 février, d'une vidéo montrant plusieurs actes de cruauté envers des animaux. Cette séquence, d'une durée de 4'30, a été tournée et diffusée par l'association de défense de la cause animale L214, qui avait déjà relayé une vidéo montrant des faits similaires à l'abattoir d'Alès (30), en octobre 2015.

La vidéo, tournée entre juin 2015 et février 2016, montre plusieurs images choquantes, notamment des scènes d'abattage alors que des animaux ne semblent pas (ou mal) étourdis. L'abattoir du Vigan, qui produit 240 tonnes de viandes par an, a pourtant été certifié « bio » par le label européen Ecocert.

L214, dénonçant des pratiques « d'une extrême violence », a aussitôt déposé plainte contre l'abattoir pour « sévices graves ». Le procureur de la République d'Alès, pour sa part, vient d'ouvrir une enquête préliminaire. « L'enquête sera menée par la brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires, en co-saisine avec la brigade des recherches de la gendarmerie du Vigan », écrit-il dans un communiqué.

« La coupe est pleine pour nous autres, les 20 000 artisans Bouchers-Charcutiers du pays et c'est pourquoi à travers la voix de notre Confédération Nationale, nous exigeons, à l'instar de L214, une commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs, réagit la Confédération française de la Boucherie. Une transparence totale doit être établie sur ce qui s'y passe afin que cessent ces actes ignobles. »

Le précédent alésien

La Chambre d'agriculture du Gard, de son côté, déclare : « Les responsables de l'abattoir doivent sanctionner ces fautes humaines que nous condamnons avec la plus grande fermeté ». Tout en rajoutant :

« La Chambre d'agriculture déplore que les agriculteurs exercent de plus en plus leurs activités sous la menace permanente de crises médiatiques sur des pratiques qui ne sont pas de leur ressort. Elle demande au préfet du Gard de convoquer d'urgence une cellule de crise pour assurer durablement la sauvegarde de filières patiemment construites au profit du consommateur ; notamment en facilitant une reprise d'activité saine et optimale des abattoirs gardois. »

C'est le 2e abattoir gardois dont L214 révèle les pratiques, après celui d'Alès, avec la diffusion d'une vidéo du même type, conduisant à sa fermeture provisoire et à l'ouverture d'une enquête pour « actes de cruauté et mauvais traitements », le 15 octobre 2015, toujours en cours. Le maire d'Alès (LR), Max Roustan, après avoir diligenté sa propre enquête, s'était prononcé, en novembre, en faveur de sa réouverture tout en fixant des conditions minimum : « Une validation des procédures d'abattage mises en œuvre ces dernières années à Alès de la part des services de l'État, qui surveillent quotidiennement l'abattoir, ainsi que la mise en place d'un comité d'éthique ».

« Dès novembre 2015, Stéphane Le Foll (ministre de l'Agriculture, NDLR) a donné instruction aux préfets de s'assurer de la prévention de tout acte de maltraitance lors de l'abattage », rappelle le ministère, dans un communiqué.