Vincent Bastide (Bastide médical) : “Une question de solidarité nationale”

Par Thomas Tedesco  |   |  440  mots
Vincent Bastide, DG du groupe Bastide Médical (Crédits : DR)
Prestataire de santé à domicile, le groupe nîmois Bastide Médical est également distributeur de dispositifs médicaux à destination des professionnels de santé et des particuliers. Il va communiquer au ministère de la Santé ses stocks en appareils de ventilation pour les insuffisants respiratoires. Interview de Vincent Bastide, DG du groupe.

Comment votre entreprise fait-elle face à la demande en masques et gel hydroalcoolique des professionnels de santé ?

"Dans un contexte où nos fournisseurs de dispositifs médicaux sont parfois en rupture de stock, notre devoir de prestataire est aussi de rationaliser la demande des établissements de santé comme celle du grand public, désemparé par la pénurie de certains produits tels que le gel hydroalcoolique et les masques de protection. Avec le concours des fabricants, dont la production et l'exportation depuis l'Asie du Sud-Est a redémarré depuis quelques semaines, nous mettons tout en œuvre pour, à notre échelle de responsabilité, assurer la continuité des soins au bénéfice de nos semblables."

Vos magasins restent-ils ouverts en cette période où la plupart des commerces sont fermés ?

"Nos magasins sont ouverts avec un accès restreint. Des mesures restrictives sont mises en place afin d'éviter toute contamination des patients et de notre personnel. Concernant le gel et les masques, ils sont en stock réduits et priorisés pour la protection de nos collaborateurs en contact avec les patients. Cependant nous disposons encore à cet instant de blouses de protection et de gants en quantité limitée."

Vous êtes également prestataire de santé à domicile. Votre syndicat a demandé à ses membres de communiquer au ministère de la Santé ses stocks en appareils de ventilation invasive et non-invasive pour les insuffisants respiratoires...

"En effet, Le Covid-19 comporte les symptômes d'une maladie respiratoire aigüe. Or la prise en charge des patients atteints de maladies respiratoires est dans l'ADN de notre groupe créé en 1977. L'oxygénothérapie, en traitement de maladies chroniques en est même le fondement. Dans les conditions actuelles, il n'est plus question de marché ou de concurrence mais de solidarité nationale."

Comment vous êtes-vous préparé aux mesures de confinement ?

"Il y a plusieurs priorités à mener de front. Nous devons à la fois protéger nos équipes et les patients que nous appareillons, en coordination avec la médecine de ville. Pour nos équipes, nous avons créé une adresse mail dédiée afin de répondre aux questions de nos collaborateurs. Pour les patients, à l'heure où les hôpitaux doivent libérer des lits, à l'heure où des opérations chirurgicales sont déprogrammées dans le cadre des plans blancs déclenchés dans les hôpitaux et cliniques de tout le pays, nous sommes prêts, en coordination avec notre ministère de tutelle, à permettre aux patients de rester à leur domicile tout en leur assurant une qualité de prise en charge médicale optimale, en nous concentrant surtout sur les patients les plus lourds."