Louis Aliot s’empare de la mairie de Perpignan

Par Mariama Diallo - Cécile Chaigneau  |   |  554  mots
En remportant les municipales de Perpignan, Louis Aliot (Rassemblement National) offre à son parti la 1e ville de plus de 100 000 habitants.
Avec la victoire de Louis Aliot et du Rassemblement National, Perpignan devient la première ville française de plus de 100 000 habitants à basculer dans les mains de l’extrême-droite. Avec 53,09 % des suffrages exprimés, le cadre du Rassemblement National devance le maire sortant Jean-Marc Pujol (46,9 % des voix) à l’issue du second tour des élections municipales, le 28 juin.

Perpignan tombe aux mains de l'extrême droite. Selon les chiffres définitifs du scrutin, et avec une abstention de 52,77 %, le député du Rassemblement National Louis Aliot est élu maire de la cité catalane avec 53,09 % des suffrages exprimés. Loin devant le maire sortant LR Jean-Marc Pujol, qui ne rassemble que 46,9 % des voix exprimés lors de ce second tour des élections municipales.

Avec cette victoire, Perpignan devient la première ville française de plus de 100 000 habitants à porter les couleurs de l'extrême-droite.

Dans un discours prononcé à la suite de l'annonce de sa victoire, Louis Aliot remercie « tous ceux qui ont osé » et indique que « la page que les Perpignanais viennent de tourner a valeur de symbole pour la France entière ». Il annonce qu'il dévoilera « dès cette semaine » son équipe municipale, « celles et ceux m'accompagnerons à la mairie dans les différentes responsabilités ».

Le front républicain est tombé

Le front républicain formé autour de l'ancien maire Jean-Marc Pujol suite au retrait de l'écologiste Agnès Langevine et du « marcheur » Romain Grau, n'aura donc rien changé. Pour Louis Aliot, dans une réaction sur France 3, « le front républicain est tombé et il pourrait tomber ailleurs demain... Nous allons enfin pouvoir travailler à Perpignan, à une ville plus juste, plus sûre, plus prospère ».

La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a très rapidement réagi par voie de communiqué suite à l'élection de Louis Aliot : « Une majorité de Perpignanais a fait le choix d'élire Louis Aliot. Ce résultat, c'est d'abord celui de la division. En premier, la division dans le camp du maire sortant, Jean-Marc Pujol, avec la candidature de son ancien premier adjoint, le député de la République en marche Romain Grau. Division à gauche, également. (...) Je serai extrêmement vigilante quant aux actes du prochain maire de Perpignan alors que ce territoire a besoin de la mobilisation de chaque acteur public ».

Sur Twitter, d'autres personnalités politiques locales et nationales ont réagi suite à la victoire de Louis Aliot. Parmi elles, Clothilde Ripoull, ancienne candidate à la mairie de Perpignan : « L'élection d'Aliot est un désastre pour #Perpignan Aujourd'hui, les partis politiques et leurs dirigeants ont tous contribué à ce résultat, ils ont la défaite et le déshonneur ! Les https://Perpignanais.es restent avec leurs difficultés... »

« Des cache-misère »

Le député européen (PS) Eric Andrieu a réagi sur le plateau de France 3 : « Est-ce Louis Alios qui va transformer Perpignan ou Perpignan qui va transformer Louis Aliot ? Espérons qu'il puisse redonner une dynamique à cette ville. Avec Béziers et Perpignan, l'étau se resserre pour la frange littorale, il faut que nous soyons vigilants à ce que cela représente du point de vue démocratique ».

« Le paradoxe du RN, c'est une stratégie de normalisation et ces résultats exceptionnels, liés à la personnalité du leader et à un contexte particulier, comme la fragmentation de la droite à Perpignan, observe le politologue montpelliérain Emmanuel Négrier. Ces victoires, à Perpignan ou Moissac notamment, sont un peu des cache-misère pour le RN : au fur et à mesure que les élections s'approchent de chez soi, on en veut de moins en moins. »

--

>> Cliquez ci-dessous pour découvrir le résultat de votre ville :