BIMer Services, la maquette numérique pour bailleurs sociaux

Par Cécile Chaigneau  |   |  536  mots
La maquette numérique de BIMer Services permettra de modéliser des bâtiments existants en 3D intelligente.
Le 7 décembre, la start-up BIMer Services a lancé une expérimentation inédite avec trois bailleurs sociaux régionaux, visant à utiliser la maquette numérique dans la gestion et la maintenance des logements sociaux.

Et si le BIM* (building information modeling, ou maquette numérique dans sa transcription française), conçu pour les projets de construction neuve, avait aussi son utilité dans l'exploitation et la gestion de bâtiments existants ?

C'est le pari de la start-up BIMer Services, portée par Éric Matifas et issue de l'incubateur de l'École des Mines d'Alès. Lauréat de l'appel à projet du Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) portant sur les « Bons usages et bonnes pratiques du BIM », BIMer Services a lancé, le 7 décembre, une expérimentation avec trois bailleurs sociaux régionaux, Logis Cévenols (OPH d'Alès Agglomération), ACM Habitat (OPH de Montpellier Méditerranée Métropole) et FDI Habitat (entreprise sociale pour l'habitat).

« Cette expérimentation vise à développer une maquette numérique standardisée pour améliorer l'exploitation et la gestion des logements existants, explique Éric Matifas. Un gros bailleur a en moyenne 5 000 logements dans son patrimoine, et parfois du mal à accéder à toutes les informations sur chaque logement. Nous modélisons l'ensemble du parc, ce qui permet au bailleur d'en avoir une meilleure connaissance et de faire une économie de 10 à 15 % par an et par logement en terme d'entretien et de maintenance. »

700 à 900 logements modélisés

L'expérimentation durera entre trois et cinq mois et portera sur 3 à 5 résidences par bailleur, soit 700 à 900 logements en tout qui seront modélisés en 3D intelligente. Elle devrait se terminer dans le courant du 2e trimestre 2017.

« En France, on est en retard, par rapport aux pays nordiques ou à l'Angleterre, sur les avantages à utiliser la maquette numérique sur le bâtiment existant, souligne Éric Matifas. Par exemple, déjà plus de 20 bailleurs sociaux l'ont expérimentée aux Pays-Bas, sur 100 000 logements. »

Parce que l'investissement financier constitue un frein important dans l'accès au BIM, BIMer Services a travaillé à la simplification de la maquette numérique afin d'en réduire le coût.

« Nous voulons diviser le coût de 3 à 5. Quant au coût de modélisation d'un logement qui est autour de 70 €, nous souhaiterions être en-dessous de 50 €. Le retour sur investissement pour le bailleur sera inférieur à un an. »

Bâtiments publics, tertiaires ou industriels

Les bailleurs sociaux sont le cœur de cible de BIMer Services, et la start-up ambitionne de travailler avec 15 à 20 d'entre eux d'ici deux ans. Mais elle entend bien également déployer son outil auprès d'autres gestionnaires de bâtiments privés, tertiaires, industriels ou publics.

« On est en train de former un BIM-manager et on devrait monter en puissance, entre deux et quatre salariés par an en croissance normale. »

La création de BIMer Services est programmée pour le début 2017. La start-up s'apprête à s'installer au BIC Cap Omega de Montpellier, et à intégrer la French Tech.

 * Le BIM est un ensemble d'outils de modélisation des données du bâtiment, comprenant toutes les informations techniques nécessaires à sa construction, son entretien, ses réparations, d'éventuelles modifications ou agrandissements et sa déconstruction. Son objectif : faciliter le pilotage du projet, rationaliser les coûts et optimiser la qualité d'un projet. En France, cette technologie sera obligatoire à compter de janvier 2017 pour toute construction neuve émanant d'un marché public.