Energies renouvelables : pourquoi Engie Green rachète Ostwind France

Le 29 avril, Engie Green annonce racheter la branche française du groupe danois Ørsted, Ostwind France. Une opération qui vient consolider ses actifs dans l’éolien terrestre et le solaire, et renforcer son portefeuille de projets. Par ailleurs, William Arkwright, le directeur général d’Engie Green, vise également une accélération sur l’agrivoltaïsme.
Cécile Chaigneau
En rachetant Ostwind France, Engie Green renforce son leadership sur l'éolien terrestre et le solaire en France.
En rachetant Ostwind France, Engie Green renforce son leadership sur l'éolien terrestre et le solaire en France. (Crédits : Stephanie Limongy)

Alors qu'Engie Green s'était recentrée depuis quatre ans sur une stratégie de croissance organique, la filiale du groupe Engie spécialisée dans le développement des énergies renouvelables en France annonce le rachat de Ostwind France, la branche française du groupe danois Ørsted. L'entreprise rassemble les sociétés Ostwind International et Ostwind Engineering, ainsi que les filiales créées pour gérer la construction des parcs éoliens ou solaires. La finalisation de la transaction est prévue pour fin mai 2024, « un mois de passation pour des questions opérationnelles », indique William Arkwright, le directeur général d'Engie Green.

Engie Green, dont le siège social est à Montpellier, emploie aujourd'hui 600 salariés (la moitié au siège) et compte 25 agences en France. Au 1er janvier 2024, les 450 parcs d'énergies renouvelables qu'il opère en France métropolitaine représentent une puissance installée de 2,5 GW éoliens et 1,9 GW solaires, « soit 60% en éolien et 40% en solaire », souligne le dirigeant qui reste volontairement discret sur le volume de projets en cours de développement dans son portefeuille. « Plusieurs gigawatts », consent-il à préciser.

Lire aussi« On ne fait pas du renouvelable à marche forcée » (William Arkwright, DG Engie Green)

« Un pied dans la porte »

« Ørsted a connu déconvenues financières aux Etats-Unis, et il a dû rationaliser son portefeuille et quitter la France, explique William Arkwright. Ostwind France emploie environ 70 collaborateurs en France, dont une quarantaine à Strasbourg où se trouvait son siège social - et où nous ne sommes pas présents jusqu'à présent -, les autres étant répartis sur trois sites à Amiens, Poitiers et Fruges dans la Somme. Nous avions déjà acquis 174 MW installés et exploités par Ostwind France, à hauteur 50,1%, fin 2022, c'était déjà un premier pied dans la porte. Aujourd'hui, nous finissons cette acquisition, à laquelle s'ajoutent 78 MW en construction (neuf parcs éoliens dans les Hauts-de-France et en Nouvelle-Aquitaine, d'une puissance installée de 74 MW, dont 24 MW en construction, et un parc photovoltaïque d'une puissance installée de 4 MW, NDLR), les projets éoliens dans leur pipeline (non communiqués, NDLR), ainsi que les compétences de l'entreprise... Ostwind France, c'est surtout de l'éolien, or Engie Green est leader de l'éolien en France, et avec ce rachat, nous envoyons un message fort : nous croyons à l'éolien en France ! »

Lire aussiÉnergies renouvelables : « Demain, on aura une abondance d'électrons et la difficulté sera d'en optimiser l'usage » (A. Joffre, DERBI)

Un portefeuille de 1 GW de projets agrivoltaïques

Si le dirigeant se réjouit de la loi APER (accélération des énergies renouvelables), il estime qu'il y a maintenant urgence à accélérer, notamment sur le segment de l'agrivoltaïsme. Le décret a été publié le 8 avril 2024, et Engie Green, déjà positionné sur ce créneau, espère maintenant une accélération dans sa mise en œuvre de la part des services de l'Etat.

« L'agrivoltaïsme est un créneau de croissance capital, pour lequel il faut une approche basse qui s'adapte au monde agricole et non l'inverse, c'est à dire qu'il apporte un bienfait agricole et c'est le sens de la loi, analyse-t-il. Le seul message que je passe aujourd'hui, c'est que les intentions sont louables, elles ont tardé à se traduire dans les faits, maintenant, il faut finir le travail. On a mis un an pour que l'agrivoltaïsme se traduise dans des décrets, il faut accélérer du côté des services de l'Etat... Nous n'avons pas attendu la loi : Engie Green a déployé des démonstrateurs, notamment dans le Puy-de-Dôme ou le Sud-Ouest, et nous travaillons déjà avec plus de 1.000 agriculteurs. Nous avons un portefeuille de 1 GW de plus de 40 projets de différentes tailles et dans tous types de cultures de projets, nous sommes prêts à dégainer. »

Lire aussiL'approche « glocale » d'Engie Green sur le solaire et l'éolien

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.