Malgré un repli de 29%, un marché des cessions-acquisitions résilient en Occitanie en 2023

La dynamique des cessions et acquisitions de PME en Occitanie est en recul de -29% en 2023 (contre -11% au niveau national) mais le cabinet In Extenso Finance, qui publie son panorama annuel, reste optimiste. Les détails.
Cécile Chaigneau
61 transactions ont été enregistrées en 2023 sur le segment des small cap en Occitanie, soit un recul de 29% par rapport à 2022.
61 transactions ont été enregistrées en 2023 sur le segment des "small cap" en Occitanie, soit un recul de 29% par rapport à 2022. (Crédits : DR)

« L'axe Paris-Lyon reste, comme chaque année, le plus dynamique, à l'image de son poids économique dans l'économie française, avec plus de la moitié des transactions réalisées dans les régions Île- de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, et un tiers rien qu'en Île-de-France ». C'est l'une des observations faites par le cabinet In Extenso Finance, spécialiste du conseil en cession et acquisition de PME, dans son panorama annuel 2023 des opérations de cession et acquisition (portant sur la cession de plus de 50% du capital) qu'il vient de publier.

L'étude porte sur le segment des "small cap" (les entreprises dont la valorisation est comprise entre 1 et 50 millions d'euros). A l'échelle nationale, l'année 2023 a vu se poursuivre la baisse du marché, en particulier au premier semestre (-35% vs 2022), le second semestre ayant été plus positif (+20%), avec une moyenne annuelle qui affiche à une baisse de -11% (964 opérations de cessions/acquisitions). « Un recul moins significatif que celui que l'on pouvait attendre », commente l'étude In Extenso Finance.

En Occitanie, l'étude annonce 61 transactions (contre 85 en 2022), soit un repli de -29%, pour un montant estimé de valorisation de 581 millions d'euros, soit 8% des transactions et 8% des PME françaises.

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« Un réajustement »

Pour cette 8e édition du panorama d'In Extenso Finance, la baisse du volume de transactions, en 2023, touche la plupart des régions, notamment l'Occitanie, les Hauts-de-France, la Normandie ou Bretagne, mais ces régions affichent tout de même « un nombre de transactions bien supérieur à ce qu'il était lors des premières éditions du panorama ». Malgré cette baisse, l'étude évoque « une région résiliente dans un contexte baissier ».

« L'Occitanie fait partie des régions les plus impactées en 2023 mais elle affichait un nombre de transactions très faible les premières années du panorama et elle est aujourd'hui à un niveau correct, dans la moyenne, analyse Mathieu Dreono, directeur de In Extenso Finance. D'autant que l'Occitanie est une région où il y a beaucoup de BTP, un secteur qui a connu une baisse de -55% d'activité. Par ailleurs, 2021 et 2022 sont des années qui ont enregistré beaucoup de deals donc on assiste là à un réajustement. »

En revanche, « la répartition de ces transactions par segment de valeur rompt avec la tendance nationale », avec 43% sur le segment 1 à 5 millions d'euros (26 transactions), 44% sur le segment 5 à 15 millions d'euros (27 transactions) et 13% sur le segment 15 à 50 millions d'euros (8 transactions).

« Cette répartition des transactions en terme de montants est légèrement inférieure à la moyenne nationale (45%, 31%, 24% - NDLR), avec une majorité de transactions sur le segment de 1 à 5 millions d'euros, mais on est sur les mêmes tendances qu'avant en Occitanie, et c'est principalement lié à la nature du tissu d'entreprises régionales, avec beaucoup de petites entreprises et des dirigeants qui ont moins ouvert leur capital pour créer des PME », observe Mathieu Dreono.

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75% des acquéreurs extérieurs à l'Occitanie

En 2023, la moitié des transactions réalisées en Occitanie porte sur le secteur des technologies des médias et télécommunications (TMT, soit 20 opérations pour 12,5 millions d'euros) et sur le secteur des services aux entreprises et aux particuliers (12 opérations, 6 millions d'euros), suivis des biens d'équipements (10 opérations pour 11,3 millions d'euros) et le BTP (5 opérations pour 9,7 millions d'euros). Une tendance occitane qui suit la tendance nationale où ces secteurs sont aussi ceux ayant enregistré le plus de deals (300 dans les TMT, 235 dans les services, 145 dans les biens d'équipement et 52 dans le BTP).

Parmi les transactions données en exemple par In Extenso Finance, figurent l'acquisition de Equadex (Toulouse) par Inherent (région Grand Est), de Meltis (Lagège) par Neoma Business School (Normandie) ou de Edgflex (Montpellier) par Alliance Electronics (Grand Est).

La cartographie des vendeurs de la région Occitanie est comparable à celle observée au niveau national : 81% sont des actionnaires privés, 11% des sociétés cotées et 8% des fonds d'investissement (au niveau national : 79% ,11%, 10%).

Du côté des acquéreurs, environ 75% des acquisitions ont été réalisés par des acquéreurs extérieurs à la région Occitanie. 87% sont Français, 11% viennent d'Europe, 2% du reste du monde. Parmi les acquéreurs français, 35% viennent de l'Île-de-France, 29% de l'Occitanie et 12% de la région PACA.

« La région Occitanie possède une importante capacité d'attraction d'acquéreurs externes à la région, ce qui n'est cependant pas une caractéristique propre à la région », souligne Mathieu Dreono.

Enfin, 85% des acquéreurs sont des acquéreurs corporate (sociétés cotées ou non cotées), 10% sont des fonds d'investissement (vs 22% en 2022), et 5% des actionnaires privés : « Il s'agit là aussi d'une tendance nationale, les fonds d'investissement ont été davantage attentistes en raison d'un contexte baissier ou d'une situation géopolitique complexe ».

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2024 : retour à la croissance ?

Qu'attendre de 2024 ? Le cabinet In Extenso Finance évoque, au niveau national, « un retour à une croissance des opérations, ce qui semble se confirmer avec la tendance d'augmentation du volume d'affaires sur ce premier trimestre ».

« Certains indices laissent présager ce retour à la croissance des opérations sur le marché du small cap, comme la baisse annoncée des taux d'intérêt, des valorisations qui ont eu tendance à baisser notamment dans les TMT, l'absorption du choc des hausses des prix des matières premières, de l'énergie et des revalorisations salariales, ou des fonds d'investissement qui ont à nouveau des liquidités », analyse Mathieu Dreono.

Cécile Chaigneau

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