Dialogue de sourds entre le PS et Philippe Saurel

Par Anthony Rey  |   |  452  mots
P. Saurel (à gauche) était l'invité de J-M. Baylet (au centre), malgré l'accord passé par le PRG avec le PS, lors du congrés tenu les 19 et 20 septembre à Montpellier
Le maire de Montpellier a rejeté l'injonction du Premier ministre, formulée le 20 septembre lors du congrès du PRG à Montpellier, de se retirer des élections régionales. Philippe Saurel a aussi moqué l'idée du PS de lancer un référendum pour mobiliser la gauche en vue des mêmes échéances.

Malgré une amitié revendiquée de longue date avec le Premier ministre, le maire de Montpelllier, Philippe Saurel, a rapidement rejeté l'injonction de Manuel Valls de retirer sa candidature indépendante, sous la bannière Citoyens du Midi, dans le cadre des élections régionales. S'exprimant en effet lors de la 2e journée du congrès du Parti radical de gauche, le 20 septembre à Montpellier, le Premier ministre avait fustigé la poussée du Front national dans le sondages, et avait appelé la gauche à se mobiliser, en soulignant que "ces petites querelles, ces petites divisions, ces frondes, ne sont pas à la hauteur du moment de gravité de notre pays".

"Les élections régionales ne sont pas un énième congrès du PS, où aux cris d'"Unité, unité, unité !", les militants se rangent derrière le patron, réagit Philippe Saurel dans un communiqué. L'enjeu des régionales est tout autre. Il s'agit de mettre en place une nouvelle façon de faire de la politique sur un nouveau territoire à penser et à construire durablement, démocratiquement et en dehors de tout dogmatisme. Ce modèle politique est celui qui est le plus apte a faire barrage au FN, les Citoyens du Midi s'y engagent."

Niet au PS

Au cours du même week-end, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a proposé d'organiser, du 16 au 18 octobre, un référendum auprès du "peuple de gauche" pour appeler à la constitution de listes unitaires aux régionales, en contournant ainsi la décision des partis ayant choisi de s'aligner sous leur propre bannière. À nouveau, Philippe Saurel n'a pas manqué de réagir, faisant connaître son opposition au projet dans les heures qui ont suivi cette annonce.

"Après le "président délégué ", les "urnes dans les marchés", se gausse-t-il sur Twitter. C'est ça le rassemblement de la gauche que l'on voudrait me vendre ? (...) Pour faire l'union de la gauche, le PS doit d'abord s'adresser à Europe Écologie Les Verts, au Parti communiste, au Parti de Gauche... et aux Citoyens du Midi."

Dès le 2 septembre, la tête du liste PS, Carole Delga, avait publié une lettre ouverte appelant au rassemblement de la gauche en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Elle vient d'être entendue, mais peut-être pas dans le sens où l'entend le PS : ce même dimanche 20 septembre, EELV (tête de liste : Gérard Onesta) a voté à 81 % en faveur d'un "projet commun" avec le Parti de Gauche dans le cadre des régionales MP/LR. Dans la foulée, Gérard Onesta a, à son tour, rejeté l'idée de Jean-Christophe Cambadélis: "C'est la meilleure façon d'ouvrir la porte au FN".