La Métropole de Montpellier veut créer une tarification incitative sur les déchets

Par Cécile Chaigneau  |   |  413  mots
La Métropole de Montpellier inscrit la tarification incitative sur les déchets à sa stratégie zéro déchets. (Crédits : DR)
Dans le cadre d’une démarche de politique zéro déchet visant à réduire de 40% les déchets ménagers dans les trois prochaines années, Montpellier Méditerranée Métropole engage la création d’une tarification incitative sur les déchets. Le 23 novembre, le conseil métropolitain a voté le financement d’une étude visant à accompagner la collectivité dans le choix du mode de tarification et des grilles tarifaires.

« Nous allons lancer l'étude sur la tarification incitative sur les déchets car aujourd'hui, nous sommes dans une impasse, annonce le maire et président de la Métropole de Montpellier, Michaël Delafosse, appliquant là une mesure qu'il avait inscrit à son programme de campagne. Nous exportons nos déchets vers Marseille ou Espagne en camions et dans notre budget, cela constitue une facture de près de 11 millions d'euros de dépenses de fonctionnement ! Nous devons engager une nouvelle stratégie. Outre la responsabilité environnementale qui nous incombe, il faut limiter cet impact budgétaire. »

L'élu, qui cite l'exemple vertueux de la ville de Besançon, souhaite déployer un mécanisme de responsabilisation sur le principe du « pollueur payeur ». Cette tarification incitative est le 3e levier actionné par la collectivité dans le cadre de la politique zéro déchets qu'elle met en place avec pour objectif de diminuer de 40%, à l'horizon des trois prochaines années, les déchets ménagers et assimilés résiduels. Les deux autres leviers étant la généralisation du tri des bio- déchets à la source privilégiant le compostage de proximité (pour lequel un dossier de candidature a été déposé auprès de l'Ademe et de la Région Occitanie le 16 octobre dernier) et le 2e Programme local de prévention des déchets.

« L'équité sera présente »

Le déploiement de cette mesure devrait se faire sur le mandat, et le Conseil métropolitain vient de poser le premier acte en votant, lors du conseil métropolitain du 23 novembre, le financement d'une étude (40.000 euros) visant à accompagner la collectivité dans le choix du mode de tarification et des grilles tarifaires.

« Il n'est pas question de pénaliser les familles nombreuses ou aux revenus modestes, indique François Vasquez, vice-président de la métropole délégué à la collecte, au tri, à la valorisation des déchets et à la politique zéro déchet, en réponse aux inquiétudes formulées lors du conseil métropolitain. Les études permettront d'affiner plusieurs scenarii et des grilles tarifaires différentes et adaptées. L'équité sera présente.  Quant à l'efficacité d'une telle mesure, il faut savoir qu'avec une politique de tri, on arrive à un plafond de verre. Chacun doit être responsabilisé. »

A l'issue de l'étude, le conseil métropolitain engagera « une vaste concertation avec les élus et la population pour obtenir une large adhésion », précise François Vasquez.