Gel : Jean Castex annonce 1 milliard d’euros pour l’agriculture

Par Michèle Trévoux  |   |  667  mots
Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie dans les vignes gelées de l'Hérault, le 17 avril 2021. (Crédits : Michèle Trévoux)
En visite dans le vignoble héraultais ce samedi 17 avril, le Premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, a annoncé un plan de soutien de 1 milliard d’euros pour l’agriculture française sinistrée par le gel.

Ils ne sont pas venus les mains vides : en déplacement dans le vignoble héraultais ce samedi 17 avril, le Premier ministre Jean Castex et son ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, ont annoncé des mesures exceptionnelles de soutien aux agriculteurs sinistrés par le gel qui a sévi dans le pays au cours des dix derniers jours.

« Ce matin, nous avons encore pu constater quel drame humain, économique, social représentait cet accident climatique. Face à une telle catastrophe, l'Etat doit être à la hauteur. C'est une question de survie pour nos agriculteurs et nos territoires », a déclaré le Premier ministre, suite à une table ronde à la cave coopérative de Montagnac avec les représentants agricoles.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : Jean Castex a annoncé une enveloppe de 1 milliard d'euros pour venir en aide à l'agriculture française.

Un fonds de solidarité exceptionnel que les collectivités locales sont invitées à abonder

Cette aide se décompose en plusieurs volets. En réponse à la demande des professionnels, des mesures d'urgence sont mises en place : une année blanche pour les cotisations sociales (charges salariales et patronales) pour les agriculteurs sinistrés, dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti, chômage partiel pour les salariés des entreprises impactées.

D'ici dix à quinze jours, les préfets disposeront d'une enveloppe d'urgence pour accompagner les agriculteurs dans des situations dramatiques. Le plafond des indemnités au titre des calamités agricoles, sera relevé de 30 à 40%, taux maximum autorisé au niveau communautaire. La viticulture, qui habituellement ne peut prétendre à cette indemnisation puisque la récolte est assurable, pourra exceptionnellement en bénéficier. Même les viticulteurs assurés pourront être indemnisés.

Enfin le Premier ministre a annoncé la création d'un fonds de solidarité exceptionnel destiné à compenser la perte de revenu des agriculteurs. Il sera calculé sur la base de la perte du chiffre d'affaires mensuel. Il ne sera pas limité aux seuls producteurs mais pourra bénéficier aux entreprises de l'aval (coopératives, entreprises de transformation, société d'embouteillage ...). Le Premier ministre a invité les collectivités locales à abonder ce fonds dans un souci d'harmonisation de leurs interventions avec celles de l'Etat.

Améliorer la résilience aux aléas climatique

A côté de ces mesures d'urgence, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d'accélérer les évolutions nécessaires pour s'adapter au changement climatique. Le système actuel d'assurance récolte ne fonctionne pas, a-t-il constaté.

« J'ai demandé à Julien Denormandie de me faire des propositions dans les prochaines semaines pour une réforme impérative du système assuranciel », a-t-il ajouté.

Autre chantier pour lequel le ministre souhaite passer à la vitesse supérieure : l'évolution des pratiques pour s'adapter au réchauffement climatique. L'enveloppe du plan de relance dédiée à l'aide aux équipements pour s'adapter aux aléas climatiques va être doublée et portée à 200 millions d'euros. Des moyens supplémentaires seront également débloqués pour la recherche et le développement.

« Nous avons le devoir collectif de préparer cette mutation. Les accidents climatiques se multiplient. Il faut préparer et accompagner l'évolution de notre agriculture qui, nous l'avons bien vu durant la crise sanitaire et le confinement, reste vitale pour la souveraineté nationale » soutient Jean Castex.

Des annonces qui ont redonné le sourire aux responsables professionnels.

« Nous attendions des réponses, elles nous ont été apportées, a confié Jérôme Despey, président de la Chambre d'Agriculture de l'Hérault. Le Premier ministre et son ministre de l'Agriculture ont bien mesuré la situation exceptionnelle provoquée par ce gel d'une ampleur totalement inédite et ses répercussions s psychologiques et économiques, notamment chez les plus jeunes. Il nous apporte un soutien de taille, qui marque l'ambition de notre pays de préserver son agriculture. Dès lundi, nous serons avec le ministre de l'Agriculture pour travailler sur les modalités de mise en place de toutes ces mesures. »