Pierre Pouëssel, nouveau préfet de l’Hérault, affiche ses priorités

Par Idelette Fritsch  |   |  514  mots
Nommé en conseil des ministres le 16 décembre 2015, Pierre Pouëssel, le nouveau préfet du département de l’Hérault, a présenté le 5 janvier les priorités de son action : sécurité et lutte contre la pauvreté, et unité dans la réforme territoriale.

Ancien directeur de l'administration à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pendant sept ans ans, Pierre Pouëssel remplace depuis le Lundi 4 janvier Pierre de Bousquet, nommé conseiller du gouvernement.

L'équilibre entre Métropoles

À la différence de son prédécesseur, le nouveau préfet de la capitale héraultaise n'aura pas la charge de la région, confiée au préfet de Midi-Pyrénées, Pascal Mailhos, en charge de la préfiguration de la grande région. Mais Pierre Pouëssel se veut un garant de l'équilibre et de la coopération au sein du nouveau couple région-métropole(s) formé avec Midi-Pyrénées, comme il s'en est exprimé Mardi 5 janvier, lors de sa présentation à la presse :

« Nous allons faire bloc autour du préfet préfigurateur Pierre Mailhos et avec les services de l'État pour faciliter cette fusion entre les deux grands ensembles que constituent Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, a-t-il insisté. Il faudra que cette région marche sur ses deux jambes, avec Toulouse-Haute Garonne et Montpellier-Hérault, sinon elle serait boiteuse ».

À 59 ans, l'énarque, qui fut l'un des proches conseillers de Pierre Joxe au ministère de l'Intérieur puis de la Défense, hérite d'un département qu'il connaît bien puisqu'il a débuté sa carrière en 1982 en tant que directeur de cabinet du préfet du Gard.

« C'est un territoire très contrasté, où la pauvreté côtoie une richesse intellectuelle formidable notamment en matière de recherche et développement. Le point faible, c'est un taux de chômage (14 %) parmi les plus élevés, qu'il faudra endiguer. C'est une vraie priorité », a-t-il insisté.

Sécurité : lutte contre la radicalisation

L'autre priorité du nouveau préfet de l'Hérault est la sécurité, « toujours marquée du sceau de l'État d'urgence, a-t-il par ailleurs réaffirmé. La sécurité publique est tout à fait essentielle dans une période où la menace terroriste est bien réelle ».

Le cas de Lunel (34), dont la vingtaine de jeunes partis faire le djihad avait défrayé la chronique en 2015, retiendra l'attention particulière du haut fonctionnaire, alors que la cellule de lutte contre la radicalisation est d'ores et déjà convoquée pour une première réunion ce vendredi 8 janvier.

« La réponse ne peut évidemment pas être uniquement policière, admet Pierre Pouëssel. Au-delà du travail de renseignement indispensable, il faut mettre en place, amplifier l'effet de cohésion sociale et cela passe notamment par le contrat de ville, la rénovation urbaine, etc. Cette lutte concerne l'ensemble des concitoyens, élus, personnalités du monde associatif, etc., pour prévenir ces phénomènes de radicalisation qui résultent très souvent d'un sentiment d'exclusion ou d'une réalité d'exclusion. »

Cette position ferme, vient conforter la ligne dictée par son prédécesseur Pierre de Bousquet. Elle avait abouti, en mai dernier, à la création d'un sixième poste de délégué au préfet de l'Hérault à Lunel.