Régionales : Reynié accuse Hollande de "blanchiment d'idées sales"

Par Anthony Rey  |   |  661  mots
Dominique Reynié, entouré de 2 de ses co-listiers dans l'Hérault: Stéphan Rossignol (maire de La Grande Motte) et Félix Alary
Tout en s'avouant déçu de son score du 1er tour, le candidat LR s'est montré spécialement offensif vis à vis de ses adversaires du 2nd tour, Carole Delga (PS) et Louis Aliot (FN), lors d'un point presse tenu le 8 décembre. Il a même accusé le Président de la République de préparer "la grande catastrophe de 2017".

Lors d'une conférence de presse organisée le 8 décembre à Montpellier, Dominique Reynié, tête de liste Les Républicains aux élections régionales, a affirmé que le Parti Socialiste a joué un rôle direct dans le contexte qui a vu les candidats FN s'imposer en tête du 1er tour, le 6 décembre, dans six régions, dont Louis Aliot en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Il est allé jusqu'à accuser François Hollande de connivence avec Marine Le Pen, assimilant la route de la présidente du FN vers les présidentielles de 2017 à "un lit de roses".

"Qui est le président qui a le plus reçu Marine Le Pen à l'Élysée ? interroge-t-il. François Hollande. Et ce à quatre reprises, dont deux fois pour la consulter sur un curieux rapport de Lionel Jospin consacré à la moralisation de la vie publique. Et une autre fois pour discuter de la réforme territoriale - alors que Marine Le Pen n'a pas de mandat... Chaque fois, Marine Le Pen est ressortie plus respectable de ces entretiens. De la même façon qu'on parle de blanchiment d'argent sale, François Hollande pratique le blanchiment d'idées sales. Et c'est ce président, avec son parti, qui nous explique que le danger c'est le FN, et que la droite doit se retirer au second tour ? Avec des manipulations de ce type, nous préparons la grande catastrophe de 2017 (date des élections présidentielles, NDLR)."

Rejet du front républicain

Revenant sur les résultats du 1er tour, Dominique Reynié a confessé sa déception ("Je voulais être 2e, pas 3e"), mais a confirmé qu'il ne retire pas sa liste avant le second tour, le 13 décembre, pour faire barrage au FN. Il a, à cette occasion, balayé les arguments en ce sens qui émanent du PS, mais aussi de son propre camp, en citant Jean-Pierre Raffarin et Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), François Bayrou (Modem) et Jean-Christophe Lagarde (UDI).

"Tous ces gens sont sincères, mais ils ont perdu la compréhension du moment, attaque-t-il. Si je dis "Carole Delga n'a pas de programme", et ensuite "Votez pour elle", cela n'a aucun sens. Se retirer, c'est accréditer la thèse de l'UMPS, c'est faire le plus beau des cadeaux au FN, en le positionnant comme seul parti d'opposition."

Delga et Onesta en ligne de mire

Dominique Reynié a également attaqué Louis Aliot ("Il n'a pas d'idées, que des humeurs, et entretient ce rêve du FN autour de 2017 : un parti qui utilise les élections pour faire prospérer sa boutique et avoir le plus d'élus, le plus de mandats") et surtout ceux qu'il appelle "les sortants", Carole Delga (PS-PRG) et Gérard Onesta (EELV-FG), tous deux ex vice-présidents du Conseil régional Midi-Pyrénées, et désormais alliés après la fusion des listes officialisée récemment.

"Je ne crois pas que les citoyens se résigneront à ces deux choix, entre ceux qui ont tout raté, les sortants, et ceux qui veulent tout casser, le FN, poursuit-il. Chez les sortants, on veut supprimer le débat, on dit "Circulez, y'a rien à voir", et on nous demande de voter pour Carole Delga et sauver la République. Ceux-là même qui ont provoqué la catastrophe actuelle nous demandent aujourd'hui de les reconduire : c'est une insulte. Quant à Gérard Onesta, il vient de monter une liste bidouillée avec le PS, sans aucun rapport avec les départements, après avoir tant mis en avant sa charte éthique et démocratique lors de la campagne. Il professe le non cumul des mandats alors que Carole Delga a prévenu qu'elle resterait députée : sa charte a été foulée en une nuit, pour sauver des postes. Aux Républicains, nous revenons au 2nd tour tels que nous étions, avec la même liste, le même projet. Nous sommes le seul parti à avoir cette démarche."