Smoove : mobilisation totale sur le marché des Vélib' parisiens

Par Cécile Chaigneau  |   |  617  mots
L’entreprise héraultaise, chef de file du consortium Smovengo pour le marché des Vélib’ parisiens, a restructuré ses moyens humains afin de se mobiliser entièrement sur les problèmes rencontrés avec le déploiement des stations, totems et vélos.

« Nous sommes concentrés sur le déploiement des équipements des Vélib', c'est un dossier complexe, qui accapare toute notre attention et nécessite la mobilisation de toutes nos équipes », affirme Laurent Mercat, le P-dg de Smoove, à La Tribune Objectif.

La PME héraultaise (Saint-Gély-du-Fesc), chef de file du consortium Smovengo (avec Mobivia, Moventia et Indigo) qui a remporté le marché des Vélib' parisiens pour le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole face au géant JC Decaux en avril 2017, est au cœur de la tempête qui secoue le déploiement des équipements (stations, totem, vélos et système IT). Les retards d'installation ont déclenché la colère des élus parisiens et des usagers, et le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole a décidé d'appliquer les pénalités prévues au contrat à hauteur de 1 M€ par mois de retard. Soit 4 M€ à ce jour.

« Les élus parisiens et métropolitains, réunis lors du comité Syndical Autolib' Vélib' Métropole le 5 avril, ont acté le remboursement des abonnés Vélib' et la non-facturation des trajets au-delà de 30 minutes en janvier, février et mars ainsi que l'application de nouvelles pénalités à Smovengo pour le mois d'avril au regard du retard pris par l'opérateur et des dysfonctionnements constatés sur le terrain, écrivait le syndicat dans un communiqué le 6 avril dernier. Les élus ont cependant relevé la progression constante du nombre de stations ouvertes sur Paris et la Métropole ainsi que la mobilisation de Smovengo pour rétablir au plus vite un service 100 % opérationnel pour les usagers. »

Une dynamique industrielle

« À ce jour, 680 stations sont installées, soit 60 % de l'objectif, dont les 2/3 seulement sont connectées au réseau, et le reste en attente de connexion, précise Laurent Mercat. Mais il n'y a pas de retard démesuré dans la fourniture des équipements, grâce à la mise en œuvre d'une dynamique industrielle colossale. Smoove a notamment produit et livré 18 000 vélos (sur 24 500, dont 30 % électriques - NDLR) et on nous demande d'arrêter de les envoyer car il n'y a plus de place en bout de chaîne dans les entrepôts. Le rythme de production a donc dû être adapté... Nos équipes se concentrent sur la gestion des bugs, les réglages, etc. »

Concernant les factures de pénalités, le dirigeant déclare qu'elles feront ultérieurement l'objet d'analyses sur la question des responsabilités ayant généré le retard : « Les conséquences ne sont pas connues à l'heure actuelle, et en attendant, tout le monde est mobilisé, priorité étant donnée à ce que le système soit fonctionnel, les Parisiens et les élus satisfaits ».

Renfort des prestataires

Laurent Mercat souligne avec force le bouleversement que constitue ce marché pour son entreprise : « Il s'agit d'un contrat de fourniture qui représente huit fois notre chiffre d'affaires de l'année précédente et qui a nécessité le triplement des effectifs en un an ! »

Montée à 60 salariés permanents et 25 prestataires en début d'année, l'entreprise est passée à 70 salariés mais a surtout du recourir à plus de prestataires, « jusqu'à 60 », précise l'entrepreneur.

« Nous avons dû adapter l'organisation de l'entreprise en affectant les effectifs surtout en appui au déploiement plutôt qu'à la production  industrielle. »

Le 2 mai prochain, Smoove déploiera le marché remporté avec la ville d'Espoo en Finlande (700 vélos mécaniques), ainsi que celui avec la Ville de Vannes (Morbihan). Mais le dirigeant déclare avoir mis entre parenthèse son développement commercial pour se concentrer sur le marché parisien.

Le déménagement de l'entreprise dans le quartier Malbosc à Montpellier a été décalé d'avril à mai.