FIV : un embryon en 3D

Une équipe du CHRU de Montpellier, associée à la société Tridilogy et à l'Inserm, vient de mettre au point une technologie d'observations des embryons préimplantatoires en 3D. Elle pourrait doubler le taux de réussite des fécondations in vitro.

« C'est une première française, voire mondiale. En matière de Fécondation In Vitro humaine, la France n'avait rien inventé depuis 30 ans. »

Le professeur Hamamah, au CHRU de Montpellier, réveille le monde médical et dévoile une nouvelle technique d'examen d'embryons, en 3D, destinée à la fécondation in vitro.

Jusqu'ici, les observations d'un embryon au microscope faisaient l'objet d'un examen subjectif, sur deux plans. Désormais, les recherches de l'équipe du professeur Hamamah associée à la société Tridilogy, permettent une reconstitution 3D de l'embryon humain préimplantatoire réalisée à partir de plusieurs coupes. Grâce à un objectif fixé sur le microscope, le médecin visualise l'embryon en 3D sur un ordinateur, via un logiciel. Il peut ensuite imprimer l'embryon via une imprimante 3D.

« Nous avons déposé un brevet international le 1er juillet dernier avec l'aide de l'Inserm, se réjouit le professeur. Grâce à notre avancée, Montpellier va encore renforcer sa lisibilité à l'échelle internationale dans le domaine de l'innovation médicale. »

L'utilisation de l'embryonScan permet une meilleure évaluation morphologique de l'embryon pour optimiser ses chances implantatoires dans la cavité utérine.

« Cette avancée va nous permettre de doubler améliorer notre taux de réussite d'implantations, d'analyser nos échecs grâce à une base de données des embryons observés et de montrer aux patients à quoi ressemble un embryon » ajoute le professeur.

Rappelons que les personnes en cours de FIV sont prises en charge à 100% par la sécurité sociale pour les premières tentatives. Si le nombre de FIV a été multiplié par cinq ces trois dernières années, et le coût par trois, le taux de résultat reste faible atteignant toujours 85% d'embryons non implantés.

Dans le monde, plus de 10 000 centres de FIV sont répertoriés. Par an, plus d'1,6 M de tentatives de FIV sont recensées à raison de 4 à 5 embryons par essai.

« C'est une cause en expansion permanente qui concerne toutes les catégories sociales et tous les pays. Désirer un enfant n'a pas de frontière. »

Les premiers embryons examinés en 3D pourraient être implantés en 2015.

Déjà détenteur de 11 brevets dans le domaine de la FIV, le professeur Hamamah envisage de « vendre de la licence, ou monter une entreprise » afin de pouvoir proposer cette technologie 3D aux centres de FIV. « Nous verrons si les collectivités nous aident et nous suivent. »

Ysis Percq


Légende de gauche à droite : Dr S. Merigeaud (Tridilogy) ; Dr E. Scalici et Pr Hamamah
Crédit : CHU

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