L'idée de Myexperteam est partie d'un constat simple. Beaucoup d'entrepreneurs ont des compétences fortes dans certains domaines mais aussi des lacunes sur certaines questions techniques liées au développement de leur entreprise : levées de fonds, économie collaborative, stratégie numérique... Le but est donc de les connecter entre eux afin qu'ils accèdent facilement à des conseils avisés, légitimés par leurs expériences respectives.

« Ils se connectent par un simple coup de téléphone facturé à la demi-heure, sur lequel Myexperteam prend une commission, explique Gaëlle Ottan, fondatrice de myexperteam.com et de 1001startups. Chaque expert a une cotation établie en fonction de son degré d'expérience, avec un maximum fixé à 49 € la demi-heure. »

Certains entrepreneurs peuvent aussi faire le choix de la gratuité de ce service ou faire don de leurs honoraires à une association caritative. Myexperteam est en partenariat avec trois associations : Clowns Z'hôpitaux, Fondation de l'Abbé Pierre et Ela.

« Le téléphone reste encore le moyen le plus pratique pour discuter rapidement d'un problème avec quelqu'un de qualifié, souligne Gaëlle Ottan. À l'avenir, d'autres outils de communication pourront être intégrés. »

Depuis mai 2013, MyExperteam expérimente une plate-forme pilote afin d'évaluer la faisabilité du concept. Une vingtaine d'entrepreneurs ont participé à cette phase et une cinquantaine d'appels ont été comptabilisés. Depuis le début du mois de mai, une version bêta est en service, avec pour but de valider le business model de l'entreprise. Un an après sa création, MyExperteam enregistre 100 % de satisfaction sur tous les appels.

« Après avoir identifié l'intérêt des chefs d'entreprises pour notre solution, nous vérifions le business model, ajoute Gaëlle Ottan. La troisième phase consistera, d'ici à la fin de l'année, à lever des fonds. Entre 300 000 et 400 000 € seront nécessaires. »

Si la première cible de l'entreprise, incubée à Lunel dans la pépinière Via Innova, sont les entrepreneurs de l'économie du numérique, le concept a vocation de s'élargir à d'autres secteurs.

« C'est un nouveau mode de consommation du conseil. L'économie collaborative débute et nous savons qu'il faudra du temps pour que ce système devienne un réflexe auprès de tous entrepreneurs, reconnaît la fondatrice. À terme, nous prévoyons de développer un moteur de recherche à l'image des sites de rencontre pour connecter le mieux possible les entrepreneurs entre eux en fonction de leurs compétences et de leur secteur de prédilection. »

La semaine dernière, MyExperteam a obtenu un prêt de 25 000 € de l'organisme Crealia. L'entreprise prévoit, d'ici un an, un volume d'affaires de 1 M€ et envisage d'attaquer le marché européen d'ici à trois ans.

« À titre personnel, je reçois régulièrement des coups de fil de chefs d'entreprise ou de porteurs de projet qui ont besoin de conseil, témoigne Magali Boisseau, P-dg de Bedycasa. Cela prouve que le concept d'Experteam répond à un besoin. Nous avons tous besoin de conseils à certaines phases de développement de notre entreprise. Trouver un associé, un bon avocat, un comptable... MyExperteam a du potentiel, mais il faut qu'ils se fassent connaître. »

Ysis Percq