Echiquier politique en Occitanie : parité quasi atteinte mais peut mieux faire

En 2021, sous la contrainte de la loi, la parité hommes/femmes a progressé chez les élus. On s’approche de la parité à la Région et dans les communes. Avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie est la région comptant proportionnellement le moins de femmes au Sénat. Détails.
Cécile Chaigneau
Carole Delga, à la tête de la Région Occitanie, incarne entre autres les progrès opérés grâce à la loi en termes de parité sur l'échiquier politique.
Carole Delga, à la tête de la Région Occitanie, incarne entre autres les progrès opérés grâce à la loi en termes de parité sur l'échiquier politique. (Crédits : DR)

La traditionnelle journée des droits des femmes est souvent l'occasion de mesurer les avancées en termes de parité, notamment sur l'échiquier politique. L'INSEE Occitanie vient ainsi de publier une enquête réalisée en partenariat avec la Préfecture de région et la Région Occitanie.

Bonne nouvelle : on y apprend que, depuis le début des années 2000 et l'adoption de plusieurs lois dites de parité, la part de femmes élues aux différentes élections progresse pour cheminer vers une parité chez les élus. Ainsi, en 2021 en Occitanie, la parité est-elle globalement atteinte parmi les élus lorsque la loi l'impose.

Région et communes : on frôle les 50%

Au sein des conseils départementaux de la région Occitanie, l'égalité est atteinte entre hommes et femmes en Occitanie (comme dans toute la France depuis l'élection de 2015), avec 249 femmes et 248 hommes pour un total de 497 conseillers départementaux.

L'objectif de parité est presque atteint pour les conseillers régionaux : aujourd'hui, le conseil régional d'Occitanie compte 47% de femmes parmi ses 158 conseillers régionaux. Même constat dans les municipalités de 1.000 habitants ou plus : avec 48% de femmes en moyenne parmi les membres des conseils municipaux, ce taux est comparable à celui de la France métropolitaine.

« Les élections régionales et municipales sont régies pourtant par ces lois qui imposent une alternance femme-homme sur les listes de candidats, observe l'INSEE.
 Ce léger déséquilibre entre hommes et femmes élus aux élections régionales et municipales s'explique par le fait que les élus sont issus de plusieurs listes paritaires, et que ces listes ont plus souvent un homme à leur tête. »

Dans les communes de moins de 1.000 habitants (huit communes sur dix en Occitanie), dont les conseils municipaux des petites communes ne sont en effet pas contraints par les lois de parité, seulement 38% des élus sont des femmes, une proportion également comparable à la moyenne nationale.

L'enquête de l'INSEE révèle que « les femmes élues aux élections municipales sont plus jeunes que les hommes (52 ans contre 54 ans en moyenne et 44 % d'entre elles ont moins de 50 ans contre 36 % pour les hommes), peut-être en lien avec une féminisation récente de la vie politique ». De même, les mairesses sont plus jeunes (58 ans) que les maires (61 ans).

Parité chez les députés mais pas chez les sénateurs

Alors que la loi n'impose pas strictement la parité pour ce scrutin uninominal, la parité législative a été atteinte en Occitanie, comme les Pays-de-la-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, lors des élections de 2017 : à l'Assemblée nationale, siègent 48 députés d'Occitanie, 24 femmes et 24 hommes.

En revanche, l'Occitanie n'est représentée au Sénat que par 
8 femmes sur 30 élus.

« Avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, l'Occitanie est la région comptant proportionnellement le moins de femmes au Sénat, note l'enquête de l'INSEE. Cette élection relève pourtant de la loi de l'an 2000, à l'instar des autres scrutins de listes. De plus, depuis la loi de 2013, l'obligation d'alternance femme-homme sur les listes de candidats est étendue aux départements élisant au moins
trois sénateurs. Mais souvent, seule la tête de liste, qui est rarement une femme, est élue. »

Les femmes plus rares sur les hautes fonctions

Mais sur ce chemin de progrès, il reste une faiblesse de taille : les femmes restent encore souvent éloignées des plus hautes responsabilités.

C'est le cas dans les mairies, où « plus la fonction est élevée, moins la parité est acquise en Occitanie comme dans les autres régions » : ainsi, dans les conseils municipaux d'Occitanie, les femmes sont 42% parmi les conseillers, 34% parmi les premiers adjoints et seulement 19% parmi les maires. Une situation encore plus marquée dans les communes d'au moins 1.000 habitants, où la proportion de femmes maires est encore plus faible (16 %). Aujourd'hui, parmi les dix communes les plus peuplées d'Occitanie, seules Montauban et Albi sont dirigées par une femme, respectivement Brigitte Barèges et Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

Malgré l'équilibre atteint chez les conseillers départementaux, les femmes ne président que cinq des treize départements de l'Occitanie : l'Ariège (Christine Téqui), l'Aude (Hélène Sandragné), le Gard (Françoise Laurent-Perrigot), la Lozère (Sophie Pantel) et les Pyrénées-Orientales (Hermeline Malherbe).

La Région Occitanie est présidée par une femme, Carole Delga, depuis 2015, comme les Régions Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France, Pays-de-la-Loire, La Réunion et l'Assemblée de Corse.

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Memo : ce que les lois ont imposé

La loi du 6 juin 2000 contraint les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d'hommes pour les élections régionales, municipales (communes d'au moins 3.500 habitants), législatives, sénatoriales et européennes. Cette mesure est complétée par l'adoption de plusieurs textes en 2003, 2007 et 2013. La loi de mai 2013 étend les obligations de parité aux élections départementales et aux municipales pour les communes de
1.000 habitants ou plus.

Cécile Chaigneau

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