![La ville de Maury, dans les Pyrénées-Orientales , multiplie les initiatives vertueuses autour de la ressource (rare et précieuse) en eau.](https://static.latribune.fr/full_width/2032439/la-ville-de-maury-dans-les-pyrenees-orientales-multiplie-les-initiatives-vertueuses-autour-de-la-ressource-rare-et-precieuse-en-eau.jpg)
Première commune du département (c'est ce qu'elle revendique) à avoir équipé une aire de lavage pour le matériel des vignerons avec récupération d'eau, Maury (Pyrénées-Orientales) est au cœur d'un terroir pour lequel la sécheresse n'est pas une lubie. Il n'y a qu'à regarder aux abords du village comment la vigne doit se battre sur le sol noir pour donner ses fruits...
L'eau y est donc depuis longtemps source de préoccupation. Alors quand il s'est agi de développer un écoquartier, la mairie a mis les petits plats dans les grands.
« Pour ce quartier, il nous fallait construire un bassin pour récupérer les eaux de pluie mais c'était un investissement important pour notre commune, explique Charles Chivilo, le maire. Nous nous sommes donc tournés vers la cave coopérative qui possédait des cuves dont elle ne se servait plus... »
Avantage de cette solution, c'est aussi « de ne pas consommer plus de foncier », ajoute le secrétaire général de la mairie, Thierry Mandile.
15 cuves, 1.700 m3
Distingué par la Fédération du bâtiment lors des Victoires de l'investissement local, mais aussi par la Région Occitanie qui a accordé un financement de près de 70.000 euros, l'ensemble est constitué de cinq cuves inox et dix cuves en béton qui agissent comme un bassin de rétention, permettant d'absorber les eaux de pluie de toute la surface du nouveau lotissement pour une capacité totale de près de 1.700 m3. L'eau s'écoule ensuite dans la nature. Les cuves sont équipées de pompes, d'un débourbeur, d'un dégrilleur, autant de matériels qui permettent de rééquilibrer la charge hydraulique entre les différents contenants.
« Cette installation n'a pas, pour l'instant, de vocation de stockage, elle sert à tamponner et ralentir l'écoulement des eaux, précise Thierry Mandile. Cela dit, nous avons aussi pensé au stockage, nous y viendrons peut-être dans un deuxième temps parce que la cave coopérative possède d'autres cuves qu'elle n'utilise pas. »
Le budget total de l'installation s'élève à 137.000 euros hors taxes, dont 25.000 pour l'acquisition des cuves.
Récupérer les eaux grises
Aujourd'hui, près de la moitié du parcellaire de la première tranche de l'écoquartier a été vendue et la mairie propose de financer une partie de l'installation d'un système de récupération des eaux grises, douches, lavabos, qui servent ensuite à alimenter les chasses d'eau des toilettes.
« Nous avons perçu un financement de la Région de 90.000 euros pour ce dossier ce qui nous permet d'aider les habitants du village à s'équiper », poursuit le secrétaire général de la mairie.
L'installation coûtant environ 2.000 euros, il reste, une fois l'aide perçue, un peu moins de 500 euros à la charge des particuliers.
« Avec les économies réalisées, cela s'amortit en trois ou quatre ans pour une famille de quatre personnes, ce qui n'est pas anodin dans le contexte que nous connaissons et qui verra le prix de l'eau augmenter, ajoute Thierry Mandile. Nous pouvons financer environ 60 dispositifs de ce type. »
Et économiser à l'échelle de la commune, en utilisant l'eau grise pour les chasses d'eau, environ 2.650 m3 d'eau potable par an qui ne seront plus prélevés dans la nappe.
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