Grand débat : les élus locaux vont-ils jouer le jeu ?

Dans le cadre du grand débat national qui s'ouvre le 15 janvier et de la tournée des maires qu'il entreprend à cette occasion, Emmanuel Macron se déplacera en Occitanie, le 18 janvier, à Souillac dans le Lot. Comment la présidente de Région et les présidents des Métropoles de Montpellier et Toulouse se positionnent-ils en vue de cette consultation ?
Emmanuel Macron sera en déplacement, le 18 janvier, dans le Lot
Emmanuel Macron sera en déplacement, le 18 janvier, dans le Lot (Crédits : BENOIT TESSIER)

Le Président de la République a publié dans la presse nationale et régionale, le 14 janvier, une lettre aux Français où il expose les enjeux du grand débat national qui s'ouvre officiellement, le lendemain, afin de résoudre la crise des gilets jaunes. Sollicitant les maires pour organiser cette consultation sur le plan local et recueillir les doléances des habitants, Emmanuel Macron entame une tournée des communes rurales qui, après une première halte dans l'Eure, s'arrêtera à Souillac, dans le Lot, vendredi 18 janvier.

La présidente du Conseil régional Occitanie, Carole Delga (PS), s'est entretenue avec le chef de l'État lors d'une réunion de travail tenue à l'Élysée le 10 janvier. Au menu des discussions : plusieurs sujets brûlants tels que les LGV ou l'éolien flottant, mais aussi l'ouverture du grand débat, sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP).

"Carole Delga a réaffirmé sa position, à savoir l'organisation d'un véritable débat, et non d'un "débat gadget", avec une méthode, du temps, des objectifs, le tout sous le contrôle d'une autorité indépendante, garantissant ainsi à chaque Français de participer et de s'exprimer en toute transparence", font savoir les services de la Région.

Philippe Saurel évoque une VIe République

Alors que les modalités de ce débat ne sont pas encore tout à fait claires, l'association France Urbaine, présidée par le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc (LR), devait rencontrer Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, le 14 janvier. Tout en disant son scepticisme sur la "méthode peu adaptée" des "cahiers de doléances" choisie pour cette consultation locale, Jean-Luc Moudenc se dit prêt à y prendre sa part.

"La crise des gilets jaunes est un carton jaune adressé à tous les gouvernements se succédant depuis trente ans, qui ont été autant d'années de demies réformes. Je veux que le dialogue s'instaure. Le pouvoir doit être plus à l'écoute de la France décentralisée que nous représentons. On a souvent dit, depuis l'élection d'Emmanuel Macron, que les corps intermédiaires ont été maltraités, or ils sont une condition de la démocratie. Le gouvernement a intérêt à plus écouter les maires", déclarait-il lors de sa récente cérémonie de voeux à la presse.

Du côté de Montpellier, le maire et président de la Métropole, Philippe Saurel (DVG), indique qu'il a mis en place les cahiers de doléance dès le 7 janvier. Ils sont actifs sous la forme de deux mails ouverts par chacune des deux collectivités.

"Ces cahiers de doléance sont notre contribution au grand débat national. Que faire face à la crise des gilets jaunes ? Il ne peut y avoir de solution que politique. Si le débat conclut à la nécessité de remettre à plat les institutions politiques, il faudra le faire. Doit-on aller jusqu'à créer une VIe République ? Oui s'il s'agit d'une République fondée sur les Lumières, la raison et le discernement, mais non s'il s'agit d'une République stalinienne avec des hologrammes (allusion à la campagne présidentielle de 2017, où Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI, avait assuré plusieurs meetings sur deux villes à la fois en utilisant un hologramme, NDLR). Dans le monde d'aujourd'hui, les États administrent les grandes compétences légales, mais ce sont les villes et les Métropoles, où vivent 70 % de la population mondiale, qui font le monde, parlent entre elles, et nourrissent l'universalisme. Quand, en Italie, la coalition entre le mouvement Cinq Étoiles et l'extrême-droite affiche son soutien aux gilets jaunes, une coalition de maires, emmenée par le maire de Palerme (avec qui Montpellier est jumelée, NDLR), s'est aussitôt formée pour contester sa politique. Nous sommes une vieille démocratie fondée sur des valeurs, et c'est à nous, citoyens, de lutter pour qu'elles restent vivantes."

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.