Foncier agricole en Occitanie : vitalité des surfaces échangées et du marché des forêts

La Safer Occitanie a présenté son bilan pour l’année 2022. Année marquée par un certain retour à la normale sur le foncier agricole après les années perturbées du Covid. Le marché des forêts est très actif, tiré par les besoins de compensations écologiques des grandes entreprises. L’artificialisation des sols liée à l’urbanisation, quant elle, recule. Bilan.
En 2022, 44.000 transactions de foncier rural ont été enregistrées en Occitanie, pour 102.000 ha et une valeur globale de 4,4 milliards d'euros.
En 2022, 44.000 transactions de foncier rural ont été enregistrées en Occitanie, pour 102.000 ha et une valeur globale de 4,4 milliards d'euros. (Crédits : Yann Kerveno)

Si les chiffres des bilans sont parfois arides, ils ont le mérite de l'objectivité. Et ceux présentés le 2 juin par la Safer Occitanie donnent une idée très précise de l'état du marché du foncier agricole.

« Globalement, le marché régional est en léger repli en terme de transactions, moins 5%, et en valeur, moins 3%, mais a par contre progressé en termes de surfaces échangées, plus 4% », détaille Christian Roussel, directeur opérationnel de la SAFER.

Sur l'ensemble de la région, 44.000 transactions ont été enregistrées en 2022 pour 102.000 ha et une valeur globale de 4,4 milliards d'euros. Sur ces 44.000 transactions, 23.000 sont passées par les 13 Safer de la région pour 2.600 attributions dont 40% à destination d'installation et un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros.

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Besoins de compensations écologiques

Si l'on se rapproche un peu plus du terrain, les tendances sont plus contrastées. Pour les terres et prés par exemple, le nombre de ventes est en léger recul (-0,6%) à 5.615 transactions, mais tant la surface (17.229 ha, +0,9%) que la valeur (134,5 millions d'euros, +3,5%) progressent. C'est aussi le cas du prix moyen à l'hectare qui passe de 7.606 euros en 2021 à 7.803 euros en 2022. Les terres les plus chères, plus de 10.000 euros l'hectare, sont toujours concentrées sur la façade méditerranéenne (Roussillon, Hérault et Gard).

Pour les vignes la tendance est la même, avec un recul sensible du nombre de ventes mais une progression nette des surfaces échangées (+6% à 6.700 hectares) et très importante de la valeur, +40 % à 142 millions d'euros. Un bond en avant expliqué par « la vente de quelques grands et prestigieux domaines au cours de l'année dans la région », selon les explications données par Christian Roussel.

Le marché des forêts, quant à lui, est aussi très actif, « tiré par les besoins de compensations écologiques des grandes entreprises ». Il aura compté 1.851 ventes pour 16.436 ha (contre 12.635 en 2021) et une augmentation très notable de la valeur, 139 millions d'euros contre 86,6 millions d'euros un an auparavant.

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Urbanisation : artificialisation en baisse

L'autre tendance notable, c'est le recul du marché lié à l'urbanisation, l'artificialisation des sols passant de 6.848 ha en 2021 à 4.401 ha l'année précédente, dont 1.077 ha au profit des collectivités. Le marché des maisons à la campagne revient, quant à lui, à des proportions plus habituelles en 2022 après le boom de la demande liée au Covid et à ce que certains ont pu appeler un « exode urbain ».

La valeur globale recule de 10% à 2,37 milliards d'euros (contre 2,6 milliards d'euros en 2021) mais reste largement supérieures aux valeurs "pré-covid", quand elles ne franchissaient pas la barre des deux milliards.

Le nombre de vente a reculé de 16%, revenant presque au niveau de ce qu'il était en 2020.

« Une tendance qui devrait se poursuivre à cause des difficultés de financement et de la hausse des taux d'intérêt, analyse Christian Roussel. Les notaires nous ont appris que la moitié des transactions engagées échouent ces derniers mois en raison des ces obstacles... »

Enfin, les conventions de mise à disposition "Ukraine", mises en place l'année dernière, ont permis de remettre 50 hectares de cultures dans l'Aude sur des terres détenues par les collectivités.

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