Municipales : Yannick Jadot apporte son soutien au candidat socialiste (et écologiste) de Montpellier

Dans la dernière ligne droite de cette campagne des municipales, le candidat socialiste (et écologiste) Michaël Delafosse a reçu un soutien de poids le 24 juin avec la visite à Montpellier du député européen et figure écologiste Yannick Jadot. L’occasion pour le candidat montpelliérain de rappeler les grands axes verts de son programme.
Cécile Chaigneau
Michael Delafosse et Coralie Mantion, candidats de la liste Montpellier unie, et Yannick Jadot, député européen EELV, étaient en visite chez Predict Services à Montpellier le 24 juin 2020.
Michael Delafosse et Coralie Mantion, candidats de la liste "Montpellier unie", et Yannick Jadot, député européen EELV, étaient en visite chez Predict Services à Montpellier le 24 juin 2020. (Crédits : Cécile Chaigneau)

« On observe une vraie rupture chez les élus dans la prise de conscience de la nécessité à gérer les risques climatiques, assure Alix Roumagnac, le fondateur et dirigeant de Predict Services à Montpellier, spécialisée depuis 2006 dans la gestion du risque météorologique. Le risque canicule est le risque qui a généré le plus d'alertes en 2019, année qui aura enregistré un record de température de 46,8° dans l'Hérault en juin et 180 jours de surveillance active, un chiffre qui grimpe d'année en année... Aujourd'hui, il n'y a plus aucun doute sur la réalité du réchauffement climatique. »

Ses deux augustes visiteurs du jour, le candidat aux municipales de Montpellier Michaël Delafosse (liste "Montpellier unie", PS-PCF-EELV) et le député européen EELV Yannick Jadot, boivent du petit lait... Car le propos accrédite la ligne politique écologiste qui est la leur et le projet soutenu par le premier aux élections municipales de Montpellier.

Le candidat socialiste, qui s'est allié dans l'entre-deux tours avec la candidate EELV Coralie Mantion, a reçu le 24 juin le soutien terrain de Yannick Jadot, « une figure de l'écologie en France et une voix forte au Parlement européen », souligne-t-il.

« Résistants ou vulnérables au dérèglement climatique »

« Il faut répondre à des défis et des exigences : les jeunes qui marchent pour le climat ont besoin de sentir qu'on accompagne le changement nous aussi, ajoute-t-il. Tout ça ne peut pas se faire sans la solidarité et doit mobiliser toutes les ressources. Notre ambition est de rejoindre les grandes villes qui vont s'engager dans la lutte contre changement climatique. »

Le candidat en profite pour pointer du doigt les manquements du maire en place, qu'il taxe « d'immobilisme » sur les questions écologiques - comme le retard sur la ligne 5 de tramway - quand lui propose la gratuité des transports pour les habitants de la métropole, l'extension de la ligne 1 du tramway vers la nouvelle gare et l'achèvement de la ligne 5, la mise en place d'un nouveau réseau de bus à haut niveau de service et la réalisation de 300 km de pistes cyclables sécurisées sur le territoire métropolitain.

Autres promesses pour la ville : la rénovation thermique des logements, stopper « la bétonisation à outrance qui détruit la biodiversité, les paysage et le cadre de vie dans nos quartiers », lutter contre l'imperméabilisation des sols, végétaliser des places (dont la Comédie) ou créer des coulées vertes (Mosson, Verdanson, etc.)

« Le dérèglement climatique est aujourd'hui dans notre vie quotidienne. La réponse sera mondiale, mais elle doit aussi se faire à l'échelle de là où on vit, renchérit Yannick Jadot. Il faut des logements rénovés, un modèle agricole ancré sur son territoire, etc. Oui, les maires ont une responsabilité majeure pour aider les habitants à faire face au dérèglement climatique. Toutes ces actions nous rendent résistants ou vulnérable à ce dérèglement ! L'enjeu est d'éviter l'emballement climatique qui amènerait vers des crises économiques, des crises sociales, des crises démocratiques. »

Péripéties

Ce 24 juin, alors que deux sondages viennent de donner Michaël Delafosse gagnant le 28 juin prochain, aucun des deux ne commente ces résultats.

« Le seul sondage que je commente, c'est celui du 28 juin prochain, lâche Yannick Jadot. L'inquiétude pour dimanche, c'est la participation. On appelle les Montpelliéraines et les Montpelliérains à s'emparer de l'élection car c'est leur vie quotidienne pour les six ans qui viennent. Que les jeunes ne laissent pas leur avenir se décider par d'autres. »

Le député européen assure qu'il ne ressent aucune amertume sur les ratés de la campagne d'EELV à Montpellier. Pour mémoire, le parti, pour qui un tapis rouge semblait vouloir se dérouler à Montpellier dès septembre 2019, s'était divisé suite à des querelles internes jusqu'à présenter trois listes au premier tour.

« Cette campagne n'a pas été simple pour les écologistes, on ne va pas dire le contraire, reconnaît-il toutefois. Mais l'important, c'est qu'il y ait ici un projet, une ambition en capacité de gagner dimanche, que toutes les péripéties de la campagne aboutissent à cette finalité. Ce n'était pas le chemin le plus aisé mais ce n'est pas grave, à partir du moment où l'on saisit la dynamique pour changer le système. »

« Une aspiration populaire au changement »

Quant à l'étrange attelage politique formé par Mohed Altrad, Clothilde Ollier (EELV dissidente), Alenka Doulain et Rémi Gaillard, Yannick Jadot commence par balayer le sujet d'un revers de main. Puis commente : « Pour respecter la promesse, il faut des élus responsables, on n'est pas là pour rigoler ! On est dans un pays qui fait face à une récession économique, on voit poindre une dépression sociale. Le résultat ne peut pas être une régression démocratique. L'enjeu, c'est que le maire soit un maire bâtisseur mais le bâtisseur d'une ville respirable, solidaire, où l'innovation alimente une dynamique d'entreprises. On a besoin que les citoyens retrouvent confiance dans la politique car la politique, c'est la société, c'est le vivre-ensemble. »

Ces espoirs pour dimanche soir ?

« Marseille, Lyon, Besançon, Tours, Metz, Lille, Toulouse, Paris, Nantes... Ce ne sont pas toujours des candidats écologistes. Mais si toutes ces villes gagnent sur un projet "écologie, solidarité, démocratie, justice sociale", on va vers une vraie bascule de la société ! Il y a une aspiration populaire à ces changements. Et le grand sujet, ce sera l'exercice du pouvoir, dès le lundi matin 29 juin ! »

Cécile Chaigneau

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