Des start-ups montpelliéraines en quête de financement à Paris

Elles ne baissent pas la garde et résistent. Malgré le contexte économique fragile, certaines start-ups montpelliéraines poursuivent leurs projets de croissance et sont en quête de financement. Elles sont allées les chercher dans le cadre de la manifestation Montpellier Capital Risque exceptionnellement délocalisée à Paris. Hind Emad, la nouvelle vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole les accompagnait.
Cécile Chaigneau
Hind Emad, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée au développement économique et numérique, accompagnait les entreprises innovantes montpelliéraines au Montpellier Capital Risque à Paris.
Hind Emad, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée au développement économique et numérique, accompagnait les entreprises innovantes montpelliéraines au Montpellier Capital Risque à Paris. (Crédits : DR - C. Caville)

Voilà maintenant 17 ans que la manifestation Montpellier Capital Risque, organisée par le BIC (Business & Innovation Center) de Montpellier en partenariat avec Bpifrance, permet de faciliter à des entreprises innovantes l'accès aux capitaux privés. Les entreprises sont sélectionnées après appel à candidatures régional, puis coachées pendant trois mois, avant de se présenter devant une soixantaine d'investisseurs et de business-angels nationaux.

Devenu un rendez-vous incontournable des acteurs de l'innovation, Montpellier Capital Risque revendique « plus de 55 M€ levés par les 30 sociétés présentées sur les cinq dernières années ».

Cette année, elle prend toutefois une tournure différente en raison de la crise sanitaire. Initialement prévue pour se tenir en mai dernier, la manifestation a été reportée aux 14 et 15 septembre, et délocalisée à Paris, en parallèle du France Digitale Day.

Créée en 2012, France Digitale réunit près de 1 800 start-ups et investisseurs français du numérique et se donne pour mission « de créer des champions européens du numérique », et le France Digitale Day rassemble chaque année autour des dernières tendances de l'innovation technologique, start-ups et investisseurs venant de toute l'Europe. France Digitale comptant parmi ses membres plus de 100 capitaux-risqueurs de renommée internationale tels Daphni, Partech, Xange, Serena, Breega Capital, Elaia, Cap Horn, Citizen Capital, Investir&+, l'écosystème montpelliérain voyait là « une opportunité de valoriser ses talents hors de ses frontières ».

De 500 000 € à 7 M€

Hind Emad, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée au développement économique et numérique, était présente à cette édition parisienne 2020. Il s'agissait là de la première intervention de la jeune fondatrice et dirigeante de la start-up montpelliéraine Faciligo (plateforme d'entraide entres voyageurs) depuis sa prise de fonction politique.

« L'événement n'ayant pas pu se tenir en mai, dans le contexte de crise qu'on traverse, il était important de réfléchir comment rebondir pour permettre aux entreprises innovantes montpelliéraines de rencontrer les investisseurs, observe-t-elle. France Digitale est partenaire du BIC depuis trois ans. Adosser Montpellier Capital Risque au France Digitale Day permet de réunir l'univers tech et numérique... C'est l'occasion, pour l'écosystème montpelliérain de valoriser sa chaîne de l'innovation - d'ailleurs, je rappelle que Montpellier est la seule Métropole à être labélisée Rétis au titre de son excellence en matière d'accompagnement de l'innovation - et de donner à voir qu'ici, il existe un bassin fertile d'entrepreneurs dans de nombreux domaines comme les biotech, le numérique, les mobilités, l'environnement, l'agtech ou les services aux entreprises. C'est l'opportunité pour les investisseurs de se positionner sur les success-story de demain. »

Treize start-ups du territoire montpelliérain avaient été sélectionnées et coachées pour aller présenter leur projet aux investisseurs, « la plupart levant des fonds pour la 2e fois et cherchant à lever entre 500 000 € et 7 M€ », précise Hind Emad : Adagio (outil permettant aux régies publicitaires de vendre une publicité́ digitale en fonction de la durée pendant laquelle elle sera visible à l'écran), Almé (gamme de vêtements grande taille), Bulane (flamme industrielle propre à base d'hydrogène), Évolt (plateforme collaborative disruptive d'outils dédiée à la démarche design), Koovea (solution pour le suivi de température du transport et du stockage des produits de santé et alimentaire), La Valériane (logiciels et solutions numériques de santé), Les Petits Mandarins (solutions digitales d'apprentissage des langues), Lono (plateforme de services connectés pour les gestionnaires et les résidents d'habitats collectifs), MyCarSpot (solution de parking collaboratif), Nauticspot (solutions connectées pour les ports de plaisance), Nout (logiciels de gestion), Sportihome (marketplace de réservation de vacances sportives) et Terakalis (solutions de contrôle des propriétés internes des matériaux en temps réel ).

Un mandat d'accélération et de structuration

Pour la jeune vice-présidente en charge de l'économie, il n'y a pas photo : l'urgence de ce début de mandat, c'est la relance économique.

« Tout l'écosystème est mobilisé sur les moyens qu'on peut apporter aux commerces, aux entreprises, aux start-ups et nous travaillons en proximité avec préfet de l'Hérault sur la mise en œuvre du plan de relance du gouvernement, assure-t-elle depuis Paris. Comme Montpellier n'est pas un territoire d'industrie, nous sommes peut-être un peu moins sévèrement touchés qu'un territoire comme Toulouse. Nous comptons beaucoup de TPE, PME et start-ups qui ont plus d'agilité pour rebondir. L''urgence, c'est d'identifier les entreprises en difficulté via nos partenaires historiques, institutionnels, et les orienter vers des financements. La nouvelle équipe métropolitaine, derrière Michaël Delafosse, met en place une meilleure coordination entre la métropole et les collectivités régionales. »

La feuille de route de la Métropole, qui tracera les grandes orientations en matière de développement économique, est en cours de définition. Mais l'agence de développement économique extra-territoriale que le président de la Métropole Michaël Delafosse veut créer rapidement (il en présentera les contours à la fin du mois de septembre) traduira notamment cette volonté de coopération entre les collectivités territoriales.

« Nous inscrivons dans un mandat d'accélération et de structuration, affirme déjà Hind Emad. Nous devons jouer collectif et fédérer les forces vives du territoire. Nous voulons structurer les filières autour d'une économie positive et créer du liant autour de la responsabilité sociétale et environnementale, avec une recherche de l'impact positif. C'est une nécessité ! »

Cécile Chaigneau

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