Les huit propositions de l'Aipals sont issues des discussions des 70 participants à la journée "Living Lab", initiée le 15 février dernier à Montpellier. Le Livre blanc a été remis à la député du Nord Charlotte Lecocq (LREM), en charge de la mission interministérielle, ainsi qu'à plusieurs élus locaux.
L'Aipals souhaite ainsi faire entendre ses conclusions pour l'élaboration d'une prochaine réforme.
"La santé au travail existe depuis 1946, précise Frédéric Bonnet, directeur adjoint de l'Aipals à Montpellier. Elle a subi de nombreuses réformes et nous voulons désormais être acteur de la suivante. Notamment pour rendre plus lisible une organisation en "millefeuilles", peu attractive pour les salariés et les entreprises."
Sensibiliser les chefs d'entreprises
Si le dirigeant est responsable de la santé de ses salariés, il ne bénéficie pas lui-même du dispositif. Une erreur, selon l'Aipals, qui insiste sur le rôle déterminant du chef d'entreprise dans la politique de prévention d'une société.
L'organisme recommande également de former les créateurs d'entreprise sur les questions de santé au travail, dès le début de l'activité, et de déployer un portail unique pour simplifier les démarches.
"Le pari est de se dire que s'il prend soin de lui, il prendra soin de ses salariés."
Informer et suivre les travailleurs
Les parcours de carrière sont de plus en plus morcelés. Pour accompagner le travailleur tout au long de sa vie, l'Aipals recommande la mise en place d'un "dossier médical en santé au travail". Un dossier unique d'informations, qui pourrait se coupler avec le "dossier médical partagé" (DMP), qui va être progressivement déployé par l'Assurance maladie d'ici fin 2018.
"Un salarié ne voit un médecin du travail que tous les cinq ans, c'est trop long, et pas adapté aux nouvelles formes de travail. Il faut mettre en place des outils nationaux pour ne pas perdre de vue un travailleur."
L'Aipals propose également de mettre l'accent sur la formation prévention des jeunes, qui adoptent ensuite les bonnes pratiques dans leur vie professionnelle. Un format déjà testé par l'association avec le lycée Pierre Mendes France de Montpellier, où elle suit les apprentis carrossiers.
Uniformiser
Les organismes de santé au travail ne sont pas soumis aux mêmes règles selon les régions. À Toulouse, les chefs d'entreprises peuvent choisir leur organisme d'affiliation, alors qu'il est imposé à Montpellier. Ces différences conduisent certaines entreprises à faire face à des situations complexes.
"Il y a un problème d'égalité du suivi. Des entreprises qui ont des branches dans différentes villes auront des démarches différentes. Un cadre national apparaît essentiel sur ces points."
Enfin, l'Aipals recommande de "développer des collaborations entre les acteurs de la prévention" et "d'exploiter les données médico-techniques pour définir des actions plus pertinentes". Une meilleure connaissance des acteurs et des tendances dans les métiers aboutirait à des actions de prévention plus ciblées et plus efficaces.
L'Aipals accompagne 3 778 entreprises sur Montpellier, le Lunellois et le Lodévois. Cela représente 37 738 salariés, et une centaine d'agences d'interim. En Occitanie, 150 personnes sont victimes chaque jour d'un accident du travail.
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