Quelque 15 000 ha de terres agricoles ont fait l'objet de transactions sur le territoire de l'ancienne région Languedoc-Roussillon en 2015, selon les derniers chiffres de la Safer LR. Ces échanges représentent un volume d'affaires de 192 M€. C'est une progression de 8,7 % en surfaces et de 9,5  % en valeurs par rapport à l'année précédente.

« Pour la deuxième année consécutive, le marché foncier agricole progresse significativement, témoin de la reprise de confiance de l'agriculture du Languedoc-Roussillon, porté par la reprise du marché viticole et des cultures spécialisées », analyse Roland Travers, de la Safer Languedoc-Roussillon, le 7 juin, à Lattes (34).

Cette conjoncture favorable se traduit par un accroissement des installations agricoles. Ainsi, la Safer a accompagné plus de 192 installations sur le périmètre de l'ancienne région, représentant 3 000 ha.

 Conjoncture viticole

« Depuis deux ou trois ans, nous sommes sur un cycle positif au niveau du marché viticole, avec une rentabilité qui s'accroît et un prix à l'hectolitre qui augmente, explique Frédéric André, le directeur général de la Safer LR. Résultat : l'attrait pour le métier s'accroît et les installations progressent. C'est un phénomène général sur la région. »

À titre indicatif, le prix des parcelles de vignes se situe entre 6 000 €/ha et 15 000 €/ha sur un terroir destiné aux vins sans IG. Il est, en moyenne, de 13 000 €/ha en zone IGP et atteint 21 000 € sur certains terroirs d'AOP de territoire.

« Le prix de la vigne augmente mais légèrement, constate Roland Travers. Il profite de l'embellie du marché viticole. La tendance est à la hausse sur tous les segments d'appellations. Nous restons tout de même l'une des régions de France où le prix de la vigne est le plus bas. »

Marché global

Au-delà de la seule destination agricole, le marché global du foncier en zone rurale sur l'ancienne région a représenté près de 27 000 ha en 2015, pour une valeur de 503 M€. En 2014, ce marché a représenté plus de 24 000 ha, pour une valeur de 513 M€.

« Le marché global est stabilisé à un bas niveau, commente Roland Travers. Dans les années 2007-2008, ce marché représentait entre 30 000 et 35 000 ha pour une valeur de 700 à 800 M€. Il n'a pas encore repris son niveau d'avant la crise financière. »

Au-delà de constat, il est difficile d'interpréter ces chiffres dans leur globalité.

« Le marché foncier doit être appréhendé de façon segmentée en différenciant le marché agricole du non agricole pour en analyser les déterminants », précise le représentant de la Safer LR.

Moins d'artificialisation

Du côté du foncier non agricole, l'un des enseignements des données 2015 de la Safer est un recul de l'artificialisation des terres (en voie d'urbanisation ou d'aménagement) durant cette année. Avec des transactions qui s'élèvent à  127 M€ pour 2 100 ha, ce marché de l'espace artificialisé est en recul de 26,5 % en valeur.

« L'achèvement des grands projets d'aménagement comme le doublement de l'A9 et la LGV est l'une des raison qui explique ce phénomène, indique Dominique Granier, le président de la Safer. La seconde est un ralentissement de la création des zones d'activité par les collectivités locales. »

Toutefois, le foncier rural est impacté par l'augmentation des espaces résidentiels et de loisir. Les résidences secondaires et les parcelles de loisir progressent significativement en 2015 : elles concernent 2 500 ha, pour un volume d'affaires de 148 M€.