2,2 M€ : tel est le montant de l'investissement initial réalisé par Héliteam, toute jeune entreprise montpelliéraine, pour l'achat de deux hélicoptères (petit et gros volume). Les deux fondateurs ont été financièrement soutenus dans leur projet par le chef d'entreprise Jean-Claude Tomas, fondateur du groupe E4 (basé à Juvignac et spécialisé en ingénierie sociale et médico-sociale).
Une nouvelle offre aérienne
Créée en janvier 2015 par Régis, pilote professionnel d'hélicoptère, instructeur et formateur, et Nathalie Teissonnière, Héliteam est basée sur l'aéroport de Montpellier. Elle vient d'obtenir son Certificat de transporteur aérien (CTA), le sésame indispensable pour faire du transport de passagers.
« Les agréments sont très longs à obtenir, souligne Nathalie Teissonnière. Désormais, nous sommes une compagnie aérienne comme Air France ! »
L'offre d'Héliteam couvre trois activités : le transport de passagers, le travail aérien et la formation. Le travail aérien comprend par exemple le levage de charge, le suivi des lignes électriques, le tournage de film et les prises de vue aériennes.
« L'obtention du CTA permet aujourd'hui à Héliteam d'effectuer des trajets sur tout le pourtour méditerranéen, reliant par exemple en 30 et 55 minutes les villes de Marseille et Toulouse, précisent les fondateurs. La compagnie est même la seule de la région à pouvoir effectuer des traversées maritimes. »
Montpellier, dernière métropole sans compagnie
Pourquoi choisir Montpellier pour installer sa base ?
« Montpellier est la dernière métropole française qui n'a pas de compagnie d'hélicoptères proposant du transport de passagers, du travail aérien et de la formation », explique Régis Teissonnière.
« Les clients qui avaient recours à un hélicoptère le faisaient venir de loin, ce qui coûte cher, ajoute Nathalie Teissonnière. Par ailleurs, il n'existe pas d'école de formation de pilotes d'Aix à Biarritz ! Le 8 juillet, nous aurons l'audit pour notre école de formation au brevet de pilote privé, et serons donc opérationnel d'ici un mois et demi. Dans le futur, nous demanderons l'agrément pour former des pilotes professionnels. »
Autres arguments évoqués par les fondateurs : 300 jours de beaux temps à l'année, une forte croissance démographique et une montée en gamme du tourisme.
Survol des vignes ou des chantiers
Concernant l'activité de transport de passagers, Héliteam vise une large clientèle.
« Pour le grand public, on propose d'offrir un vol panoramique en cadeau, de faire un baptême de l'air, énumère Régis Teissonnière. Nous pouvons aussi être sollicités par des gens en vacances pour les emmener voir un match de l'Euro de foot à Nice. »
Du côté des entreprises, Héliteam se positionne sur de la mise à disposition d'hélicoptères dans le cadre d'un concept événementiel ou pour des visites de domaines viticoles par exemple.
« Nous travaillons déjà avec les Domaines Gérard Bertrand, qui a été un des premiers à soutenir notre projet. Pour ce qui est de l'activité travail aérien, nous faisons déjà de la prise de vue pour le suivi de chantier ferroviaire du Contournement Nîmes-Montpellier. Et nous allons privilégier le levage de charge, jusqu'à 1 200 kg, dans des endroits difficiles d'accès, par exemple le levage de climatisations dans de gros centres commerciaux, en alternative à la grue, ou de poteaux en zone semi-montagneuse. »
Héli-gastronomie
Enfin, l'entreprise mise sur l'activité d'"héli-gastronomie" grâce à sa labellisation Sud de France.
« Nous faisons partie du Cercle Prestige Sud de France depuis la création de l'entreprise, indique Nathalie Teissonnière. Ce qui nous a permis de confirmer le potentiel dans la région. Nous avons prospecté avec eux les endroits où il est possible de faire atterrir un hélicoptère, comme le Château Castigno, le Domaine Le Mas Merlet, le Château L'Hospitalet, ou le Mas de la Fouque (respectivement à Assignan, Nîmes, Narbonne et aux Saintes-Maries-de-la-Mer, NDLR). »
Pour 2017, Héliteam prévoit de construire sa propre base sur la zone de l'aéroport montpelliérain, soit un nouvel investissement de 1 à 1,5 M€. Ce qui permettra à l'entreprise d'accroître sa flotte et de monter jusqu'à cinq hélicoptères, « pas forcément tous en propriété », précise le pilote. Le permis de construire est déjà signé et la base devrait être opérationnelle dans un an.
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