Fournisseur de palaces, Maison Laurino investit dans une nouvelle unité de production à Béziers

En forte croissance, Maison Laurino, qui fournit en tartinables sucrés et salés les petits-déjeuners des plus grands palaces du monde, annonce un investissement de 2 millions d’euros pour doubler ses capacités de production à Béziers.
Stéphane et Fabien Laurino, fondateurs de la Maison Laurino.
Stéphane et Fabien Laurino, fondateurs de la Maison Laurino. (Crédits : Maison Laurino)

Partant du constat que la plupart des établissements de luxe servent aux petits-déjeuners des confitures industrielles, Stéphane et Fabien Laurino, novices en cuisine, ont eu l'idée de se positionner sur un marché de niche, celui des préparations de fruits. Huit ans après sa création, la Maison des Confitures, devenue en 2022 Maison Laurino (dix salariés), fournit les palaces du monde entier en tartinables sucrés et salés.

En croissance continue, la société héraultaise a dépassé les deux millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023 et table cette année sur un prévisionnel de trois millions d'euros. Pour tenir la cadence, les deux frères injectent deux millions d'euros dans une nouvelle usine à Béziers (Hérault).

Partenaire exclusif Louis Vuitton

Sur fond de tradition - leur grand-mère leur a légué un cahier de recettes -, les deux frères Laurino ont démarré leur activité dans un garage. Sans aucun réseau, ils contactent alors les hôtels 5 étoiles français pour leur proposer une gamme artisanale de confitures.

« Payer 100 euros un brunch pour avoir de la confiture industrielle ne nous paraissait pas à la hauteur d'un service haut de gamme, raconte Fabien Laurino, formé à Montpellier Business School. Notre démarche a séduit Arnaud Donckele (chef triplement étoilé du Cheval Blanc à Paris, NDLR) qui nous a donné quelques conseils pour alléger en sucre nos recettes et monter en qualité. Puis il nous a confié le petit-déjeuner du Cheval Blanc. Par la suite, nous sommes devenus partenaires exclusifs du groupe Louis Vuitton pour ses établissements Cheval Blanc implantés partout dans le monde. D'autres chefs étoilés ont suivi : Arnaud Faye à La Chèvre d'Or, Jean-André Charial à Baumanière, Vincent Maillard au Byblos. En 2018, nous sommes entrés dans notre premier palace, le Lutetia, dont le chef était Benjamin Brial, en remportant l'appel d'offres soit une commande de 20.000 pots de confiture. »

Maison Laurino

Les produits de la Maison Laurino sont sur les tables de 70 établissements français dont 22 des 31 hôtels de luxe de la catégorie Palace.

Service personnalisé

Deux fois plus chères que les produits industriels, les confitures Maison Laurino sont aujourd'hui servies sur les tables de 70 établissements français dont 22 des 31 hôtels de luxe référencés dans la catégorie Palace. Issus de producteurs régionaux, les fruits entiers sont transformés dans des bassines en cuivre de 15 litres (contre 3.000 litres pour les fûts industriels).

« Cette méthode traditionnelle nous permet de travailler de petites séries sur mesure comme des recettes plus originales - pêche abricot au romarin, banane épices - ou des co-créations comme abricot/lavande et pêche de vigne/verveine pour le groupe de luxe Airelles ou myrtille et fève tonka pour La Reserve Paris, détaille Fabien Laurino. En 2019, suite à la demande de chefs, nous avons élargi notre gamme avec miel, pâte à tartiner, mayonnaise, moutarde et ketchup. Nous avons également investi dans l'automatisation des process d'empotage et d'étiquetage car nous proposons à chacun de nos clients un packaging sur mesure et parfois même un graphisme spécifique. Nous sommes les seuls à proposer ce service personnalisé. »

La moitié du chiffre d'affaires à l'export

Après avoir consolidé son marché français, Maison Laurino, qui affirme ne signer aucun accord contractuel avec les clients, poursuit son développement international. De Miami à Dubaï en passant par Hong-Kong, Macao ou les Seychelles, la société est présente dans une quarantaine d'hôtels (elle fournit notamment des hôtels Four Seasons) et réalise déjà 48% de son chiffre d'affaires à l'export.

Même s'ils se heurtent parfois à l'éducation des palais - leur ketchup artisanal est loin de séduire la clientèle américaine ! - les deux frères Laurino sont bien décidés à capter de nouveaux marchés. Ils viennent d'ailleurs d'être choisis par la luxueuse compagnie aérienne Emirates pour alimenter sa classe business et first, un marché estimé à 400.000 euros.

« Hormis l'Amérique du Sud et l'Australie, nous sommes présents un peu partout, assure le jeune dirigeant. Nous souhaitons aujourd'hui accélérer notre développement aux Etats-Unis et en Asie, particulièrement au Japon, qui sont pour nous des terrains de jeux magnifiques. »

Hors Europe, l'entreprise s'appuie sur un réseau de distributeurs.

Doubler les effectifs

Reste que sur son site de Portiragnes, Maison Laurino produit quotidiennement 16.000 pots (30 g), ce qui s'avère très insuffisant au vu de ses ambitions.

« Cela devient une folie en termes de planning de production, constate Fabien Laurino. Nous sommes bookés sur les six prochaines semaines et je ne vous parle pas des 400.000 étiquettes qui dorment dans les ateliers... »

Les travaux de la nouvelle usine (1.000 m2), qui devraient démarrer ce mois-ci, vont permettre à la société de doubler la production, tripler l'espace de stockage, améliorer les conditions de travail et se diversifier en lançant une gamme de jus de fruits (dix saveurs), demande émanant là-encore des clients pour les minibars de leurs chambres d'hôtel.

D'ici 2026, Maison Laurino devrait avoir « doublé ses effectifs et dépassé les 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires ».

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