Aquadima crée un nouveau concept de plate-forme de divertissement

Le concept risque de révolutionner la planète web de la consommation d’œuvres culturelles…La plate-forme universelle de divertissement sur internet, inventée par Aquadima (30), permettra entre autres d’acheter des œuvres, de les prêter et même de les revendre.
Cécile Chaigneau

« Le concept est né au Canada, il y a cinq ans, d'un constat : pour les œuvres culturelles et de divertissement, c'est un peu la jungle sur internet, entre les réseaux sociaux, les plates-formes commerciales, les sites de levées de fonds, les sites de vidéos, etc., explique David Shabtaï, président d'Aquadima. Et les consommateurs ne sont pas en contact direct avec les artistes et les créatifs mais sont obligés de passer par des intermédiaires que sont les fournisseurs de services... C'est comme ça qu'est née l'idée de créer une plate-forme universelle de divertissement sur internet pour reconnecter les consommateurs et les artistes. »

En août 2014, Aquadima, petite entreprise située aux Angles dans le Gard (30) et comptant une dizaine de salariés (dont une partie à Montréal au Canada), a lancé la version bêta publique de sa plate-forme (www.aquadima.com), sur le service musique uniquement. Une version qui a bénéficié « d'une importante mise à jour il y a une semaine », précise David Shabtaï.

« Nous ne ciblons bien sûr pas les artistes produits par des majors, qui sont déjà bien implantés, mais plutôt les professionnels indépendants, soit 70 % des créations artistiques », précise le président d'Aquadima.

Musique, livres, BD, vidéo, photos,...

Comment ça marche ? Le site internet permet aux artistes de faire écouter leurs œuvres, découvrir leur univers, vendre un album, donner des nouvelles, annoncer des concerts, vendre de la billetterie, mettre des vidéos de concert, ou encore demander des financements participatifs.

Les œuvres culturelles concernées : musique, BD, livres, audiobook, photographie, jeux, presse, films et série, vidéo en direct (de concert par exemple, mis en ligne par l'artiste lui-même).

Les consommateurs, eux, créent leur compte et ont accès à la plate-forme de n'importe quel appareil (ordinateur, smartphone, tablette), « sans avoir à les synchroniser », explique David Shabtaï, qui précise que « le consommateur pourra aussi déposer dans sa médiathèque des œuvres acquises par ailleurs sur d'autres sites, mais qui ne seront bien entendu pas mises en partage, et ainsi profiter de ses contenus multimédia dès lors qu'il a une connexion internet ».

L'utilisation de la plate-forme pourra se faire gratuitement, mais des abonnements premium donneront accès à des services spécifiques.

« Nous aurons quatre sources de rémunération, explique David Shabtaï. Des commissions sur toutes les transactions économiques, telles que les ventes d'album ou les levées de fonds, les abonnements premium, la vente d'Aquadima Box (boîtier domestique permettant de synchroniser automatiquement tous les appareils et de déposer automatiquement dans la médiathèque tout média acquis - NDLR) et la régie publicitaire interne à Aquadima, uniquement pour des publicités d'œuvres culturelles. »

Prêter et même revendre

Les applications mobiles et tablettes devraient sortir au cours du 1er trimestre 2015, et la constitution du catalogue démarrera à la fin de ce 1er semestre.

« L'offre va s'étoffer au fur et à mesure et on espère atteindre 16 000 artistes ou créatifs dans le catalogue à l'issue de la 1e année », préconise David Shabtaï.

Il fait valoir un argument différentiant de taille :

« Toutes les œuvres vendues sur Aquadima vont pouvoir être prêtées, ce qui est une première, à un « ami » enregistré sur la plate-forme. L'œuvre n'est alors plus écoutable par celui qui l'a prêtée, jusqu'à ce qu'il la récupère. On va aussi pouvoir revendre une œuvre « d'occasion » : pour chaque revente, une commission sera restituée aux éditeurs, ce qui permettra de rétribuer l'artiste. Cela va permettre aux gens qui ont un budget plus modeste de revendre ce qu'ils auront acheté. On va ainsi dynamiser la circularité du catalogue. On veut restituer des droits fondamentaux aux consommateurs, dans le respect de l'artiste. C'est une première mondiale qui peut bousculer l'ordre établi du streaming notamment ! ».

Des maisons d'éditions comme Actes Sud et la maison Glenat (éditeur de BD) et quelques artistes se sont déjà dits intéressés.

« On est confiant dans le système qu'on propose », assure le président d'Aquadima, qui annonce préparer une levée de fonds (entre 3 et 8 M€) pour accompagner l'ouverture au public de la plate-forme. A l'international, bien entendu.

Cécile Chaigneau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 05/03/2015 à 13:19
Signaler
Le concept à l'air séduisant. La formule de prêt conserve son caractère amical, dans le sens où prête l'oeuvre à une personne identifiée, tout comme dans la vie courante, on prête un livre à une personne que l'on connaît.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.