Soutiens à Frêche : le PS choisira-t-il l'exclusion ?

Le Bureau national (BN) statuera demain sur le sort des élus se présentant sur les listes dissidentes à celles d'Hélène Mandroux, la candidate officielle du PS


D'après les statuts du PS, tout adhérent se présentant contre le candidat officiellement investi est susceptible d'être exclu. Une soixantaine de candidats figurant sur les listes "Tous pour le Languedoc-Roussillon", conduites par George Frêche (lui-même exclu depuis 2007), sont potentiellement concernés par cette sanction. On compte, entre autres, parmi ces élus frondeurs le président du conseil général des Pyrénées-Orientales, Christian Bourquin, et celui du Gard Damien Alary. Les secrétaires des fédérations PS, dont Robert Navarro (Hérault) et Eric Andrieu (Aude), sont également visés. Reste que la procédure suivie par le BN ne débouchera pas nécessairement sur des exclusions. Plusieurs cadres du PS, dont Laurent Fabius, concerné au premier chef par la polémique ayant motivé la candidature d'Hélène Mandroux, se sont prononcés contre une ligne disciplinaire. À ce jour, la direction du PS s'est contentée de dire que ces élus frêchistes s'étaient mis « en dehors du parti », sans plus de précision.

Hélène Mandroux ne serait pas au 2e tour

Mandroux

Selon un sondage Opinionway/Fiducial pour le Figaro/LCI, la maire de Montpellier, candidate officielle du PS, ne dépasserait pas les 6%. Elle serait donc éliminée dès le premier tour des élections régionales, alors que, selon un sondage précédent, elle atteignait 11% des voix. Dans ce dernier test publié mercredi dernier, Hélène Mandroux arriverait loin derrière Georges Frêche (41%), Raymond Couderc (32%), Jean-Louis Roumégas (12%) et René Revol (11%). France Jamet (FN) et Patrice Drevet (Alliance écologique indépendante) ferment la marche, respectivement à 6% et 7%. Un sondage très décevant pour Hélène Mandroux, contesté par l'un de ses fidèles, Paul Alliès, qui vient de saisir la commission nationale des sondages. Le porte-parole de la candidate PS dénonce une méthodologie douteuse.

Pluie de propositions


La campagne prend de l'ampleur et les candidats multiplient les promesses. Hélène Mandroux (PS) a diffusé la semaine dernière les grandes lignes de son programme, incluant tout à la fois la création de 5 000 emplois tremplin pour les 18/25 ans, la mise en place d'un TER grande vitesse intercité, le doublement du parc de logements sociaux et l'engagement de faire du Languedoc-Roussillon « l'éco-région la plus performante ». De son côté, Georges Frêche (divers gauche) met l'accent sur les transports avec le soutien financier au futur pôle intermodal de Baillargues (34) et la proposition phare d'un TER à un euro. « Nous serons déficitaires pendant trois ans, mais dès la quatrième année, nous aurons des recettes supérieures à ce que rapporterait la tarification actuelle (8 €) en raison de la hausse du nombre de voyageurs attendus, de 100 000 à 200 000 », a-t-il précisé. Enfin, Raymond Couderc (UMP), dévoilait mardi dernier à Montpellier les principaux points de son programme économique, élaboré en collaboration avec Joseph Francis, le président de Comeca : « Nous proposons la création d'un fonds régional doté de 105 M€, associant les secteurs public et privé, les élus, les fonctionnaires et les entreprises. » Ce fonds se partagerait en quatre quarts, dévolus au micro-crédit, à l'accompagnement des PME à l'international, au développement des PME innovantes et au soutien des secteurs sortant affaiblis de la crise.

Rappel. Après Raymond Couderc, c'est au tour de Georges Frêche de venir présenter son programme économique. Le président de Région, candidat à sa réélection, est l'invité demain matin du Club de l'éco.

Les nationaux à la rescousse


Les élections en Languedoc-Roussillon étant devenues une attraction nationale, les ténors de la vie politique se bousculent auprès des candidats. Mardi dernier, c'est Arnaud Montebourg (PS) qui est venu saluer en Hélène Mandroux une « maire courage ». Bertrand Delanoë et Martine Aubry sont annoncés à ses côtés dans les prochains jours. Mercredi, Europe Écologie déployait ses forces avec un meeting rassemblant, auprès de Jean-Louis Roumégas, José Bové, Daniel Cohn-Bendit et Noël Mamère. Le même jour, Alain Krivine (NPA) est venu soutenir René Revol, à la tête de la coalition NPA-PC-PG. Côté PS, mais dans la presse seulement, François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon, a pris la défense de Georges Frêche, injustement victimisé, selon lui, par la direction du parti. Gérard Collomb, maire de Lyon, fera le déplacement demain pour afficher son soutien au président sortant lors d'un point presse commun. Enfin, au Front National, c'est le chef Jean-Marie Le Pen qui s'est déplacé vendredi dernier à Palavas-les-Flots pour un meeting aux côtés de la tête de liste, France Jamet.

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