Abattoirs du Gévaudan : le projet d’extension retardé

Basés à Antrenas (48), les Abattoirs du Gévaudan portent un projet d’agrandissement de 600 000 €, pour lequel ils viennent de recevoir l’aide de la Région. Mais, en dépit de bons résultats au 1er semestre 2016, le bilan plus mitigé des derniers mois va retarder les travaux à la fin du 1er semestre.
L’entreprise envisage de passer de 2200 à 2800 m² avec une augmentation de 25% de sa surface réfrigérée.

Avec un chiffre d'affaire de plus de 2,2 M€, les Abattoirs du Gévaudan, entreprise de 30 salariés basée à Antrenas (48), sont en pleine expansion depuis plusieurs années. Établissement classé 1 pour ses bons résultats sanitaires et la qualité de ses pratiques, il abat chaque année quelques 4 700 tonnes équivalent carcasse de gros bovins, ovins, veaux et porcs, et 37 % de son activité est dédiée à la Filière Qualité, relative au bio et aux appellations protégées.

« En 2015 nous avons connu une forte expansion qui s'est prolongée durant tout le premier semestre 2016, avec plus de 350 TEC d'avance - soit 10% - par rapport à l'année précédente, qui déjà avait été développée de 15 %, explique le directeur, Olivier Racaud. C'est donc en pleine euphorie que nous avons sollicité une aide auprès de la Région pour financer une extension de 25 % de notre capacité réfrigérée. »

Un projet d'autant plus légitime que, loin d'avoir été ébranlés par les différentes affaires relatives à la filière dans la région - à Alès, le Vigan puis Pézenas -, les Abattoirs du Gévaudan ont au contraire bénéficié du scandale.

« On a clairement connu un développement de nos activités avec une migration de certains abatteurs sur notre structure. » Notamment dans le domaine des abattages rituels, qui sont passés en deux ans de 3 % à 20 %. « Contrairement aux autres communautés, le marché lié à la clientèle musulmane est caractérisé par une très grande stabilité. On priorise la consommation de viande et le budget alimentation y reste très important. Pour nous c'est une véritable niche de marché. »

Un léger recul qui appelle à la prudence

Ce ne sont donc pas les différents scandales révélés par L214 qui sont à l'origine de la baisse d'activités enregistrée par l'entreprise depuis octobre dernier : un recul de 8 % par mois sur les trois derniers mois de l'année 2016. Pour Olivier Racaud, ce recul, généralisé au sein des abattoirs, s'explique par un contexte économique défavorable et une priorisation des achats des Français.

« En fin d'année les gens reçoivent les taxes, préparent les fêtes avec un budget réservé aux cadeaux de plus en plus important. Entre le prix du porc et du bœuf, on passe du simple au double. Ils se concentrent donc sur des viandes blanches, moins chères. Or nous sommes spécialisés en viandes bouchères. »

Aussi, malgré une progression globale de 3,8% par rapport à 2015 - soit 180 TEC supplémentaires - et l'appui de la Région avec une subvention de 262 900 € allouée le 16 décembre dernier, le directeur préfère rester prudent.

« Nous allons attendre la fin du premier semestre 2017 pour nous assurer que le développement de ces dernières années n'est pas qu'un feu de paille. Cette extension représente un projet à 600 000 euros. Il faut être prudent. »

Parmi ses principaux partenaires, les Abattoirs du Gévaudan comptent la SA Languedoc Lozère Viande, filière commerciale d'un grand groupement de producteurs qui s'étend sur la Lozère, l'Aveyron et le Cantal et détient une bonne partie de la race Aubrac. « Nous ne faisons que retarder le projet, mais nous nous engageons quoi qu'il en soit. Si la bonne tendance se confirme, l'investissement aura lieu dès l'issue du premier semestre 2017. »

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