Sauramps : « On compte sur la solidarité des clients en attendant la cession »

C’est officiel : le groupe Sauramps est en redressement judiciaire depuis le 13 mars. L'entreprise devra tenir bon le temps qu’une cession soit effective, mais les salariés s’attendent à ce que plusieurs offres de rachat se présentent. Une décision pourrait intervenir à la mi-juin.
Cécile Chaigneau

La mise en redressement judiciaire du groupe Sauramps a été signée lundi 13 mars 2017 au tribunal de commerce de Montpellier. Me Blanc, qui a été le mandataire ad hoc, a été désigné comme administrateur.

Depuis le 3 mars, et la fin de la procédure de mandat ad hoc qui avait acté l'absence de repreneur de la librairie indépendante montpelliéraine (140 salariés), les salariés attendaient de savoir si tout le groupe serait mis en redressement judiciaire ou si certaines entités pourraient faire l'objet d'un plan de sauvegarde.

« Finalement, le redressement judiciaire concerne les quatre entités, c'est à dire les sites de Montpellier Triangle et Odysseum, le site d'Alès et la holding Mosaïque, précise Julien Domergue, délégué syndical Sud. Et c'est préférable pour éviter les allers-retours judiciaires au moment de la cession, car une entité sous plan de sauvegarde ne peut pas être vendue. »

Presque soulagés

Selon le représentant du personnel, les choses pourraient aller vite et un acte de cession pourrait intervenir à la mi-juin.

« Aujourd'hui, ce qui ressort de cette période, c'est l'incapacité de la direction actuelle à mener l'entreprise dans la bonne direction, ajoute Julien Domergue. C'est curieux à dire, mais on est presque soulagés que l'entreprise soit entre les mains de l'administrateur qui, en plus, connaît bien le dossier. Il y aura nécessité de garantir l'intérêt de l'emploi. On sait qu'il y aura pléthore de candidats. Peut-être pas pour reprendre l'ensemble, mais beaucoup de monde s'intéresse à Sauramps depuis plusieurs années... Il y aura surenchère sociale. La période la plus difficile, c'est maintenant car nous allons devoir payer les éditeurs comptant et il n'y aura peut-être pas exactement la même quantité d'offre littéraire. Mais on en appelle à la solidarité des clients en attendant la reprise. »

Odysseum : des négociations possibles ?

Même sur le point noir que reste le site d'Odysseum, plombé par un loyer très élevé, l'optimisme revient.

« Les résultats d'exploitation du magasin sont plutôt bons, et aujourd'hui, il apparaît que si les négociations étaient bloquées avec M. Sevestre, la situation de reprise pourrait permettre que les bailleurs revoient leur position, indique Julien Domergue. Il se pourrait aussi que des groupes fassent une offre de reprise juste pour le site d'Odysseum. »

Le 3 mars, Benoît Bougerol, propriétaire de la Maison du Livre à Rodez (12) et de la Librairie Privat à Toulouse (31), annonçait qu'il allait faire une offre.

Une autre personne pourrait également se pencher sur le dossier.

« J'ai travaillé 22 ans dans cette structure, donc évidemment je m'y intéresse toujours, déclarait à Objectif, le 7 mars dernier, Florent Moure, ancien directeur général du groupe Sauramps, parti en 2015 et aujourd'hui responsable du développement chez le discounter Aldi. J'y porte un œil attentif et une écoute sélective... Quant à participer à une offre de rachat, les choses seront envisagées le moment venu. »

Cécile Chaigneau

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