Au terme d'un montage juridique long de 18 mois, le groupe Michelin a annoncé, le 28 janvier, la création d'un consortium associant un partenaire direct, la société alésienne SDTech, et deux collaborations apportées par le CEA et le groupe PCAS, pour le lancement d'un projet baptisé TREC.

TREC (tyre recycling, ou recyclage des pneumatiques en français) est un projet visant à développer deux filières pour la valorisation des pneus usagés : TREC Régénération, pour la création d'une « poudrette » qui pourra être réutilisée dans la fabrication de pneus neufs, et TREC Alcool, pour la mise au point de procédés de gazéification et de production d'alcool à base du même matériau.

SDTech, spécialisée dans le traitement à façon des poudres fines et ultra fines, sera le partenaire direct de Michelin dans TREC Régénération sur toutes les étapes du projet : recherche, concepts scientifiques, et pilote industriel.

TREC est doté d'un budget global de 51 M€ porté par Michelin, et bénéficie de 13,3 M€ de subventions et avances remboursables, accordées par l'Ademe (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) dans le cadre des Investissements d'Avenir.

« Nous allons chercher à réutiliser des mélanges de gomme pour reconstituer un pneu ayant les mêmes performances que des pneumatiques issus de matériaux nobles, explique Jalil Benabdillah, président de SDTech. Jusqu'ici, les poudrettes réutilisées dégradaient les performances et ne permettaient de produire que des pneus moyen ou bas de gamme. Nous allons faire de l'ingénierie pour associer plusieurs technologies et passer ce gap technologique. »

REC Régénération est un projet d'une durée de 7 à 8 ans, qui devrait déboucher dès la 3e ou la 4e année sur la création d'un pilote industriel, pour lequel SDTech ambitionne déjà de se positionner.

Par ailleurs, la participation à ce projet devrait se traduire, pour la société alésienne, par la création « de plusieurs dizaines d'emplois », selon Jalil Benabdillah.

« Nous prévoyons déjà de créer 10 à 15 emplois qualifiés (ingénieurs, docteurs, pharmaciens - NDLR) et non qualifiés dès 2014, précise-t-il. Il est tout à fait envisageable pour nous d'en créer autant chaque année sur toute la durée du projet. »

SDTech (27 salariés) a réalisé un chiffre d'affaires de 1,8 M€ en 2013, qu'elle prévoit en hausse d'au moins 50 % sur le prochain exercice.

Anthony Rey

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Légende : SDTech, dirigée par Jalil Benabdillah, est spécialisée dans la micronisation de poudre
Crédit photo : Christine Caville