Élection Miss France : la belle affaire pour Montpellier

L'élection de Miss France 2017, qui s'est tenue à l’Arena de Montpellier le 17 décembre, a vu la victoire de Miss Guyane, Alicia Ayliès, tandis que Miss Languedoc, Aurore Kichenin, termine 1e dauphine. Cette 87e cérémonie, en plus de créer un réel engouement populaire, s'est révélée être une grosse machine, en termes d'affluence, audience, retombées économiques, etc.
Cécile Chaigneau
Philippe Saurel, maire de Montpellier, et les 30 Miss candidates au titre 2017.

Le 17 décembre, l'Arena de Montpellier a accueilli la 87e cérémonie des Miss France. Tout comme le Tour de France, la traditionnelle cérémonie braque opportunément les projecteurs des médias sur la ville d'accueil pendant quatre heures.

Aujourd'hui décriée par certains pour l'image de la femme qu'elle véhicule, la cérémonie génère pourtant un réel engouement populaire qui se traduit par une salle comble (l'Arena de Montpellier) et plusieurs millions de téléspectateurs sur TF1, la chaîne qui retransmet la soirée : cette année, 7,3 millions de téléspectateurs, soit 37,7 % de parts de marché.

En marge de l'important business généré par l'événement pour l'organisateur, la société de production Endemol, et pour la chaîne de télévision qui retransmet (partenariats commerciaux, droits de retransmission, recettes publicitaires, manne financière induite par les millions de votes par SMS), la soirée est aussi vecteur de dynamisme économique pour la ville qui reçoit, ce qui vaut bien quelques efforts.

La promesse de Philippe Saurel

Cette année, Montpellier avait été préférée à Lille, qui avait offert la lauréate 2016 du concours de beauté, Iris Mittenaere, elle-même originaire du Nord-Pas-de-Calais. C'est la première fois que la ville languedocienne accueille l'événement.

« Nous recevons toujours des sollicitations de la région d'origine de la Miss sortante et en général, je lui donne priorité, explique Sylvie Tellier, directrice générale de Miss France Organisation, à Objectif Languedoc-Roussillon. Mais on ne pouvait pas réorganiser la cérémonie à Lille, alors j'ai appelé Philippe Saurel à Montpellier (le maire, NDLR). Je le connais depuis quelques années, alors qu'il était adjoint au maire à la culture. Il a toujours été très engagé dans toutes les élections des Miss France, et il m'avait promis que s'il était maire, il se proposerait d'accueillir la cérémonie. Ce qu'il a fait dès qu'il a été élu... L'Arena sera la plus grande salle dans laquelle on aura organisé la soirée. D'habitude, on est plutôt sur un format de 4 500 à 6 000 places. On était un peu stressés sur le remplissage... »

Aucune raison de s'inquiéter : à la veille de l'événement, l'Arena affichait complet. Les 8 000 places ont toutes été vendues, au prix de 30, 55 et 70 €. La Ville a prêté l'Arena mais, en contrepartie, c'est elle qui encaisse le prix des places.

« Avec le produit de ces ventes, l'opération Miss France, au final, représentera un investissement similaire à celui du Tour de France », affirme-t-on au service presse de la Ville de Montpellier.

Près de 5 000 nuitées

C'est à dire environ 350 000 € : la Ville et la Métropole, partenaires du Tour de France 2016, avaient annoncé un investissement de 210 000 € auxquels s'ajoutait une aide logistique estimée à 150 000 €.

Dans l'entourage de Philippe Saurel, on confirme en effet les propos tenus par le maire dans Les Échos datés du 16 décembre : « Sur les 600 000 € de frais de participation, il devrait rester 350 000 € à notre charge ».

Objectif Languedoc-Roussillon n'a pas pu obtenir la répartition des frais de participation engagés par la Ville, mais parmi eux figurait notamment la prise en charge des 30 Miss candidates pendant seize jours, en l'occurrence à l'hôtel Crowne Plaza de Montpellier pour ce qui est de l'hébergement. L'organisation, quant à elle, s'engageait à loger les 400 personnes constituant les équipes techniques durant la semaine où elles étaient sur place.

Ce qui signifie pour les hôteliers montpelliérains « 800 nuitées pour les Miss, l'organisation et les techniciens, ainsi que 4 000 nuitées pour le public, les délégations régionales et les partenaires », précise-t-on à la Ville de Montpellier.

Visibilité

 « En aucun cas la Ville ne verse de l'argent à Miss France Organisation, tient à préciser Sylvie Tellier. L'argent annoncé est investi localement dans l'événement. Nous n'encaissons rien ! Et nous n'exigeons rien en matière de communication, c'est la Ville qui décide de l'argent qu'elle a envie de mettre. On observe que les mairies font très attention avec l'argent des contribuables et beaucoup disent qu'elles font une opération blanche et redemandent à accueillir la cérémonie car les retombées économiques sont importantes. »

Outre les hôtels et restaurants, Miss France Organisation annonce faire travailler des prestataires locaux, comme des traiteurs, les taxis, les coiffeurs, ou des agents de sécurité recrutés localement. Des retombées économiques qui se doublent d'une visibilité sur laquelle la Ville espère bien capitaliser.

« Avec cet événement, Montpellier affirme son rôle de cité de l'élégance et sa place prépondérante dans les villes qui comptent au niveau national par la dynamique des manifestations nationales et internationales accueillies », conclut-on à la Ville.

Cécile Chaigneau

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