Energie : Flexitanie expérimente la recharge vertueuse des véhicules électriques

Après le déploiement de bornes de charges bi-directionnelles Vehicule-to-grid (V2G), le programme Flexitanie, initié en 2020 par EDF, la Région Occitanie et l’Ademe, s’étend aujourd’hui à la technologie V1G. Compatible avec l’ensemble des voitures électriques, ce nouveau dispositif de recharge intelligente, qui vise à favoriser une gestion optimale des fluides électriques, s’adresse à tous les utilisateurs de voitures électriques en entreprises ou collectivités. Une centaine de bornes devrait être déployées à court terme.
La phase 2 de l'expérimentation Flexitanie, adaptable à l'ensemble des véhicules électriques, permet d'utiliser l'électricité issue des moyens de production renouvelables, en rechargeant les batteries au moment où l'énergie disponible est la plus élevée.
La phase 2 de l'expérimentation Flexitanie, adaptable à l'ensemble des véhicules électriques, permet d'utiliser l'électricité issue des moyens de production renouvelables, en rechargeant les batteries au moment où l'énergie disponible est la plus élevée. (Crédits : DR)

Deux ans après le lancement d'une phase expérimentale relevant de la technologie V2G, soit des bornes de charge bi-directionnelles intelligentes faisant des batteries des véhicules électriques des solutions de stockage d'énergie, le programme Flexitanie, impulsé par EDF et la Région Occitanie en partenariat avec l'Ademe,  lance le déploiement de la technologie V1G.

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« Dans cette trajectoire de "Région à énergie positive", notre ambition est de couvrir tous nos besoins énergétiques par 100% d'énergies renouvelables, rappelle Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie, déléguée au Climat, Pacte vert et Habitat durable. De fait, nous devons développer toutes les solutions qui permettront de mieux intégrer la production d'énergie renouvelable dans nos consommations du quotidien. La solution apportée par le programme Flexitanie répond parfaitement à cet enjeu, offrant des possibilités de recharge limitant au maximum les tensions exercées sur notre réseau électrique. »

Retour positif de la ville pilote

Si en termes de technologie V2G, 26 bornes bi-directionnelles alimentent actuellement des flottes de véhicules professionnels, l'objectif est d'atteindre, à court terme, les 50 bornes.

La commune de Villeneuve-Lès-Avignon (Gard), qui avait déjà investi près de 100.000 euros dans l'achat de quatre véhicules électriques, s'est portée candidate dès 2020 pour expérimenter cette technologie.

« A une époque où la transition écologique n'est plus une option, nous avons saisi l'opportunité de nous inscrire dans une démarche de mobilités durables à partir d'énergies décarbonées, raconte Pascale Bories, maire de Villeneuve-Lès-Avignon et conseillère départementale du Gard. Après étude du linéaire possible, nous avons fait l'acquisition de huit bornes : nous sommes aujourd'hui pleinement satisfaits de la technologie V2G dont huit de nos véhicules sont équipés. Outre le confort pour les utilisateurs, les véhicules, après avoir tourné toute la journée, soit environ 50 km, sont branchés le soir et deviennent zone de stockage capable de restituer de l'électricité au réseau en cas de forte demandes ou de manque ponctuel (par revente des kWh, NDLR). Nous ne sommes pas dans le calcul d'une rentabilité mais bien dans la volonté de nous inscrire dans un circuit vertueux. »

La commune de Villeneuve-Lès-Avignon a ainsi investi près de 215.000 euros dans le projet, l'acquisition d'une borne (3.000 €) étant subventionnée pour moitié par la Région Occitanie qui a dimensionné, sur le programme Flexitanie, un budget de 1,5 million d'euros.

Equivalent à 10 tranches de centrale nucléaire

La commune gardoise réitère l'aventure avec, cette fois, la seconde phase du programme Flexitanie : le déploiement de la technologie V1G. Elle vient de signer l'acquisition de deux bornes (coût total : 10.000 euros).

« Avec sa recharge universelle, ce dispositif est une avancée, assure Pascale Bories. Je défends l'idée que c'est le progrès technique qui nous permettra de relever le défi énergétique. »

Complémentaire à la V2G, cette nouvelle technologie de recharge intelligente, adaptable cette fois à l'ensemble des véhicules électriques, permet d'utiliser l'électricité issue des moyens de production renouvelables, en rechargeant les batteries au moment où l'énergie disponible est la plus élevée.

« La charge du véhicule prend en compte des données locales issues de panneaux solaires ou de production photovoltaïque, explique Tanguy Poupart, expert national recharge des véhicules électriques de DREEV, filiale EDF. Ainsi les véhicules sont chargés lorsque le prix du kWh est le plus faible. Les utilisateurs peuvent indiquer sur la plateforme de pilotage d'Izivia (filiale du groupe EDF, NDLR) l'heure et le niveau de charge souhaité de leur véhicule. »

Le dispositif est annoncé comme pouvant générer jusqu'à 20% d'économies sur la facture.

« A horizon 2050, les technologies testées à Villeneuve-Lès-Avignon pourront équiper 40% du parc de véhicules en V1G et 20% en V2G, projette Sylvain Vidal, directeur régional Occitanie du groupe EDF. Ceci représentera une capacité de stockage équivalente à 10 tranches d'une centrale nucléaire. »

Mieux et moins consommer

A Bagnols-sur-Cèze, le groupe D&S (400 collaborateurs, 7 filiales) spécialisé dans la maîtrise du risque en milieu nucléaire, a été parmi les premiers à installer une borne V2G.

« Nous l'utilisons régulièrement avec un utilitaire associé et nous allons maintenant commander une borne V1G qui complétera la gamme, d'autant que nous avons une flotte d'une vingtaine de véhicules électriques, se réjouit Julien Feja, P-dg de D&S et président du Réseau Leader Occitanie (200 entreprises en croissance). Cette seconde version, qui sera accessible à l'ensemble des collaborateurs, est très pertinente. Elle constitue une vraie solution pour faciliter la décarbonation des mobilités. Sans développement de la flexibilité, une grande partie de l'électricité produite par de la production d'énergies renouvelables serait perdue. »

Le déploiement de la technologie V1G devrait être plus rapide. D'ici les douze à dix-huit mois prochains, une centaine de bornes pourraient être installées au sein d'entreprises régionales et de collectivités.

« La transition énergétique doit être solidaire et accessible à tous, c'est un enjeu collectif, souligne Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie. En 2035, il y aura 1,5 million de véhicules électriques en Occitanie : la Région doit conserver sa longueur d'avance et la prolonger sur l'ensemble des mobilités, lourdes ou douces. »

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