Si la prochaine assemblée générale de la Fédération française du bâtiment de l'Hérault (FFB 34), prévue le 19 octobre à Maurin, a choisi la forme interrogative pour son sujet central ("Le bâtiment au coeur de la reprise ?"), c'est que la notion de reprise pose encore question. Au sortir de la plus forte crise de son histoire (entre 2008 et 2016), qui a vu ses effectifs fondre de 21 000 à 17 500 salariés dans le département, les signaux positifs sont là, mais encore faibles.
Un lent redémarrage
Selon le président de la FFB 34, Thierry Ducros, les carnets de commande des TPE-PME héraultaises repartent à la hausse : leur durée moyenne a augmenté de trois semaines au cours du 1er semestre. De même, l'Hérault espère profiter d'une bonne orientation au niveau national, avec une croissance de l'activité évaluée à 4 % en moyenne, soit un solde net de 16 000 emplois.
"On semble sortir de crise, mais il ne faut pas couper cet élan, déclare Thierry Ducros. Le plan Logement annoncé par le gouvernement intègre des mesures positives : libération des terrains publics, lutte contre les recours abusifs, purge normative, accompagnement sur la maquette numérique BIM... Mais nous ressentons aussi des difficultés structurelles, liées à cet environnement institutionnel."
L'ISF immobilier en question
Concrètement, la FFB 34 craint que le remaniement du PTZ et du dispositif Pinel pèse sur les zones les moins tendues ("conduisant notamment à l'exclusion de la zone de Béziers"). De même, la suppression annoncée pour 2018 du Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE), sous cette forme, négligerait "les investissements consentis en formation par les PME" : "80 % des entreprises de la menuiserie ont investi pour décrocher le label RGE qui ouvre droit au CITE", mentionne Thierry Ducros.
"De même, l'impôt de solidarité sur la fortune immobilière nous paraît injuste car il pénalise notre secteur. Nous risquons de voir arriver une vague de logements que les propriétaires vont vendre, entraînant un blocage du marché, alors que les programmes dans le neuf pourraient baisser. L'immobilier n'est pas une économie de rente. Nous combattons les arguments du gouvernement sur ce point."
Dernier grief : la baisse de l'APL, et sa prise en charge imposée aux bailleurs sociaux, pourraient mettre un certain nombre d'entre eux en difficulté. À Montpellier, ACM anticipe déjà un impact sur ses capacités opérationnelles, tandis qu'à Béziers, selon la FFB 34, l'Office HLM ne pourrait plus maintenir les travaux de rénovation à hauteur des années précédentes (pour les projets en cours), et reverrait ses objectifs de construction à la baisse pour les futurs projets.
Confirmant cette analyse, Hérault Habitat a tenu un discours tout aussi alarmiste le même jour que ce point presse de la FFB 34.
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