« C'est l'envie qui déclenche l'investissement. À Thuir, le Domaine de Lauriga est situé sur l'un des grands terroirs du Languedoc-Roussillon, celui des Aspres, dont une partie sur d'anciennes terrasses aux sols de galets roulés » souligne Jean-Claude Mas, qui markète ses vins sur deux axes : des crus (30% de la production assurée par 600 hectares en noms propres) et de bons rapports qualité-prix grâce à 1 300 hectares sous contrat avec 80 vignerons partenaires.

« En outre, ayant déjà des apporteurs de raisins dans cette zone, je n'avais pas vraiment de base pour la suivre. L'opportunité s'est présentée, je l'ai saisie », précise Jean-Claude Mas.

La transaction dont le montant n'a pas encore été dévoilée porte sur le bâti et 50 hectares de vignes produisant 3000 hl dont la moitié en AOP Côtes du Roussillon. « L'objectif sera de monter en gamme car une bonne partie est encore commercialisée en vrac », annonce le vigneron et négociant désormais à la tête de douze domaines en Languedoc, sur les terroirs de Pézenas, Grès de Montpellier, Terrasses du Larzac, Limoux, Costières de Nîmes...

Vinification sans SO2

En un peu plus de quinze ans, s'appuyant sur le petit domaine paternel de Montagnac, ce visionnaire doté d'un sens aigu du marketing est parvenu à créer un groupe qui exporte ses vins à 94 %, dans 60 pays (49 M€ de chiffre d'affaires). Il vient de repositionner son offre en quatre familles : "Jean-Claude Mas, Les Châteaux", "Jean-Claude Mas, Les Origines", "Jean-Claude Mas, L'Artisan" et "Côté Mas, L'Expérience".

Jean-Claude Mas a su insuffler à sa gamme une signature mais aussi « une philosophie orientée vers une vitalité biologique des sols » qui interdit tout retour en arrière. En mettant le cap sur un vignoble 100 % bio à l'horizon 2020-2023, il souhaite aussi généraliser la vinification sans SO2.

« Sur le millésime 2015, nous avons poursuivi nos essais de vinification sans ajout de soufre jusqu'à la fin des fermentations, sur la moitié de nos volumes en blanc et 25 à 30% de nos rouges. »

Plus que premium

L'entreprise a également amplifié sa production de vins sans aucune addition de SO2 y compris à la mise en bouteille.

« Les résultats sont probants : plus d'arômes, de matière et de volume. Historiquement, le soufre devait résoudre un problème d'hygiène qui n'a plus lieu d'être compte tenu de la maitrise actuelle de l'oxygène et du froid. Ce qui protège le vin c'est le SO2 libre, alors que nous influons sur le SO2 total », souligne Jean-Claude Mas.

Désormais situé au premier rang (hors champagne) des vinificateurs privés en France, les Domaines Paul Mas s'apprêtent enfin à créer un autre buzz avec le lancement, le 23 septembre à Paris, du « premium des premium ». Une sélection des meilleures cuves de chacun des domaines. Soit trente bouteilles dans un contenant original conçu par la cristallerie Daum et décorées par l'artiste Christophe Heymann qui seront vendues aux enchères au profit d'œuvres caritatives.