Viticulture : une récolte amoindrie par le mildiou

Annoncée à 12 Mhl, la récolte viticole régionale est supérieure à celle, historiquement basse, de 2017, mais demeure en dessous du niveau moyen des cinq dernières récoltes. La faute au mildiou qui, du fait de conditions très pluvieuses, a été d’une virulence rare.
(Crédits : DR)

C'est encore une année compliquée pour la viticulture régionale. Après une récolte 2017 historiquement basse avec 10,4 millions d'hl du fait du gel et de la sécheresse, l'année 2018 s'annonçait sous les meilleurs auspices. Avec une sortie de grappes généreuse, le cycle végétatif avait démarré dans de bonnes conditions climatiques, avec une recharge hydrique des sols très satisfaisante après des précipitations hivernales et printanières supérieures aux années précédentes.

La poursuite de ces pluies en fin de printemps a douché les espoirs de bonne récolte. Ces précipitations répétées dans une ambiance plus chaude ont favorisé les contaminations par le mildiou, à un niveau de virulence très inhabituel. La fréquence des précipitations a sérieusement compliqué les traitements contre le champignon, notamment pour les vignes en viticulture biologique où seuls les traitements préventifs au cuivre  sont autorisés.

Le mildiou d'une virulence rare

Jamais le vignoble languedocien n'avait connu de telles attaques du champignon.

"Dans certaines parcelles où la maladie n'a pu être totalement maîtrisée, les dégâts sur grappes sont notables, avec une forte hétérogénéité d'intensité allant jusqu'à des pertes totales. Qui plus est, les épisodes orageux qui se sont succédés à intervalles réguliers à partir de la floraison et jusqu'à ces derniers jours ont provoqué des dégâts de grêle localisés plus ou moins sévères, les épisodes des 3 et 13 juillet survenus dans l'ouest audois et sur une partie de son vignoble littoral ayant été les plus ravageurs", indique la DRAF.

Une récolte à 12 Mhl, en dessous de la moyenne quinquennale

Le volume de production s'annonce donc assez variable suivant les parcelles et les secteurs, du fait du mildiou en particulier, mais "les conditions climatiques actuelles favorables permettent d'aborder les vendanges avec optimisme en ce qui concerne la qualité des raisins et leur potentiel œnologique", précise la DRAF.

Les services de l'Etat ont donc revu à la baisse les prévisions de récolte de juillet : initialement estimé à 12,4 Mhl, le volume de récolte est maintenant ramené à 12Mhl. Les professionnels sont encore plus pessimistes puisqu'ils tablent sur une récolte de 11,9 Mhl. La récolte se situerait donc en dessous du niveau moyen des 5 dernières récoltes qui s'établit à 12,4 Mhl.

Un mauvais coup pour la toute nouvelle IGP Terres du Midi, dont le décret vient d'être publié au Journal officiel. Cette IGP de vin d'assemblage, dont l'aire de production couvre les quatre départements du Languedoc-Roussillon, est positionnée comme le socle de la pyramide des vins à indication géographique de la région, donc avec des prix moins rémunérateurs qu'en IGP Oc ou en AOC.

Il est probable que les viticulteurs produisent en priorité les vins les mieux valorisés, et que les volumes de la nouvelle IGP Terre du Midi soient donc limités pour cette année de lancement.

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