Sur Millésime Bio, le coup d’envoi d'une filière de réemploi des bouteilles verre

Sur le salon Millésime bio qui se tient les 30 et 31 janvier à Montpellier, France Consigne lance le coup d’envoi d’une filière de réemploi des bouteilles verre en France. Un procédé moins consommateur d’eau et d’énergie, au bilan carbone plus vertueux, mais qui demande au secteur de la viticulture de s’adapter.
Le 30 janvier 2023 sur le salon Millésime Bio, Clémence Richeux, gérante de la Scic Ma bouteille s'appelle revient (basée dans la Drôme et spécialisée dans la collecte et le lavage de contenants verre en vue de leur réutilisation) annonce le lancement de France Consigne.
Le 30 janvier 2023 sur le salon Millésime Bio, Clémence Richeux, gérante de la Scic Ma bouteille s'appelle revient (basée dans la Drôme et spécialisée dans la collecte et le lavage de contenants verre en vue de leur réutilisation) annonce le lancement de France Consigne. (Crédits : Michèle Trévoux)

« 2023 sera l'année du réemploi de la bouteille verre », assure Clémence Richeux, gérante de la Scic Ma bouteille s'appelle revient (basée dans la Drôme), spécialisée dans la collecte et le lavage de contenants verre en vue de leur réutilisation.

Le 30 janvier, sur le salon Millésime bio à Montpellier, la dirigeante, entourée de plusieurs de ses collègues d'autres régions en France, annonçait le lancement de France Consigne, un groupement de dix acteurs locaux qui œuvrent pour la réutilisation des bouteilles verre.

« La législation (loi Agec, NDLR) fixe des objectifs de réemploi des emballages : 5% en 2023 et 10% en 2027, rappelle-t-elle. C'est le moment d'anticiper et de profiter des aides Citéo qui sont mises en place pour aider à cette gestion plus vertueuse des emballages (soit 50 millions d'euros en 2023, NDLR). Laver les bouteilles en vue de leur réemploi consomme 50% d'eau et 79% d'énergie en moins que le traditionnel recyclage du verre. Et le bilan carbone est 76% moindre. »

Le défi est immense : plus d'un milliard de bouteilles verre seraient produites annuellement en France et seulement 1,4 million ont été réemployées en 2022.

700 points de collecte

Le lancement de France Consigne s'inscrit dans cette volonté d'accélérer le mouvement. La constitution de ce réseau avec ses 700 points de collecte couvrant tout le territoire national et ses cinq centres de lavage en 2023, doit fluidifier le cycle du réemploi.

Ainsi, les bouteilles produites en Languedoc, par exemple, et consommées en région Rhône-Alpes, pourront être collectées et lavées dans la région de consommation et réutilisées par des producteurs rhône-alpins, réduisant ainsi les frais de transport.

François Vasquez, le vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, délégué à la valorisation des déchets, applaudit des deux mains : « Le verre non trié coûte 6 millions d'euros à la Métropole. L'enjeu du développement de cette filière du réemploi est écologique, environnemental et financier. Nous sommes derrière vous pour vous aider à relever ce défi ».

La Métropole a ainsi apporté son soutien à Oc'Consigne, l'acteur local du réemploi de la bouteille verre, qui mettra en service en mai prochain son unité de lavage de bouteilles à Lattes, près de Montpellier.

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Reste à convaincre les vignerons de s'engager dans cette voie du réemploi qui comporte quelques contraintes : seuls quatre standards de bouteilles, plus lourdes pour être suffisamment résistantes aux chocs, sont compatibles avec le réemploi. De même, les étiquettes doivent être sans vernis, et la colle hydrosoluble...

1 million de cols réemployables chez Jacques Frelin Vignobles

Carole Frelin, directrice de Jacques Frelin Vignobles, spécialiste des vins bio, a franchi le cap.

« Nous avons fait un premier essai en 2022 sur une de nos gammes, et en 2023, nous allons passer l'ensemble de notre gamme Les Terrelles, commercialisée chez Biocoop, en bouteilles réemployables, soit environ 1 million de cols », raconte-t-elle.

Même démarche pour Philippe Lelong, vigneron au château Pech d'André dans le Minervois : « Nous avons démarré en 2022 avec une première cuvée qui représente 6.000 cols, et cette année, nous l'étendons à sept cuvées, ce qui portera notre consommation de bouteilles réemployables à 20.000, soit un tiers de notre production annuelle ».

Anne-Claire Degail, fondatrice d'Oc Consigne, est confiante : « Nous avons 100 à 150 vignerons qui souhaitent s'engager dans cette filière du réemploi. La hausse du prix des bouteilles et les difficultés actuelles d'approvisionnement sont des facteurs favorables à notre développement. Nous serons en mesure de proposer ces bouteilles réutilisables entre 0,28 et 0,34 euro/col, ce qui est un prix attractif par rapport aux tarifs des verriers. Et nous allons aussi développer le lavage à façon pour les vignerons qui souhaitent récupérer leurs propres bouteilles ».

Une version moderne du litre 6 étoiles que nos anciens ramenaient à la consigne automatique en échange de quelques sous...

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