Résidences secondaires : tendance post-Covid durable ou feu de paille ?

Avec le déconfinement, le marché immobilier retrouve une activité un peu plus normale. DigitRE Group, pôle immobilier basé à Montpellier comprenant notamment les réseaux de conseillers indépendants Capifrance ou Optimhome, interroge les tendances. Le télétravail démultiplié pendant le confinement va-t-il modifier la perception du logement et donc la demande sur le marché immobilier ? La résidence secondaire va-t-elle trouver un nouveau souffle ?
Cécile Chaigneau
Le marché de la résidence secondaire a-t-il été durablement boosté par le confinement et le télétravail ?
Le marché de la résidence secondaire a-t-il été durablement boosté par le confinement et le télétravail ? (Crédits : DR)

Au pôle immobilier de DigitRE Group (basé à Montpellier et réunissant les marques Optimhome, Capifrance, Refleximmo, Immobilier neuf, Dili, Drimki, DigitRE Académie et Coworkimmo), dans cette période de reprise post-Covid, on scrute le marché immobilier de très près...

D'abord fin juin, c'est le réseau immobilier Optimhome qui réalisait son étude annuelle avec l'IFOP. En raison du contexte de crise sanitaire, elle a été menée en deux fois, durant le confinement du 23 au 27 mars et au sortir du confinement du 27 au 29 mai 2020. L'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 1 520 personnes âgée de 25 à 65 ans.

« Les résultats de ces deux vagues mettent en lumière un état d'esprit des Français bousculé par un contexte économique et politique instable, observe Olivier Colcombet, président d'Optimhome (1 500 conseillers indépendants en France). L'impact de cette crise, incontestablement fort sur le marché immobilier, aura pour conséquence de stimuler davantage le marché. En effet, le confinement a révélé une certaine réflexion d'une grande partie des Français à l'égard de leur logement, 85 % l'estimant inadapté à la vie en confinement. Ils ont donc remis à plat leurs besoins en termes d'habitat, faisant ainsi naître une réelle envie d'engagement dans un nouveau projet immobilier : 57 % des sondés ont répondu favorablement. Des envies décloisonnées par la généralisation du télétravail qui va de fait, étendre les périmètres de recherche.

Télétravail et logement

Selon cette étude, près de la moitié des actifs en poste (47 %) déclare aujourd'hui pratiquer le télétravail. Ils étaient 32 % en 2019 et 39 % en mars 2020, soit une progression totale de 15 points (7 points sur un an avant le confinement et 8 points supplémentaires depuis le confinement). Une évolution qui semble pérenne puisque 16 % des actifs en poste ont recours au télétravail de façon officielle et contractualisée (+ 7 points vs 2019).

« La possibilité du recours au télétravail gagne en importance dans les motivations à la mobilité géographique, révèle encore l'étude. Elle est une motivation prioritaire pour 1 Français sur 4 (23 %) soit 7 points de plus qu'avant le confinement. Par ailleurs 9 % des Français et 15 % des personnes en agglomération parisienne - ces derniers étant plus concernés par le télétravail - envisagent un nouveau projet immobilier suite à leur expérience du confinement dans un logement inadapté. »

Si 41 % des Français sondés avaient des projets immobiliers avant le confinement, 54 % sont désormais retardées (+ 10 points vs mars 2020). Cependant, l'enquête met à jour une tendance : « 85 % des Français estiment que leur logement actuel n'était pas ou plutôt pas adapté à la vie en confinement et 57 % d'entre eux auraient envie de s'engager dans un projet immobilier dont une majorité (64 %) en agglomération parisienne ».

Autre enseignement de cette enquête, les Français veulent un environnement plus sain et moins pollué (chez 48 % de millenials, 44 % de Xennials et 49 % de génération X) et une meilleure gestion du temps (41 % souhaitant des moyens de transport leur permettant de gagner du temps).

Renforcées par le confinement, la mise en place de méthodes de travail plus flexibles comme le télétravail vont-elles entraîner une appétence durable pour des logements avec extérieur, voire des maisons à la campagne ?

Besoin de calme et de plus d'espace de vie

Une 2e enquête vient compléter la photographie sur cette question, celle réalisée cette fois par Capifrance auprès de son réseau de 2 500 conseillers : "après le confinement, les Français sont-ils désormais friands de résidences secondaires ?".

En ce début juillet, Philippe Buyens, directeur général de Capifrance, en révèle les résultats : « Nous avons souhaité prendre la température de l'activité et observer d'éventuels changements de comportement. La reprise est satisfaisante pour 79 % des conseillers, avec une activité supérieure à celle de la même période l'an passé. On parle de rattrapage auprès de nouveau contacts. 89 % des conseillers observent que leurs clients qui maintenu leur projet, et 28 % notent une évolution de la demande initiale après le confinement, à la hausse en termes de prix et intégrant un extérieur ».

Selon cette enquête interne, « ces deux mois de confinement ont été propice aux prises de décisions, et le télétravail et la période passée dans son domicile ont fait ressortir le besoin de calme et de plus d'espace de vie ». La reprise de l'activité aurait ainsi dévoilé une hausse de la demande des résidences secondaires chez les Français, constatée par 22,7 % des conseillers, les régions les plus prisées pour acheter une résidence secondaire étant l'Occitanie, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d'Azur.

« Nous ne sommes pas certains que ces demandes ne concernent que de la résidence secondaire, pondère toutefois Philippe Buyens.  Les entrepreneurs qui ont pu constater que le télétravail fonctionnait vont probablement envisager de l'institutionnaliser quelques jours par semaine. Les salariés vont donc pouvoir imaginer s'éloigner des grands centres urbains, et la maison avec jardin pourrait devenir plus qu'une simple résidence secondaire, avec la perspective d'une occupation plus régulière. »

Capifrance en déduit que « cet intérêt pour l'habitat idéal serait donc dû au confinement lié à la crise du Covid-19 » mais précise que « 67 % des conseillers pensent qu'il s'agit d'un effet court terme et que la tendance ne durera pas dans le temps ».

Cécile Chaigneau

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