Comment le laboratoire montpelliérain LIRMM démocratise la présence des robots

Grâce à leurs travaux, les chercheurs du Laboratoire d'Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier (LIRMM) participent à démocratiser la présence des robots dans de nombreux domaines d’application dont le médical, fer de lance de la région. Un programme national de recherche pour une robotique adaptée à l’Homme vient d’être lancé.
A Montpellier, cela fait plus de 35 ans que le LIRMM et son atelier de robotique font avancer la recherche, comme ce 18 avril 2024 où deux étudiants testent les fonctionnalités de leur robot.
A Montpellier, cela fait plus de 35 ans que le LIRMM et son atelier de robotique font avancer la recherche, comme ce 18 avril 2024 où deux étudiants testent les fonctionnalités de leur robot. (Crédits : Nelly Barbé)

Le lancement, il y a quelques semaines à Montpellier, d'un grand programme national de recherche pour une robotique adaptée à l'être humain par le CEA, le CNRS et l'Inria ne doit rien au hasard : « Nous faisons partie des plus gros laboratoires du CNRS au niveau national en matière de robotique, avec celui de Toulouse », déclare Marc Gouttefarde, chercheur et responsable du département robotique du Laboratoire d'Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier (LIRMM), unité de recherche de l'Université de Montpellier et du CNRS, comptant près de trente chercheurs dans ce domaine.

Fort de cette longueur d'avance, le LIRMM se place en bonne position pour faire partie des bénéficiaires des 34 millions d'euros qui vont être fléchés vers des projets de robotique par ce nouveau programme de recherche national. Parmi les secteurs de prédilection du site montpelliérain, la robotique médicale.

« La robotique médicale est l'un des fers de lance de la région Occitanie et le LIRMM fait partie des laboratoires historiques à s'y être intéressé, rapporte Philippe Roussel, délégué général du cluster Robotics Place. Cela nous a amené à créer, il y a quelques mois, un groupe dédié au sein du cluster. Baptisé MedRobotics, ce groupe vise à permettre aux adhérents à être plus efficaces, à trouver des synergies et à favoriser des partages d'expérience. Comme il n'existait pas d'équivalent au niveau français, nous avons ouvert MedRobotics à toutes les entreprises qui travaillent dans ce domaine. Nous comptons 25 membres à ce jour mais cela pourrait facilement monter à une centaine au vu des marques d'intérêt que nous recevons. »

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Des organes artificiels sur lesquels s'entraîner

« Spin-off du LIRMM, l'entreprise AcuSurgical est spécialisée dans la chirurgie de la rétine, explique Marc Gouttefarde. Cette innovation est une excellente illustration de la manière dont le robot vient assister le geste du chirurgien. Le robot n'est pas complètement autonome et l'interaction homme-machine reste forte. »

Autre projet prometteur, celui baptisé Clamps et conduit par un ingénieur de recherche CNRS passé par le LIRMM, Hamza El Jjouaoui, dans le domaine de la robotique dite souple ou molle : « Il s'agit de concevoir une imprimante 3D capable de fabriquer un objet avec différents matériaux en un seul bloc. Cela pourrait permettre, par exemple, de fabriquer des organes artificiels sur lesquels les étudiants en médecine pourraient s'entraîner ».

D'autres domaines d'application sont explorés par les ingénieurs du LIRMM, à l'instar de la robotique sous-marine, la robotique dédiée à l'industrie ou l'agriculture, par ailleurs déjà explorée avec succès par le laboratoire du CNRS basé à Toulouse, ainsi que le secteur du bâtiment.

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« Sortir les robots de leur cage »

« Au départ, les premiers robots évoluaient dans des environnements dangereux, du type nucléaire, pour des manipulations à distance de matières potentiellement mortelles, explique Marc Gouttefarde. Dans les années 1970, le développement de l'informatique a boosté celui des robots qu'il a fallu enfermer dans des cages car potentiellement dangereux. Depuis une vingtaine d'années, l'objectif est de sortir ces robots de leur cage pour aider l'humain, en portant des objets par exemple, voire même pour le quotidien, à la maison, comme les robots aspirateurs qui exécutent une tâche hyper simple. »

Désormais, l'objectif des chercheurs en robotique va être d'ajouter de nouvelles briques pour obtenir des systèmes plus simples d'utilisation, à un prix abordable, tout en étant capables de faire des choses plus complexes. D'où des financements à l'image du dernier programme national de recherche : « À nous de bien faire comprendre que le robot est et reste une plus-value, un outil, au même titre que l'est l'intelligence artificielle par exemple », rappelle Marc Gouttefarde pour faire disparaître toute crainte de « grand remplacement ».

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