Intersud examine l'efficacité énergétique des process industriels

Dédiée aux industriels d'Occitanie, la 2e édition du salon Intersud, le 30 mai à Béziers (34), a réuni 250 participants et donneurs d'ordre, dont Airbus. L'un des temps forts de la journée a passé au crible les synergies possibles entre les secteurs de l'aéronautique et des énergies.
T. Bourio (Suez), A. Deljarry (CCI 34), D. Katzenmayer (Airbus), A. Di Crescenzo (CCI Occitanie)
T. Bourio (Suez), A. Deljarry (CCI 34), D. Katzenmayer (Airbus), A. Di Crescenzo (CCI Occitanie) (Crédits : CCI 34)

Dans l'une des tables-rondes d'Intersud 2018, le 30 mai au Stade de la Méditerranée de Béziers, les synergies possibles avec les entreprises du secteur énergétique ont été passées en revue par les industriels opérant ou basés en Occitanie, dont Airbus. L'avionneur évalue a "plusieurs centaines de millions d'euros" par an, soit des centaines de GWh, le coût de sa consommation énergétique et recherche, de ce fait, des solutions innovantes pour l'optimiser.

"Notre site toulousain est labellisé ISO 14 001 et fait l'objet d'un management environnemental. Nous disposons par exemple d'une GTB (gestion technique du bâtiment, NDLR) rassemblant les métiers autres, tels que la sécurité incendie, l'électricité, etc. Nous installons d'autres systèmes innovants tels qu'un système de chaufferie par géothermie, sur notre dernier site. Avec 120 sondes positionnées à 200 m de profondeur, nous sommes déjà au-delà de la performance énergétique attendue !", cite Emmanuel Laroche, chef de projet Économie d'énergie d'Airbus.

Quel taux de performance ?

L'innovation dans le secteur des ENR facilite aussi l'émergence de nouveaux modèles visant à diminuer la facture chez ses clients industriels : le Biterrois Quadran (producteur d'électricité verte) propose de nouvelles modalités de financement, tandis que le Parisien GreenFlex (15 bureaux, dont un à Toulouse), positionné en tant que "designer de solutions durables", adopte une démarche "à 360 degrés".

"Depuis un an et demi, Quadran développe un nouveau métier d'investisseur : nous réalisons d'abord un audit chez le client pour identifier les postes de consommation principaux, puis nous prenons en charge les travaux et nous rémunérons sur les économies réalisées. Le passage à un éclairage LED, par exemple, peut se traduire par 50 % d'économie", évalue Stéphane Bozzarelli, directeur du développement de Quadran.

"Nous apportons des solutions entières dans le pilotage des équipements, en associant 350 experts de tout bord - agronomes, énergéticiens, financiers, etc. Le développement durable, c'est plus que la protection de l'environnement : c'est la prise en considération des parties prenantes. Dans la grande distribution, où 50 % de la consommation des magasins est liée aux systèmes de froid, nous avons notamment proposé de revoir le système de fermeture des armoires. C'est une approche qui consiste à guider le client dans l'achat de matériels mieux éco-conçus, et à intégrer les parties prenantes (les mainteneurs, en l'occurrence). Nous annonçons 32 % d'économie d'énergie en général", promet Magalie Rosso, directrice régionale Sud Ouest de Greenflex.

Plus loin encore dans l'innovation, le Montpelliérain TellMePlus applique des algorithmes d'intelligence artificielle directement "là où la data est produite, dans les assets industriels de nos clients", selon son CEO Jean-Michel Cambot. La démarche se veut prédictive, afin par exemple de prévoir le taux de pannes d'un champs d'éoliennes.

"Le premier challenge de l'industrie 4.0 est la rapidité d'installation des solutions prédictives : notre plate-forme s'alimente à partir de n'importe quelle donnée produite par tous les capteurs de toutes les machines, par des données exogènes (cours du pétrole, météo, etc.), et génère des modèles prédictifs en quelques heures, et non plus en quelques mois comme avec les solutions classiques. Ensuite, il faut aussi le mettre en production car selon les études, seuls 20 % de ces modèles le sont effectivement : nous l'avons automatisé également", décrit-il.

Rapprochement des Clubs Stratégiques Achats

Deux ans après la précédente, cette deuxième édition d'Intersud, organisée par la CCI Occitanie et la CCI Hérault, a réuni 250 participants, à travers notamment 450 rendez-vous d'affaires. L'opération a donné lieu à la signature d'une convention entre les Clubs Stratégiques Achats des départements de l'Hérault et de la Haute-Garonne en vue de travailler plus étroitement.

"Intersud porte une action concrète pour fédérer les acteurs économiques et industriels en région, à travers ces clubs notamment. C'est le moment de lancer un nouveau pacte, car en 2022, l'Occitanie sera devenue la 3e région la plus peuplée : il faut dès aujourd'hui imaginer l'industrie du futur, les métiers de demain, les technologies émergentes et pourquoi pas relocaliser des activités de fabrication", déclare André Deljarry, président de la CCI 34.

"Depuis la 1e édition d'Intersud, les échanges se sont concrétisés, avec d'abord l'organisation d'un séminaire commun à nos deux clubs, et avec la signature de cette convention aujourd'hui. Le collectif est essentiel dans une compétition internationale", souligne Didier Katzenmayer, directeur des affaires industrielles d'Airbus et président du Club Stratégiques Achats 31.

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