Pourquoi Kalya explore la recherche mondiale sur les thérapies non médicamenteuses

Dans une semaine, la start-up héraultaise Kalya lancera sa première plate-forme numérique, Kalya Research. Son objectif : analyser la littérature scientifique mondiale sur les thérapies non médicamenteuses pour en évaluer les bénéfices et les risques, et fournir aux acteurs de santé de l’information scientifique exploitable. A la clé, un outil d’aide à la décision basés sur l’état de la science.
Cécile Chaigneau
Jean-Marc Durand, cofondateur de Kalya.
Jean-Marc Durand, cofondateur de Kalya. (Crédits : Kalya)

Les thérapies non médicamenteuses (TNM), qui peuvent être psychologiques, physiques, nutritionnelles ou numériques, viennent en complément des traitements médicamenteux et/ou chirurgicaux, dans l'objectif d'améliorer la qualité de vie et le bien-être des patients et/ou de leur entourage. Elles se traduisent par des compléments alimentaires, des massages aux huiles essentielles, des ateliers d'éducation thérapeutique, des programmes d'activité physique adaptée, de la méditation de pleine conscience etc.

A Saint-Clément-de-Rivière, près de Montpellier, Jean-Marc Durand, le président et déjà cofondateur du groupe ISIA, entreprise héraultaise de services du numérique, crée Kalya avec ses acolytes d'ISIA en octobre 2019. Car ils en sont convaincus : ces techniques de soins, fondées sur des preuves scientifiques, sont de précieux outils en complément de la médecine conventionnelle, dont les bénéfices sont mesurables pour des pathologies précises.

De l'information vérifiée

Mais parce qu'elles sont méconnues ou encore suspectées de manque de sérieux, les cofondateurs de Kalya décident de s'appuyer sur les publications scientifiques mondiales publiées sur le sujet afin d'apporter des informations crédibles.

« Les TNM ont prouvé leur efficacité mais leur potentiel est encore insuffisamment exploité, observe-t-il. De plus en plus de gens s'intéressent à ces médecines complémentaires, mais il y a beaucoup de bruit autour de ces pratiques et ce n'est pas toujours évident et d'avoir de l'information vérifiée. De son côté, le praticien n'a pas toujours été formé à ces pratiques et il est en demande de plus d'informations validées... Nous ne sommes pas des anti-vaccins, nous sommes vraiment dans la complémentarité. »

Les équipes de Kalya (une dizaine de personnes) ont ainsi développé un algorithme, en collaboration avec le LIRMM (Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier) pour collecter, sélectionner et analyser les millions d'études scientifiques mondiales sur les thérapies non médicamenteuses pour différentes problématiques de santé (cancer, maladies chroniques, etc.). Objectif : fournir aux acteurs de santé de l'information scientifique directement exploitable et des outils d'aide à la décision « basés sur l'état de la science » pour les aider à choisir la médecine complémentaire la plus pertinente.

La connaissance produite par cette analyse de la littérature scientifique mondiale sur les TNM alimente par exemple aujourd'hui la réflexion des mutuelles dans la conception de leurs offres d'accompagnement non médicamenteuse.

Une plate-forme pour la recherche

Mais elle va surtout donner lieu à des plates-formes numériques, dont la première sera lancée à la mi-juin en France et aux États-Unis (où Kalya dispose déjà d'un bureau, à Seattle) : Kalya Research sera dédiée au monde la recherche.

« Aujourd'hui, les chercheurs ont plusieurs outils globaux qui sont moins précis, déclare Jean-Marc Durand. Nous traitons la recherche en premier car nous pensons que c'est la première marche pour ensuite pouvoir dire demain que telle pratique est efficace sur telle pathologie avec tel niveau de preuve scientifique. »

Kalya a développé une importante expertise et travaille en collaboration avec plusieurs universités françaises. L'algorithme de la start-up analyse aujourd'hui les publications scientifiques mondiales en anglais, et devrait analyser la production scientifique en chinois dès la fin de l'année 2020.

D'autres plates-formes numériques (suivant le modèle économique par abonnements) seront par la suite déclinées, à destination des praticiens et, à plus long terme (pas avant 2022), à destination du grand public.

Levées de fonds

Kalya vient de réaliser une première levée de fonds, en mai dernier, de 350 000 € « auprès de privés et de nos salariés », précise Jean-Marc Durand, qui cherche encore 300 000 €, plus probablement auprès de business-angels internationaux.

La start-up ambitionne d'emblée un déploiement à l'international, ce qui pourrait nécessiter le recrutement « de plusieurs dizaines de personnes en 2021 ». En attendant, elle recrute déjà des développeurs informatiques mais aussi des profils de médecin, pharmacien ou nutritionnistes. Cinq sont en cours, et sept ou huit autres interviendront d'ici la fin de l'année.

Cécile Chaigneau

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