SoleCooler, la start-up qui prend soin des pieds...

Dans les Pyrénées-Orientales, Bruno Aubert a développé une semelle qui permet de garder les pieds au chaud. Ou au frais. Maintenant qu’il a prouvé la pertinence de sa technologie de rupture, le fondateur de SoleCooler prépare une levée de fonds avec un partenaire industriel ou un chausseur afin d’attaquer le développement industriel.
SoleCooler a développé une semelle qui permet de garder les pieds au chaud ou au frais.
SoleCooler a développé une semelle qui permet de garder les pieds au chaud ou au frais. (Crédits : DR)

Les idées simples sont parfois les plus délicates à trouver. Puis parfois encore, à mettre en œuvre. Depuis la côte Vermeille, dans son entreprise baptisée SoleCooler* et basée à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), Bruno Aubert peaufine le lancement de son produit, une semelle innovante qui, une fois glissée dans la chaussure, permet de garder les pieds au chaud, ou au froid, c'est selon, sans apport d'énergie extérieure.

L'ingénieur de 62 ans n'en est d'ailleurs pas à sa première innovation, il a en particulier développé un détecteur de pollution olfactive de l'air plus sensible que le nez humain, que les stations de traitement des eaux usées s'arrachent pour limiter les conflits de voisinage.

« Ces semelles sont nées d'une discussion avec un ami qui travaille dans des entrepôts frigorifiques et se plaignait d'avoir toujours froid aux pieds », explique Bruno Aubert, qui planche alors pour essayer de trouver une alternative aux semelles chauffantes, alimentées par des batteries dont l'autonomie ne couvre pas, et de loin, une journée de travail.

Gagner 4° dans le froid

« En gros, le procédé que j'ai mis au point utilise l'énergie de la marche et reprend le principe de la pompe à chaleur : quand on pose le pied, la compression de l'air dégage de la chaleur, quand on relâche, cela crée du froid », explique-t-il.

La technique, c'est ensuite de repartir tout cela correctement : « Nous avons mené des essais à Font-Romeu, dans la neige, nous sommes parvenus à gagner 4°, se félicite Bruno Aubert, avant de préciser que la technique n'en est à ses débuts. Nous pouvons espérer arriver à 10 ou 15° de mieux. Mais pour cela, il faudra changer de méthode et pouvoir investir le volume de la semelle intérieure de la chaussure proprement dite pour y parvenir. Mais cela, nous ne nous pourrons le faire qu'en travaillant avec les fabricants de chaussures ».

À l'inverse, les propriétés rafraîchissantes des semelles sont appréciées en particulier des sportifs. Solecooler dispose déjà de deux ambassadrices de choix, l'utra-traileuse Vanessa Morales et l'athlète Sophie Duarte, spécialiste du 3.000 mètres steeple. Une partie des études est réalisée en lien avec les laboratoires de l'université de Perpignan.

Associé et levée de fonds

Pour l'heure, après les phases de tests et de validation, les 1.000 premières paires sont en fabrications, une partie a été vendue, l'autre partie réservée à des bêta-testeurs qui apporteront leurs observations. Le procédé a été breveté un peu partout dans le monde mais trois zones sont particulièrement visées par l'inventeur, l'Europe, la Chine et l'Amérique du Nord.

Pour continuer le développement de ses produits et recherches, Bruno Aubert va accueillir un associé dans quelques semaines et travaille à une importante levée de fonds envisagée pour la fin de cette année 2022 avec un partenaire industriel ou un chausseur, « ce qui n'était pas possible jusqu'ici, comme c'est une technologie de rupture, il fallait d'abord prouver que cela pouvait fonctionner ».

Outre les sportifs, les semelles solecooler intéressent le secteur du bâtiment, et Bruno Aubert planche également déjà sur de nouveaux développements.

« C'est une technologie qui peut s'adapter aux pneumatiques, en particulier pour soulager les pneus des voitures électriques qui sont plus lourdes, mais on peut aussi imaginer des tapis dans les établissements recevant du public pour produire une partie de la chaleur nécessaire au chauffage des bâtiments », évoque-t-il.

Diabète

Mais il a aussi un projet plus précis, le développement d'une semelle dédiée aux personnes diabétiques : « Nous y serons dans deux ans, c'est une semelle qui permettra de limiter les escarres aux pieds dont les personnes atteintes de cette pathologie ont tendance à souffrir ».

Le prix de semelles tourne autour d'une quarantaine d'euros, « et nous garantissons au moins une année d'utilisations, et même si les semelles à +10 ou +15° seront plus chères, on sera encore en-dessous des semelles chauffantes de qualité qui se vendent de 150 à 200 euros. »

Les études de marché ont confirmé le potentiel et l'ingénieur l'affirme : « Lorsque vous interrogez les consommateurs sur ce qui compte pour leurs pieds, ils citent tous le confort ». Dont la température est un des facteurs.

* SoleCooler a été récompensée par lors de la 10e saison du Prix "10.000 startups pour changer le monde", organisé par La Tribune.

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