Son nom est très peu connu du grand public, pourtant en une décennie, le laboratoire nutraceutique héraultais (à Teyran) Dynveo a su s'inscrire comme un acteur incontournable dans l'élaboration de compléments alimentaires naturels.

Garantis sans additifs ni excipients, ses produits comptent parmi les plus purs du marché, tant au niveau de la concentration des actifs que du produit fini.

Positionnée sur un secteur porteur, la société affiche une croissance insolente, et ce malgré la crise sanitaire : elle devrait clore l'exercice 2020 à près de 3,5 M€ (contre 2,3 M€ en 2019 et 1,6 M€ en 2018).

Des procédés innovants

« Nos avancées scientifiques et techniques expliquent ces bons résultats, synthétise Thomas André, le fondateur de Dynveo. Depuis la création de l'entreprise, notre priorité est de proposer les produits les plus naturels du marché. »

A peine sorti de Sup de Co, ce passionné des processus biochimiques et du vieillissement cellulaire, frustré de ne trouver sur le marché français aucun complément alimentaire naturel, s'est lancé dans l'aventure d'un laboratoire diététique. Et ce malgré les contraintes techniques.

« Il a fallu convaincre le façonnier d'utiliser des méthodes vertes, soit des extraits de plantes sans aucun dérivé de synthèse, et issus majoritairement de l'agriculture biologique, détaille-t-il. Car il y a une grande différence entre un harpagophitum (plante du diable utilisée pour soulager les douleurs articulaires, NDLR) concentré en principes actifs et un harpagophitum bio qui est de la simple poudre de plante. »

Un laboratoire écoresponsable flambant neuf

Après avoir investi en 2016 dans un local pour faire sa propre production, Dynveo vient de franchir une nouvelle étape avec la construction, à Teyran, d'un bâtiment de 1 000 m2 en cours de certification ISO 22000. Toiture photovoltaïque, achat de nouvelles machines, embauche d'un ingénieur qualité... L'investissement total avoisine les 1,6 M€, financés en fonds propres et emprunts bancaires.

« Cet outil va permettre de nous professionnaliser et surtout de maîtriser l'ensemble de notre chaine de production. Nous avons triplé notre parc de machines, ce qui va induire une augmentation de la capacité de production », précise le jeune dirigeant, installé avec son équipe (25 salariés), depuis tout juste cinq mois, dans ce nouveau laboratoire écoresponsable.

50 M€ d'ici 2023 ?

Exclusivement commercialisée sur le site internet de la société, la gamme de compléments alimentaires compte près de 70 références. Chaque jour, près de 500 produits quittent le laboratoire pour des livraisons hexagonales.

Avec la réalisation prochaine d'un site internet multilingue, Thomas André mise sur une internationalisation mais surtout une démocratisation de ses produits : « Notre cœur de cible est majoritairement une clientèle qui a la connaissance scientifique de nos produits. Nous aimerions désormais pouvoir adapter notre offre à des clients recherchant des formules plus simples ».

Face à la concurrence, Dynveo envisage donc de développer un autre canal de distribution.

« Si jusqu'à présent je n'ai jamais souhaité faire de levée de fonds, je réfléchis à l'idée d'un investisseur qui pourrait nous aider à structurer un réseau de distribution en magasins et pharmacies », annonce-t-il.

Dans cette perspective de développement, Thomas André s'est fixé pour objectif d'atteindre les 50 M€ de chiffre d'affaires d'ici trois ans.

Des flacons biosourcables

Pour améliorer l'impact écologique de sa société, le dirigeant travaille, depuis dix mois, avec un partenaire français sur la fabrication de flacons 100 % compostables.

« C'est très compliqué à mettre en place mais cet engagement est indispensable : au-delà de la question environnementale, notre souci est de garantir l'innocuité des emballages en termes de santé. Quel serait l'intérêt de proposer des nutraceutiques les plus purs si l'emballage vient entacher ces bénéfices ? », questionne Thomas André.

Des étiquettes en passant par les colles et les encres, tous les éléments de l'emballage seront d'origine végétale et pourront être transformés en composte pour retourner à la nature sous forme de terreau. D'ici la fin de l'année, ces nouveaux flacons concerneront l'ensemble de la production.

« C'est une première en France, se réjouit le fondateur de Dynveo. J'espère que cette initiative fera boule de neige auprès de nos concurrents. Une fois récoltés, ces emballages répondant à la norme EN 13432 seront envoyés dans des usines de compostages. Ce serait bien que les communes se sensibilisent à cette cause en mettant à disposition des composteurs industriels. »

R&D en biochimie et fermentation bactérienne

Après un rapide calcul, cette solution de conditionnement devrait permettre d'économiser 15 tonnes de plastique (720 000 flacons sont produits à l'année). Mais elle a un coût : le prix des flacons va doubler mais ne sera pas répercuté sur le prix de vente des compléments alimentaires, promet le dirigeant.

En parallèle, Dynveo contribue à la recherche en investissant chaque année dans de nouveaux projets R&D. La société vient de recruter, en tant que responsable scientifique, un docteur en biochimie, et travaille avec l'Université de pharmacie de Strasbourg sur la recherche de cellules souches.

Elle vient également de se voir accorder le soutien de la Région Occitanie pour le financement d'un projet de recherche sur la fermentation bactérienne.