Jean-Pierre Moure, maire de Cournonsec (34) et président de Montpellier Agglomération, a annoncé, le 27 janvier, sa candidature à l'investiture pour les élections municipales de 2014 à Montpellier.

L'annonce, faite sur la terrasse du café Le Riche face à un parterre de 400 personnes, a donné lieu à une démonstration de force, à laquelle se sont prêtées plusieurs personnalités politiques (dont le député Christian Assaf et le conseiller général Michel Guibal), élus consulaires (dont le président de la CCI André Deljarry et le président de la chambre des métiers de l'Hérault Claude Lopez), chefs d'entreprises (dont Louis Nicollin et Gérard Maurice, président de Vinci) et personnalités diverses (dont Patrice Canayer, entraîneur du MAHB).

« Je suis candidat à l'investiture socialiste, précise Jean-Pierre Moure. Pourquoi aujourd'hui ? Nous rentrons officiellement en campagne le 1er mars, et je me devais donc de lever l'ambiguïté. Je resterai président de l'Agglo. »

Revendiquant le soutien de Raymond Dugrand, premier adjoint en charge de l'urbanisme sous George Frêche, Jean-Pierre Moure a longuement inscrit cette candidature dans la voie tracée par l'ancien maire de Montpellier, sans jamais nommer la maire sortante, Hélène Mandroux.

« Cette ville a été magnifiée par une bâtisseur venu lui aussi de l'extérieur. Mon premier défi est de me montrer à la hauteur de cet éclat. Je propose un nouveau rebond, une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Je veux apporter l'œil neuf de celui qui n'appartenait pas à l'exécutif sortant. Oui la ville souffre. Parfois, je ne la reconnais plus. Ensemble, nous devons apaiser Montpellier, lui redonner sa confiance, ne plus gaspiller notre temps en nous laissant embouteiller. Il faut promouvoir une ville économe de son train de vie et de sa consommation d'espaces. Une ville qui n'investit plus n'a plus d'avenir. C'est maintenant, en 2014, qu'il faut poser les fondements de la métropole de demain, et non en 2040 (allusion à « Montpellier 2040 », la démarche de prospective urbaine lancée par la Ville - NDLR). »

Candidat de longue date, Philippe Saurel, maire adjoint à la culture, a tenu sa propre conférence de presse le 1er mars, à Montpellier, pour réagir à cette annonce.

« Je veux rééquilibrer les pouvoirs entre l'Agglo et la Ville, assure-t-il. La ville est belle, mais il ne faut la laisser aux mains de ceux qui utilisent le mensonge pour gouverner. Jean-Pierre Moure est un mauvais gestionnaire. Le taux d'endettement par habitant est de 2 200 € par habitant à Cournonsec, contre 2 000 € dans l'Hérault. La campagne « Montpellier Unlimited », avec ses millions d'euros, n'avait qu'un seul but : utiliser l'argent de nos impôts pour faire sa campagne d'autopromotion. »

Hélène Mandroux, dès le 26 février, réagissait dans les pages de Midi Libre en tentant de minimiser la portée de la candidature de Jean-Pierre Moure.

« Le maire de Cournonsec a envie de devenir maire de Montpellier. Moi, je n'ai absolument pas envie de devenir maire de Cournonsec. »

De son côté, Jacques Domergue, ex-candidat UMP aux élections municipales de 2008 et conseiller municipal d'opposition, se réjouit de ces divisions à gauche :

« Ils créent l'agitation et, in fine, il y aura un candidat unique. Ils vont se battre à mort pour garder leur indemnités qui sont supérieures à celles des parlementaires. Ils feront tout pour que ça s'arrange. »

Anthony Rey

Légende : La déclaration de candidature de Jean-Pierre Moure, le 27 février à Montpellier
Crédit photo : Christine Caville