Les TPE, une réalité économique qu’il faut mieux appréhender

En lien avec les différents acteurs professionnels et institutionnels de l’accompagnement économique, le secteur bancaire est en première ligne pour appréhender la réalité et les demandes des chefs d’entreprise. Selon Bruno Boivin, celles-ci s’orientent encore et toujours vers un allègement de la complexité administrative. La Fédération bancaire propose ses solutions.
Bruno Boivin

À l'aune d'un changement de cycle, tous les acteurs économiques s'accordent à revenir sur les événements majeurs vécus en Languedoc Roussillon durant ces dernières années, voire décennies, pour mieux amorcer une nouvelle phase économique. Quelques pistes de réflexion me paraissent nécessaires. S'il est clair que notre région n'a pas vécu de révolution industrielle, les rares sites industriels qui la composent n'ont malheureusement pas été assez accompagnés. Il est très difficile voire impossible de créer une usine de toutes pièces sans s'adosser à l'existant. L'industrie « légère » peut représenter l'alternative. Une accélération de la production en énergies renouvelables est à prioriser dans une région qui s'y prête tout particulièrement. L'industrie touristique, axée historiquement sur le tourisme de masse, devra amorcer le nouveau virage qualitatif, en ciblant une nouvelle clientèle. Le riche patrimoine de notre région, l'œnotourisme, les manifestations culturelles n'en seront que mieux valorisés. L'activité viticole reste un moteur historique. Les importants investissements consentis dans le mariage du vignoble et de l'immobilier viticole représentent une ouverture qualitative supplémentaire. Un des points forts de notre territoire : l'innovation, stimulée par la capacité de produire mieux avec des moyens limités. Les effets de levier paraissent considérables. Enfin, l'économie « présentielle » (basée sur les besoins de la population en biens et services) ne peut également être laissée de côté, avec nos 30 000 habitants supplémentaires chaque année.

Un chef d'entreprise souvent isolé

Pour relever ces différents challenges de développement économique, la FBF apporte son soutien et s'implique autour des services de l'État, de la Région, des CCI et du CESER. Cette année, les services économiques de la Région ont entrepris une action d'envergure pour évaluer les besoins des entreprises de taille intermédiaire à forte croissance, afin de mieux répondre à leurs attentes dans divers domaines (clusters, débouchés, mise en relation).

Plus difficile à appréhender, les TPE représentent 95 % des entreprises disséminées sur tout le territoire du Languedoc-Roussillon. Le chef d'entreprise, souvent isolé face à la complexité administrative, ne peut dégager le temps nécessaire pour optimiser le plan de financement d'un projet de développement. En partenariat avec la Région, la FBF développe un logiciel simplifié*. Il est destiné aux 10 000 salariés du secteur bancaire en Languedoc-Roussillon et leur permettra en deux clics de les aider à informer leur client. Cette solution vise à optimiser l'enveloppe de financement, en termes d'aide et de subvention « externe ». L'accompagnement supplémentaire vient se rajouter au financement bancaire et, dans de nombreux cas, peut débloquer une solution méconnue par le chef d'entreprise, ou simplement l'aider à reconsidérer son projet de développement.

Un travail de simplification

L'effet novateur de ce site dédié à la profession bancaire réside dans la simplification et l'actualisation des informations : les équipes de la FBF effectueront chaque mois une mise à jour (références des personnes et services à contacter, adresses, courriels, téléphones). Ainsi, la profession bancaire s'adapte pour mieux répondre aux nouveaux enjeux de développement de notre économie régionale. Les demandes de réformes formulées par les chefs d'entreprise reposent essentiellement sur la baisse du coût du travail et l'allégement des circuits administratifs. La FBF, malgré ses moyens limités, a souhaité, par la création de ce site, apporter sa contribution. Si les indicateurs ne sont toujours pas au vert, et sans adhérer aux idées de Gramsci (philosophe italien controversé du XIXe), je me fais mienne pour un instant sa citation : « Il nous faut opposer le pessimisme de la raison à l'optimisme de la volonté » !

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