Après le triomphe de Macron, les élus régionaux se projettent vers les législatives

Alors qu’Emmanuel Macron s’est largement imposé en Occitanie en frôlant les 63 %, les élus locaux font aussi le constat d’un pays et d’une région profondément divisés. Soulignant l’urgence de retrouver un projet politique clair et de former une majorité parlementaire solide, ils se tournent déjà vers les législatives des 11 et 18 juin.
Emmanuel Macron, lors de son discours du Louvre au soir du 2nd tour, le 7 mai 2017

En Occitanie, Emmanuel Macron remporte l'élection présidentielle avec 62,9 % des voix, et notamment de très bons scores dans l'ex-Midi-Pyrénées (68,7 % en moyenne). Pour sa part, Marine Le Pen limite la casse avec un score supérieur à son résultat national dans l'ex-Languedoc-Roussillon (43,3 %, contre 33,9 % ailleurs en France).

Carole Delga, présidente (PS) du Conseil régional Occitanie : « Je me félicite de la victoire du camp républicain face à l'extrême droite. Le programme de Mme Le Pen aurait été, chacun l'a bien compris, une catastrophe pour notre pays. Reste qu'au vu de cette campagne électorale inédite à bien des égards, Emmanuel Macron est immédiatement placé devant ses responsabilités. Et d'abord celle de rassembler le pays, particulièrement divisé, fracturé. J'attends, comme beaucoup de nos concitoyens, des signes forts et rapides de sa part notamment en matière d'écoute des territoires, de transparence, de vision claire pour le développement économique. Présidente de Région, je souhaite instaurer avec lui un dialogue constant et constructif car nous sommes un des principaux territoires de la France. »

Du côté des soutiens locaux d'Emmanuel Macron, Philippe Saurel, maire (DVG) de Montpellier, loue la campagne de l'ex-ministre, « une campagne menée avec beaucoup de sérieux, et avec un score à la mesure du personnage : c'est un très beau score, qui a permis notamment de renvoyer l'extrême droite dans ses cordes ».

Patrick Vignal, député (PS) de l'Hérault, interrogé par TV Sud : « Emmanuel Macron va nous proposer un autre modèle, qui permettra de dépasser les clivages de partis politiques car trop souvent, ceux-ci fonctionnent par castes. Et s'il n'a jamais gouverné, tant mieux : sa jeunesse est une note d'espoir. Je crois que les Français ne se tromperont pas les 11 et 18 juin, car depuis trente ans, on n'a pas appliqué les bonnes recettes en termes de développement économique et de lutte contre le chômage ».

Les législatives en ligne de mire

De droite ou de gauche, la quasi-totalité des élus locaux soulignent le côté atypique de cette élection présidentielle, au-delà de son résultat, en ce qu'elle révèle un pays profondément divisé, à l'image d'un corps électoral fracturé en quatre blocs au 1er tour. Tout en saluant la victoire d'Emmanuel Macron d'un geste républicain, ils appellent à la constitution d'une majorité parlementaire claire, après les élections législatives de juin prochain.

Jean-Luc Moudenc, maire (LR) de Toulouse : « Redonner espoir à ceux qui ne voient plus de perspectives pour leur avenir et recréer la confiance dans notre démocratie sont des impératifs majeurs pour le quinquennat qui débute : cela passe par des mesures fortes et courageuses, trop longtemps différées. Les élections législatives prochaines doivent conforter l'alternance et le changement voulus par les Français après cinq années de socialisme calamiteuses. C'est ce que proposeront les candidats de la droite et du centre ».

Jean-Paul Fournier, maire (LR) de Nîmes : « Dès ce soir, nous portons la responsabilité de construire une majorité parlementaire de droite pour porter une vraie alternance tant attendue des Français. Je lance donc ce soir, avec nos candidats Républicains, la bataille de la clarté et de du changement réel. J'appelle les Nîmoises et les Nîmois, comme tous les Français et Gardois à se mobiliser pour la France ».

Yvan Lachaud, président (UDI) de l'Agglo de Nîmes Métropole : « [Le rejet du FN] ne constitue assurément pas un blanc-seing pour la politique qu'Emmanuel Macron devra mener durant les cinq prochaines années. Oui, Monsieur Macron va présider la France, je souhaite que la droite et le centre la gouvernent. Oui, la France a besoin de réformes, et elle a besoin pour cela d'une majorité courageuse, soucieuse de faire de réelles économies dans le fonctionnement de l'Etat, et de libérer l'énergie des français. Je compte pour cela sur l'union de nos familles politiques Les Républicains et UDI, plus que jamais nécessaire pour exprimer la volonté d'alternance de nos compatriotes ».

François Commeinhes, maire (LR) de Sète : « Sans une nouvelle majorité parlementaire c'est la continuité de la politique qui a conduit la France au chaos qui serait actée. Demain s'ouvre une nouvelle page de notre histoire. Jamais les attentes n'auront été aussi fortes. Jamais les incertitudes n'auront été aussi grandes. e pense à tous les sétois touchés par le chômage, inquiets pour demain, et soucieux de la qualité de notre vivre ensemble. Je souhaite pour eux un avenir serein dans un pays prospère et solidaire, qui garantisse leur sécurité. J'appelle les électeurs 7ème circonscription à se rassembler derrière Laurence Magne pour battre le député sortant, coupable et comptable de la politique gouvernementale désastreuse de ces cinq dernières années ».

Robert Ménard, maire (apparenté FN) de Béziers : « Plus de 47 % des voix pour Marine Le Pen à Béziers. Une progression de plus de 16 % par rapport au premier tour de cette présidentielle ! Des chiffres exceptionnels - pour ne pas dire uniques - dans une ville de plus de 75 000 habitants. Quand on y ajoute les villages - où la candidate du Front National est toujours largement en tête -, on atteint 51,5 % pour Marine Le Pen dans la 6e circonscription. Une belle promesse de victoire pour les législatives du mois de juin prochain ».

René Revol (maire de Grabels), avec Muriel Ressiguier et d'autres élus La France Insoumise de l'Hérault : « Si la liberté est un droit imprescriptible, l'égalité est impérative pour une vie en société et la fraternité indispensable pour que celle-ci puisse être pérenne ! Le nouveau président de la République ne défendra que la première valeur républicaine. Tout le reste sera jeté en pâture aux marchés, aux spéculateurs et aux désastres écologiques, sociaux et humains qu'ils nous réservent encore. Je vous donne rendez-vous les 11 et 18 juin 2017 pour permettre à Imane Diani et à tous les candidats de la France Insoumise de mener la bataille à l'assemblée nationale contre les violences qui nous attendent ! ».

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Commentaire 1
à écrit le 21/05/2017 à 17:34
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Mr COMMEINHES bonjour, vôtre article est très bien écrit et influencera certainement un bon nombre d'électeurs à Sète. Dans mon cas, je vis à Sète depuis 6 ans et ne connaît pas bien l'environnement politique de ma ville . Aussi, pourriez-vous me fa...

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