Législatives en Languedoc-Roussillon : qui sont les 9 candidats qui se désistent pour le 2e tour ?

Dans cet entre-deux-tours à haut risque, le cadre est désormais connu, les candidats s’étant prononcés en préfecture hier soir avant 18 heures. Parmi les quelque 221 désistements en France pour faire barrage à l’extrême droite, neuf sont dans des circonscriptions du Languedoc-Roussillon, territoire sur lequel, dans le Gard, les Pyrénées-Orientales et l'Aude, le parti de Marine Le Pen avait fait carton plein en 2022.
Cécile Chaigneau
Dans l'Hérault, cinq triangulaires étaient possibles avec le RN en tête : quatre candidats de la majorité présidentielle se sont désistés.
Dans l'Hérault, cinq triangulaires étaient possibles avec le RN en tête : quatre candidats de la majorité présidentielle se sont désistés. (Crédits : Cécile Chaigneau)

Les candidats avaient jusqu'au mardi 2 juillet 18 heures pour se décider : se maintenir au 2e tour des législatives anticipées ou se désister. En France, ils seraient 221, qualifiés pour le second tour dans une triangulaire ou une quadrangulaire, ayant finalement choisi de se désister pour faire barrage au Rassemblement national (selon un décompte des Décodeurs du journal Le Monde).

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« Qui a pu avoir le doute que nous n'étions pas républicains ? »

A l'issue du premier tour des législatives anticipées 2024, le RN s'est positionné partout en tête dans l'Hérault, à l'exception de deux circonscriptions (la 2e, où a été élue la députée sortante LFI-NFP Nathalie Oziol, et la 3e où la candidate PS-NFP Fanny Dombre-Coste est arrivée en tête), et le candidat RN Aurélien Lopez Liguori a été réélu dans la 7e. Nathalie Oziol (LFI-NFP) a été élue le 30 juin dans la 2e circonscription.

Dans le département, cinq triangulaires étaient possibles avec le RN en tête. Quatre candidats de la majorité présidentielle se sont désistés.

Dans la 1e circonscription, la députée sortante et secrétaire d'État aux Anciens combattants Patricia Mirallès, arrivée en 3e position (22,54% des voix), a tardé à se prononcer, laissant le temps à une pétition d'être lancée pour son désistement... Ce qu'elle a fini par faire. « J'ai eu l'espoir jusqu'à maintenant que le candidat arrivé en seconde position m'appelle. Qui a pu avoir un instant le doute que nous n'étions pas républicains ? », a-t-elle écrit sur le réseau X, avant d'annoncer son retrait. C'est donc un duel qui opposera, le 7 juillet, le candidat LR-RN Josyan Oliva (34,11% des voix au premier tour) et l'écologiste NFP Jean-Louis Roumegas (34,04%). Seules 40 voix les séparaient au premier tour de scrutin...

Dans 3e circonscription, Laurence Cristol (Renaissance) s'est retirée, « souhaitant ne pas ajouter de la confusion à la confusion », a-t-elle déclaré. Fanny Dombre-Coste (PS-NFP), arrivée en tête avec 33,9% des suffrages, affrontera donc la candidate RN Lauriane Troise (RN) à 32,28%. Soit 1.096 voix d'écart.

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« Le match est plié »

Dans la 4e circonscription de l'Hérault, la triangulaire s'est aussi transformée en duel entre la candidate RN Manon Bouquin (41,26% au premier tour) et le député sortant LFI-NFP Sébastien Rome (33%). Jean-François Eliaou (Horizons), qui avait d'abord annoncé le maintien de sa candidature au motif de « ne pas trahir les 19.260 électeurs qui s'étaient porté sur [sa] candidature » a finalement décidé de se retirer « après mûre réflexion et échanges avec plusieurs personnes dont Edouard Philippe ».

Enfin, dans la 9e circonscription, le député sortant (Renaissance) Patrick Vignal a été le premier à se désister dès le 1er juillet estimant « qu'avec 2.500 voix de retard, le match [était] plié » et appelant à « ne pas donner une seule voix au RN ». Une configuration qui change la donne pour le candidat RN Charles Alloncle, qui sera donc face à la candidate LFI-NFP Nadia Belaouni, alors qu'un peu moins de 4.300 voix les séparaient au premier tour.

Dans la 6e circonscription, une triangulaire verra s'affronter Julien Gabarron (RN), arrivé en tête, la députée sortante Emmanuelle Ménard (soutenue par le RN en 2022) et la candidate LFI-NFP Magali Crozier, arrivée en 3e position mais qui se maintient. La France insoumise n'exigeait le retrait que si le RN était arrivé en tête...

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« Ne pas donner la moindre voix au RN »

Dans le Gard, les Pyrénées-Orientales et l'Aude, le parti de Marine Le Pen avait fait carton plein en 2022. Deux députés RN ont déjà été élus au premier tour le 30 juin dernier, en terres gardoises et catalanes.

Dans le Gard, le premier tour s'était soldé par trois triangulaires potentielles, avec des candidats de la majorité présidentielle en 3e position à chaque fois : Valérie Rouverand, Christian Baume et Aurélien Colson. Les trois se sont désistés, laissant face à face, le 7 juillet prochain, le député sortant RN Yoann Gillet (43,91% des voix) et le candidat LFI-NFP Charles Ménard (29,54%), la députée sortante RN Pascale Bordes (47,48%) et la candidate PC-NFP Sabine Oromi (22,91%), ainsi que Sylvie Josserand (42,07%) et le candidat EELV-NFP Nicolas Cadène (28,77%).

Dans les Pyrénées-Orientales, une seule triangulaire était possible pour le second tour, sur la 3e circonscription, et elle n'aura pas lieu. La candidate Renaissance Laurence Gayte s'est désistée dès le 1er juillet, appelant elle aussi à « ne pas donner la moindre voix au RN », dont elle juge le programme « mortifère ». Le 2e tour opposera donc la députée RN sortante Sandrine Dogor-Such (45,57%) à la candidate du LFI-NFP Nathalie Cullell (28,03%). Près de 10.000 voix les séparaient au premier tour...

Dans l'Aude, la triangulaire possible sur la 2e circonscription, le député RN sortant Frédéric Falcon affrontera finalement la seule candidate EELV-NFP Viviane Thivent, Christine Breyton (Renaissance) ayant retiré sa candidature. Il part avec une forte avance : 48,12% des suffrages au premier tour, soit 29.212 voix, contre 26,02% et 15.795 voix.

Refus des offres de Ciotti et du RN

Enfin en Lozère, Pierre Morel-à-L'Huissier, député (divers droite) depuis 2002, arrivé en 3e position à l'issue du premier tour (24,04%), ne lâche rien. Il a décidé de maintenir sa candidature. La triangulaire le verra donc s'opposer à la candidate PS-NFP Sophie Pantel (35,17%) et au candidat RN Luc-Etienne Gousseau (33,91%). Les deux premiers sont arrivés dans un mouchoir de poche : 15.292 voix pour Sophie Pantel, 14.743 pour Luc-Etienne Gousseau. Le député sortant, qui explique lors d'une conférence de presse, avoir refusé de rejoindre Eric Ciotti et avoir décliné l'offre d'un poste à Paris par le RN s'il se désistait, ne semble pourtant pas disposer d'un réel réservoir de voix...

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Cécile Chaigneau

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