Nouveaux campus, écoles de langue, stratégie immobilière : l’ESMA élargit son champ d’action

Le groupe montpelliérain Icônes-Les Ecoles créatives, qui comprend la réputée ESMA, continue de grandir mais pas uniquement sur le créneau des écoles créatives. Alors que le groupe va réceptionner son nouveau campus à Bordeaux (en juin) et lancer la construction d’un autre à Rennes (livrable en 2026), son dirigeant, Karim Khenissi, explique pourquoi il s’est inscrit dans une double stratégie : la constitution d’un réseau d’écoles d’apprentissage du français langue étrangère via des opérations de croissance externe, et la confirmation d’un engagement dans l’exploitation de résidences étudiantes via de nouveaux investissements.
Cécile Chaigneau
Le futur campus ESMA de Rennes, qui pourra accueillir 200 étudiants supplémentaires, pourrait être livré en 2026 après un investissement estimé entre 46 et 47 millions d'euros.
Le futur campus ESMA de Rennes, qui pourra accueillir 200 étudiants supplémentaires, pourrait être livré en 2026 après un investissement estimé entre 46 et 47 millions d'euros. (Crédits : ESMA)

L'École supérieure des métiers artistiques (ESMA), fer de lance des industries culturelles et créatives de Montpellier, est aujourd'hui établie sur l'ancien site de l'EAI où, sur son campus de 22.000 m2, sont regroupées trois autres écoles du réseau "Icônes-Les Ecoles créatives" accueillant un bon millier d'étudiants : CinéCréatis, l'Ecole d'illustration et d'arts appliqués, et l'Ecole de photographie et du jeu vidéo.

Née à Montpellier il y a une trentaine d'années, l'ESMA a essaimé et son directeur général, Karim Khenissi a ouvert des campus à Toulouse, Nantes, Lyon et Montréal (Canada), soit 4.800 étudiants, avec quelque 480 salariés et un chiffre d'affaires non communiqué par le dirigeant.

En juin prochain, c'est le tout nouveau campus de Bordeaux qui sera réceptionné, un ensemble de 13.000 m2 pour un investissement de près d'une trentaine de millions d'euros, rappelle Karim Khenissi : « Nous avons ouvert deux classes aux inscriptions, en prépa et en cinéma, pour les premières promotions d'une soixantaine d'élèves au total, qui arriveront en septembre 2023. A pleine capacité, le campus accueillera 850 à 900 étudiants ».

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1.250 postes à pourvoir

L'autre projet qui démarre, c'est celui qui était déjà une hypothèse en novembre 2021 : un nouveau campus à Rennes, où le groupe détient déjà une école.

« Nous préparons un 2e campus pour compléter le premier car la demande est importante, indique le dirigeant. Nous déposerons le permis de construire le mois prochain, pour une superficie de 15.000 m2, et le campus, qui pourra accueillir 200 étudiants supplémentaires, pourrait être livré en 2026. C'est un gros investissement, entre 46 et 47 millions d'euros... Nous y ouvrirons les quatre écoles que nous avons à Montpellier, ainsi que l'école Pivaut (école privée des arts appliqués, faisant partie du groupe Icônes et déjà implantée à Nantes, Rennes et Montréal, NDLR). Il y aura aussi du coworking dédié aux industries culturelles et créatives. »

Selon le dirigeant, le secteur n'a pas fini de recruter et ses élèves d'être approchés : « Le secteur des industries culturelles et créatives ont besoin de beaucoup de compétences, notamment de compétences d'encadrement et de gens de bon niveau. Une cinquantaine d'étudiants sortent de chacune de nos écoles chaque année mais le marché n'est pas saturé, les besoins sont gigantesques. Je pourrais ouvrir encore une vingtaine d'écoles que ça ne suffirait pas ! L'an dernier en septembre, au moment des Grands prix que nous organisons et durant lesquels des entreprises du secteur viennent recruter, des entretiens étaient organisés pour 1.250 postes à pourvoir, de tous profils, dans des entreprises françaises et étrangères ! »

Apprentissage du français langue étrangère

En marge de ses écoles créatives, Karim Khenissi a mis un pied sur un autre créneau éducatif : l'enseignement du français langue étrangère, sur lequel il est en train de constituer un petit réseau d'écoles en France.

« En septembre 2021, j'ai rencontré le dirigeant de LSF à Montpellier, qui détenait deux écoles à Montpellier et une à Annecy et qui était en difficulté suite à la crise sanitaire, raconte le dirigeant. Pour moi, l'apprentissage du français langue étrangère, c'est le rayonnement de la France ! J'ai racheté 85% des parts de LSF en novembre 2021 et en 2022, j'ai poursuivi en rachetant l'école Langue 11 à Toulouse, puis l'école Lyon Bleu international à Lyon et, plus récemment en décembre 2022, l'école New Deal Institut à Bordeaux. J'ai repris les encours de PGE notamment et il faut maintenant faire travailler les cinq écoles ensemble. En 2022, elles ont réalisé un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros et nous visons les 10 millions en 2024... Nous avons peu d'étudiants étrangers dans les écoles d'Icônes mais certains étudiants des écoles de langue pourraient ensuite être intéressés pour poursuivre leurs études dans les écoles créatives. »

17 résidences étudiantes

L'autre segment sur lequel le groupe Icônes s'est bien installé et reste actif, c'est celui de l'immobilier et plus précisément des résidences étudiantes, dans lesquelles il loge certains étudiants des écoles créatives. Il avait créé à cet effet une société dédiée, Artemisia, société de gestion immobilière intégrée.

« En 2004, nous avions rencontré des problèmes pour loger nos étudiants, et nous avions alors émis l'idée de construire nos propres résidences étudiantes, se souvient Karim Khenissi. Nous avons commencé par une résidence à Montpellier et aujourd'hui, nous en avons une douzaine dans toutes les villes où le groupe est implanté. En 2021, nous avons eu l'opportunité de racheter le groupe grenoblois Privilodges (spécialiste de l'hébergement étudiant, du tourisme d'affaires et de loisir, en court, moyen ou long séjour, via des appart-hôtels, des résidences étudiantes ou des auberges de jeunesse, NDLR). Le dernier deal du groupe, un appart-hôtel à Toulon, sera réceptionné le mois prochain. Ces établissements, dont quatre résidences étudiantes, nous donne une masse critique plus importante. Au total, nous allons être gestionnaire de 17 résidences étudiantes, soit environ 2.900 logements. »

Cécile Chaigneau

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